Une nouvelle technologie prometteuse pour la recherche d'eau au Tchad
Une nouvelle technologie prometteuse pour la recherche d'eau au Tchad
ABECHE, Tchad, 30 juillet 2004 (UNHCR) - Les opérations de l'UNHCR dans l'est du Tchad pour transférer les réfugiés soudanais loin de la zone frontière progressent de façon satisfaisante. Cette semaine, dans la partie la plus au nord de la zone où se trouvent les réfugiés, l'UNHCR a achevé le transfert de réfugiés des villes frontalières de Bahaï et Cariari vers le camp de Oure Cassoni. Au total, ce sont 14 673 réfugiés qui ont été déplacés vers ce camp en un peu moins de 3 semaines.
Les opérations de transfert ont été terminées depuis Tiné, plus au sud. L'UNHCR poursuit sa surveillance autour de la ville de Bamina, entre Bahaï et Tiné, pour identifier des réfugiés qui pourraient avoir besoin d'assistance. Les seuls autres réfugiés qu'ils restent encore à transférer sont au nombre d'environ 7 500 autour de la ville d'Adré. Ces réfugiés seront déplacés vers un nouveau camp à Treguine quand le site sera prêt pour les accueillir. A ce jour, ce sont 142 000 réfugiés qui ont été déplacés de la zone frontière vers les 9 camps installés. La plupart l'ont été grâce à des convois organisés par l'UNHCR.
On estime à 20 000 le nombre de réfugiés qui se sont rendus par leurs propres moyens dans le camp de Breidjing et sur le site de Am Nabak. A Breidjing, l'agence gouvernementale tchadienne (CNAR) a achevé l'enregistrement de 6 296 réfugiés qui sont arrivés à pied depuis la zone frontière du côté d'Adré pendant les deux dernières semaines.
Hier les réfugiés ont reçu des rations alimentaires pour un mois du Programme Alimentaire Mondial, ainsi que d'autres matériels de première nécessité tels que des bâches et des ustensiles de cuisine. Ce groupe de réfugiés porte la population totale du camp de Breidjing à plus de 35 000 personnes et l'UNHCR a prévu de les relocaliser sur le camp de Treguine lorsque celui-ci sera ouvert.
A Am Nabak, il y aura rapidement une nouvelle procédure d'enregistrement car les estimations du nombre total de réfugiés diffèrent largement. L'UNHCR a récemment déployé un nouvel officier chargé de l'enregistrement pour aider à améliorer les opérations d'enregistrement des réfugiés.
Le manque d'eau est le facteur le plus contraignant dans la mise en oeuvre de nos opérations au Tchad. Cependant, une récente étude, qui s'est appuyée sur de nouvelles technologies permettant de trouver des sources d'eau cachées, se révèle plutôt encourageante pour réduire les pénuries d'eau dans l'est du Tchad.
C'est en collaboration avec UNOSAT et Radar Technologies France (RTF) que l'UNHCR a réalisé ce projet-pilote avec des technologies qui n'avaient jamais été appliquées auparavant dans les situations de crise humanitaire.
L'étude se sert des images des radars et des satellites optiques, ainsi que des images en trois-dimensions de la navette spatiale américaine, afin d'évaluer les ressources en eau sur une région de 2 250 km2 ; autour de la ville d'Iriba, au nord. Pour déterminer les flux d'eau, les images identifient les formations de terrain (fractures, digues, lits de rivières temporaires), la structure des roches (granite, sable, basalte) et aussi les élévations et glissements de terrain.
Toutes ces données nous ont permis de repérer les régions avec un fort potentiel en eau souterraine. Au terme de trois semaines, une mission, qui a vérifié l'exactitude de ces images, s'est révélée concluante. D'importantes quantités d'eau ont, en effet, été découvertes chaque fois que des puits et des forages ont été creusés dans des régions que l'étude avait identifiées.
Ces images ont ainsi permis de repérer de nouveaux sites pour creuser d'autres puits et forages dans trois camps déjà existants - Oure Cassoni, Touloum et Iridimi ; les travaux sont actuellement en cours de réalisation sur ces trois sites.
L'étude a également identifié des sites pour l'établissement de nouveaux camps et, au contraire, écarté certaines alternatives à cause du manque d'eau. Cette étude ouvre donc de nouvelles perspectives pour une gestion durable des ressources en eau dans la région.