Un accueil chaleureux pour les déplacés ukrainiens en Russie dans la région de Rostov
Un accueil chaleureux pour les déplacés ukrainiens en Russie dans la région de Rostov
KRASNY DESANT, Fédération de Russie, 31 octobre (HCR) - Lidia proteste contre la présence des équipes de cameramen devant chez elle, disant qu'elle a fait, quiconque l'aurait fait à sa place. Les chiffres confirment ses dires.
Comme des centaines d'autres personnes vivant dans la ville russe de Rostov et aux alentours, Lidia a accueilli des familles déplacées par les combats qui continuent de faire rage dans l'est de l'Ukraine en dépit d'un cessez-le-feu et d'une promesse d'autonomie conclus en septembre. Lidia a ouvert sa porte à Krasny Desant à huit personnes appartenant à deux familles.
Selon le gouvernement, environ 60 000 personnes d'Ukraine auraient déjà trouvé refuge dans la région de Rostov à la mi-juillet. Ce nombre a toutefois diminué pour atteindre 43 000, après que certaines personnes soient retournées chez elles ou aient gagné d'autres parties de la Fédération de Russie. Environ 95 pour cent des personnes déplacées sont accueillis par des amis, des proches ou de généreuses familles.
Le gouvernement fait état d'un schéma similaire dans d'autres régions d'accueil de Russie, avec seulement un faible pourcentage des personnes déplacées vivant dans des bâtiments publics ou des installations d'hébergement temporaires. Certaines ont vécu dans des tentes, mais le gouvernement les a transférées vers des logements davantage équipés contre le froid à l'approche de l'hiver. Les personnes restant en Russie s'inquiètent de la situation explosive qui règne en Ukraine.
Lidia n'a pas hésité une seconde lorsque des familles déplacées ont commencé à arriver dans la région de Rostov. « J'ai fait le minimum qu'un être humain ferait dans une telle situation », insiste Lidia, une femme dans la soixantaine dont les enfants ont quitté le nid il y a bien longtemps. Elle vit seule dans une grande maison de village et, comme nombre de ses voisins, elle produit du vin avec les raisins qu'elle cultive.
Elle a été en mesure d'héberger des familles et, en échange, celles-ci l'ont aidée dans les vignes, la cuisine et la maison. Lidia a également apprécié leur compagnie dans une maison qui était devenue très calme depuis le départ de ses enfants - quatre de ses invités sont de bruyants adolescents.
Lidia a reçu une petite somme d'argent de la part du gouvernement en compensation pour l'aide qu'elle apporte à ces familles, mais elle a agi avant tout dans un élan de solidarité et d'idéal humanitariste. En sa qualité de représentant du HCR pour la Fédération de Russie, Bayisa Wak-Woya explique, « nous avons grandement besoin de samaritains en ces temps de crise sociale ».
Les deux familles qui logent chez Lidia ont l'intention de partir bientôt pour entamer une nouvelle vie dans l'Extrême-Orient de la Russie, mais les Ukrainiens qui vivent ici veulent voir ce qui se passe chez eux et se préparent à un rude hiver. Les autorités régionales ont fermé plusieurs camps de tentes et transfèrent les personnes qui ne vivent pas dans des familles d'accueil vers des hébergements mieux protégés contre les conditions hivernales, notamment des maisons de vacances, des stations climatiques et des centres récréatifs dans la région de Rostov.
Tous les Ukrainiens, ceux qui sont accueillis dans des logements privés et ceux logeant dans des installations mises à disposition par le gouvernement, sont reconnaissants pour l'aide et l'accueil chaleureux qu'ils ont reçus. Dans les centres d'hébergement temporaires, ils bénéficient notamment de trois repas par jour, de draps propres, de services médicaux et d'un approvisionnement gratuit en articles d'hygiène.
La Société de la Croix-Rouge russe a offert une aide humanitaire, et des résidents des communautés locales ont également fait don d'articles de secours, notamment des couvertures, des médicaments, des vêtements, des ustensiles de cuisine, des couches jetables, des jouets, de la nourriture et bien plus encore. Des bénévoles d'ONG de Rostov et d'autres régions ont aidé à collecter et à distribuer l'aide humanitaire, à mettre en contact les personnes déplacées avec des propriétaires, à organiser des activités pour les enfants et à offrir des conseils pour les personnes souffrant de traumatisme et endeuillés.
Pendant ce temps, Lidia se prépare à revivre seule après le départ des deux familles. Elles vont lui manquer, mais des personnes continuent de fuir leur foyer dans l'est de l'Ukraine et un jour, elle pourrait ouvrir sa maison à d'autres familles déplacées.
Par Galina Negrustueva à Krasny Desant, Fédération de Russie