Commentaire d'actualité de Jean-Paul Cavalieri, chef de mission du HCR en Libye, sur la situation au centre de rassemblement et de départ (GDF) à Tripoli
Commentaire d'actualité de Jean-Paul Cavalieri, chef de mission du HCR en Libye, sur la situation au centre de rassemblement et de départ (GDF) à Tripoli
« Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, fait son possible et recherche activement des solutions pour quelque 200 personnes, parmi lesquelles se trouvent des migrants et des réfugiés, qui sont arrivées hier au centre de rassemblement et de départ (GDF) à Tripoli. La plupart ont été libérées du centre de détention d'Abou Salim, et d'autres vivaient en milieu urbain - ces personnes nourrissant toutes l'espoir d'être accueillies au GDF puis réinstallées dans des pays tiers.
Bien que nous comprenions parfaitement la situation très difficile dans laquelle se trouvent ces personnes, il se trouve que le GDF est confronté à des conditions de surpopulation avec plus de 820 personnes qui y sont hébergées, soit bien au-delà de sa capacité initiale d’accueil de 600 personnes.
La détérioration des conditions de vie au GDF, où l'infrastructure et les services sont insuffisants, rend impossible l'accueil d'un plus grand nombre de personnes, même s’il s’agit de réfugiés très vulnérables actuellement détenus et que le HCR a déjà identifiés comme devant être évacués ou réinstallés d’urgence.
Le problème actuel reflète la situation désastreuse dans laquelle se trouvent de nombreux réfugiés et demandeurs d'asile en Libye. Ce matin, nos équipes ont rencontré ceux qui attendaient devant le GDF et les ont informés sur l'aide humanitaire disponible dans notre centre communautaire de jour, où des services sont assurés, notamment des soins de santé primaires, des repas, une aide financière et un soutien psychosocial. Un service d’enregistrement va être établi pour les personnes qui n’ont pas encore été enregistrées. D'autres partenaires des Nations Unies se joignent à cet effort.
Il est essentiel que le GDF demeure un centre de transit. Ce dernier avait été créé à la fin 2018 pour que des réfugiés parmi les plus vulnérables puissent attendre pendant quelques semaines ou quelques mois après leur libération de détention et avant leur relocalisation ou leur réinstallation hors de la Libye.
Depuis l'ouverture du centre en décembre 2018, plus de 2300 personnes ont transité par le GDF, dont plus de 400 réfugiés transférés depuis le centre de détention d'Abou Salim, principalement des femmes, des enfants non accompagnés et des familles.
La réinstallation demeure un outil essentiel pour sauver la vie des plus vulnérables, mais elle est et restera limitée. Il n'y a que 55 000 places de réinstallation disponibles à travers le monde. Cela ne peut donc pas être la seule solution proposée au sort des 45 000 réfugiés et demandeurs d'asile présents en Libye. Nous exhortons les autorités libyennes et la communauté internationale à travailler ensemble pour trouver des solutions durables à cette effroyable situation humanitaire. »