Nouvelle initiative pour la scolarisation de 172 000 enfants réfugiés
Nouvelle initiative pour la scolarisation de 172 000 enfants réfugiés
DOHA, Qatar, 20 novembre (HCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés tient un rôle clé dans l'initiative « Eduquer un enfant » lancée ce mois-ci par la Cheikha Moza Bint Nasser du Qatar et dont le but est la scolarisation de 172 000 enfants réfugiés dans une douzaine de pays.
« Au pays des réfugiés, il n'y a pas de ministre de l'Education », a déclaré le Haut Commissaire pour les réfugiés, Antonio Guterres, à propos des enfants réfugiés qui relèvent de la compétence du HCR. « L'éducation est un droit humain fondamental qui permet aux enfants d'accéder à d'autres droits. »
L'initiative « Eduquer un enfant » (EUE) a été dévoilée la semaine dernière au sommet de l'innovation mondiale sur l'Education par Cheikha Moza, l'épouse de l'Emir du Qatar, Cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani. Son Altesse a identifié le HCR comme un partenaire clé parmi plusieurs grandes organisations stratégiques et partenaires étatiques.
Avec plus de 60 millions d'enfants non scolarisés, EUE a pour but d'aider à réaliser l'objectif du Millénaire pour le développement N°2, en aidant des millions d'enfants à accéder à une éducation primaire de qualité.
« Je ne serai pas là où je suis aujourd'hui si mon père n'avait insisté sur l'importance de l'éducation - pas seulement pour les garçons mais aussi pour les filles », a déclaré le mannequin Alek Wek, ancienne réfugiées sud-soudanaise, lors de l'inauguration. « Si vous éduquez une fille, vous éduquez une famille et vous éduquez une communauté », a ajouté Alek Wek, supporter du HCR.
La première phase du nouveau partenariat comprend une subvention de 12 millions de dollars - la moitié financée par Cheikha Moza et l'autre par le HCR - que l'agence utilise pour la scolarisation supplémentaire de 172 000 enfants réfugiés. Le projet est mis en oeuvre cette année dans 12 pays clés dans le monde, y compris le Soudan du Sud natal de Alek Wek.
Suad Mohammed, une Somalienne de 23 ans, Directrice d'école au camp de réfugiés de Kakuma au Kenya, évoque le besoin d'une égalité d'accès à l'éducation: « Les enfants réfugiés sont des enfants oubliés. Ils ont droit à l'éducation tout comme les enfants du Canada, des Etats Unis ou d'Europe. » Suad a grandi au camp de Kakuma et a été scolarisée dans l'école même dont elle est maintenant la directrice.
Le partenariat de l'EUE arrive au bon moment. Dans certains camps de réfugiés, comme à Yida, à la frontière du Soudan et du Soudan du Sud, 70% des réfugiés ont moins de 18 ans.
L'agence pour les réfugiés est confrontée cette année à un énorme défi constitué par la gestion des déplacements de population dans les crises du Soudan/Soudan du Sud, de Syrie, du Mali et de la République démocratique du Congo tout en poursuivant ses opérations dans plus de 100 autres pays.