Des milliers d'Albanais fuient la Macédoine
Des milliers d'Albanais fuient la Macédoine
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) appelle toutes les parties dans le conflit qui s'amplifie dans l'ex-République yougoslave de Macédoine à ne pas sombrer plus avant dans la violence. Le cri d'alarme lancé aujourd'hui intervient alors que depuis quatre jours, des milliers d'Albanophones ont traversé la frontière vers le Kosovo, agitant le spectre d'une nouvelle crise de réfugiés dans les Balkans.
« Il faut absolument que les combats cessent dès maintenant, car demain il sera peut-être trop tard », a déclaré le Haut Commissaire Ruud Lubbers, en visite dans la région vendredi et samedi. « Les Balkans abritent déjà plus d'un million de déracinés, victimes des conflits de la dernière décennie. Un accroissement de leur nombre est bien la dernière chose dont la région a besoin. »
Les équipes du HCR en place au poste-frontière principal de Blace, entre la Macédoine et la Kosovo, ont enregistré environ 12 000 personnes - principalement des femmes et des enfants - qui sont passées au Kosovo depuis vendredi dernier. La plupart étaient épuisées après des heures de marche sous une chaleur écrasante.
Les réfugiés disent avoir fui le village d'Aracinovo, dans la périphérie de Skopje. Répondant aux questions du HCR, ils ont expliqué avoir craint une flambée de violence entre forces rebelles et gouvernementales qui campent sur leurs positions aux alentours d'Aracinovo.
Un bon nombre de réfugiés disent aussi venir de la ville de Kumanovo. Après avoir tout d'abord cherché refuge à Aracinovo, ils ont dû, après quelques semaines, se résoudre à nouveau au départ. Des distributions d'eau et de nourriture sont organisées pour les réfugiés arrivant à la frontière du Kosovo, puis ils sont enregistrés et confiés à des familles d'accueil. Quelques femmes et personnes âgées, affaiblies par la longue marche, demandent une attention médicale particulière.
Plus de 24 000 personnes ont fui la Macédoine pour le Kosovo depuis la reprise des hostilités en mai, après une trêve de deux mois. En février dernier, l'éclatement du conflit avait déjà causé le départ de dizaines de milliers de personnes.