Près de 64 000 personnes ont déjà rejoint le Yémen par la mer cette année
Près de 64 000 personnes ont déjà rejoint le Yémen par la mer cette année
NAIROBI, Kenya, 28 août (HCR) - L'afflux de réfugiés et de migrants depuis la corne de l'Afrique ayant effectué la traversée périlleuse vers le Yémen atteint un pic avec plus de 63 800 personnes durant les sept premiers mois de l'année.
Entre janvier et juillet, l'augmentation est de plus de 30% par rapport aux 48 700 personnes arrivées durant la même période en 2011, qui était elle-même une année record pour les traversées. L'année dernière, plus de 103 000 réfugiés et migrants ont traversé le golfe d'Aden ou la mer Rouge à bord de bateaux de passeurs, le chiffre le plus important depuis 2006 lorsque le HCR avait commencé à enregistrer des statistiques pour cette voie de migration.
Une fois que les chiffres d'août seront enregistrés, on devrait observer à nouveau une hausse des arrivées au Yémen. Les migrants qui se rendent au Yémen dans l'espoir de rejoindre les Etats du Golfe, tentent habituellement de partir durant le mois de Ramadan. En effet, ils pensent que la surveillance des patrouilles de gardes-frontières entre le Yémen et l'Arabie saoudite se relâche durant cette période.
Parallèlement, les chiffres pour cette année montrent un changement significatif dans le profil des personnes qui effectuent la traversée, davantage d'Ethiopiens risquant ce voyage avec l'aide de passeurs opérant le long des côtes de Somalie et de Djibouti. Plus de 51 000 d'entre eux ont effectué la traversée cette année.
Les années précédentes, des réfugiés somaliens ont constitué entre un quart et un tiers de tous les arrivants au Yémen. Toutefois entre janvier et juillet cette année, seulement une personne sur six était somalienne. Les Somaliens obtiennent automatiquement le statut de réfugié dans les pays voisins du fait du conflit dans leur pays d'origine.
Un porte-parole du HCR a indiqué que « la première préoccupation de l'agence pour les réfugiés concerne les personnes fuyant le conflit et la persécution et qui sont forcées de recourir à n'importe quel moyen en quête de sécurité dans les pays voisins et, dans le cas présent, de risquer leur vie à bord de bateaux de passeurs. »
Certains des Ethiopiens arrivant au Yémen décident de déposer une demande d'asile. La plupart d'entre eux citent un manque de perspectives d'avenir et une situation économique difficile. Pour éviter la détention et l'expulsion forcée, ils tentent d'éviter tout contact avec les autorités yéménites. Des informations de plus en plus fréquentes font état de sérieux abus sur les Ethiopiens commis par des passeurs.
« Nous observons également des tendances préoccupantes sur la façon dont les traversées s'effectuent. En plus de la hausse des départs quotidiens depuis Djibouti vers le Yémen, le système des passeurs est désormais organisé au point que les personnes décidant de faire la traversée payent les passeurs par virement [plutôt qu'en espèces] », a indiqué le porte-parole du HCR.
La vaste majorité des personnes effectuent la traversée de la mer Rouge depuis Obock, à Djibouti. Les autres traversent le golfe d'Aden depuis le Somaliland et le Puntland.