Un an après : les personnes déplacées par le cyclone Idaï tentent de reconstruire leur vie
Un an après : les personnes déplacées par le cyclone Idaï tentent de reconstruire leur vie
Lorsque le cyclone Idaï a frappé le Mozambique il y a un an, le pêcheur Jose Martinho a fui vers les hauteurs. Il a sauvé sa vie, mais il a perdu tout ce qu'il possédait. Le gouvernement l'a relocalisé avec sa famille à l'intérieur des terres, mais il retourne régulièrement dans son ancien quartier, où il travaille à réparer les filets de pêche, malgré ses craintes.
« J'ai perdu mes filets de pêche et mon canoë. Je n'ai plus rien. Ma maison a été détruite », dit-il, les yeux rivés sur la mer à quelques mètres d'une cabane qu'il a reconstruite avec de vieilles tôles rouillées, laissées là par le cyclone.
« Mais je suis ici car je dois subvenir aux besoins de ma famille. »
Le cyclone Idaï a frappé le Mozambique le 14 mars 2019, et plus de 600 personnes ont perdu la vie dans ce pays, au Malawi et au Zimbabwe. Puis le cyclone Kenneth a tout dévasté quelques semaines plus tard. Au total, environ 2,2 millions de personnes ont été déplacées. Le changement climatique et la côte du pays qui s’étend le long de l'océan Indien rendent le Mozambique encore plus vulnérable aux cyclones.
Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a participé aux efforts de réponse, en travaillant en étroite collaboration avec d'autres agences d'aide. José et sa famille ont finalement été transférés à 54 kilomètres depuis Beira, la capitale de la province de Sofala, vers le site de réinstallation de Mutua, l'un des six sites de la région la plus touchée par le cyclone.
« Le monde ne doit pas oublier les personnes affectées par le cyclone Idaï. »
Plus de 93 000 personnes ont été transférées vers ces sites où le HCR et d'autres agences humanitaires continuent à les aider. Le HCR a fourni des abris ainsi que des articles de secours et l’agence a suivi et conseillé les survivants, en particulier les enfants, les femmes et les personnes âgées. L'urgence est terminée, mais l'agence pour les réfugiés affirme qu'il faut faire encore davantage pour que les habitants se rétablissent complètement.
« Le monde ne doit pas oublier les personnes affectées par le cyclone Idaï. Oui, elles ont reçu de l'aide, mais elles ont encore besoin d'aide. Elles ont besoin d'emplois, elles ont besoin de reconstruire leur vie ... leur maison et elles ont besoin que leurs enfants aillent à l'école », a déclaré Ivone Kachidza, employée du HCR en charge de la protection basée à Beira.
« La plupart de ces personnes ont tout perdu », dit-elle. Pour l'instant, les conditions sur les sites de réinstallation sont difficiles. Il n'y a pas d'hôpitaux à proximité, seulement des dispensaires. Les femmes accouchent dans des tentes et les enfants doivent parcourir de longues distances à pied pour se rendre à l'école.
« La vie était belle avant le cyclone. »
Amelia Elias a trois enfants et elle vit dans l'un des sites, où elle est confrontée à des problèmes au quotidien. Avant Idai, elle et sa famille louaient une maison à Beira avec des meubles et une télévision et ils économisaient pour acheter leur propre logement. Elle avait une entreprise et son mari travaillait également.
« La vie était belle avant le cyclone », explique cette jeune femme de 26 ans. « La vie ici dans le campement est difficile car nous ne pouvons pas travailler, nous n'avons pas les moyens de vivre. »
Les souvenirs de ce qui s'est passé sont encore frais.
José se rappelle comment cela a commencé, avec une annonce à la radio avertissant les habitants du passage d’un cyclone. La pluie est tombée et le vent a soufflé plus fort que jamais.Toutefois, selon lui, les habitants étaient sceptiques car ils avaient déjà survécu à des cyclones auparavant.
« Si le cyclone revient, j’essayerai de courir. »
« J'étais à la maison quand cela a commencé vers 19 heures. C'était de pire en pire », a-t-il déclaré. Puis il a ajouté : « L'eau arrivait rapidement de la mer. Les toits des maisons étaient soufflés. »
Jose a rassemblé sa famille et a rejoint d'autres personnes qui fuyaient la tempête, cherchant un terrain plus en altitude. Ils ont passé la nuit dans une école avant d'être transférés au centre d'hébergement de Samora Machel où ils ont reçu de la nourriture chaude et un abri.
José est heureux que sa famille soit en sécurité, mais il est confronté à un dilemme en cousant ses filets à quelques mètres de l'océan.
« Les conditions de vie à Mutua sont très difficiles. C'est ici, au bord de la mer, que je peux réussir à subvenir aux besoins de mes enfants », dit-il. « J'ai peur. Si le cyclone revient, j’essayerai de courir. »