Malgré l'insécurité, le HCR achemine 28 tonnes de matériel de secours aux déplacés en Somalie
Malgré l'insécurité, le HCR achemine 28 tonnes de matériel de secours aux déplacés en Somalie
NAIROBI, Kenya, 13 avril 2007 (UNHCR) - Jeudi, l'UNHCR a commencé à transporter, en collaboration avec ses partenaires locaux, plus de 28 tonnes de matériels de secours essentiels par camion, qui ont été acheminés en Somalie par deux vols effectués dans le cadre d'un pont aérien cette semaine pour une distribution à plus de 20 000 personnes déplacées internes dans les provinces autour de la capitale Mogadiscio.
Les secours ont été transportés par avion à Baidoa, à 230 kilomètres au nord-ouest de la capitale somalienne, depuis les stocks d'urgence de l'UNHCR à Dubaï aux Emirats arabes unis. Des camions transfèrent ces articles de secours vers le sud dans le district d'Afgooye, où se trouvent presque 40 000 Somaliens déplacés qui ont fui les récents combats dans la capitale somalienne. Afgooye se trouve à 30 kilomètres à l'ouest de Mogadiscio, dans la région du Bas Shabelle (Shabelle Hoose).
Le matériel transporté par le pont aérien représente 9 000 couvertures, 1 800 bâches en plastique, 3 600 jerricans et 1 800 kits de cuisine qui seront distribuées aux familles déplacées à Afgooye par le personnel local d'UNHCR et des partenaires locaux. Des milliers de Somaliens déplacés ont passé près de deux semaines sans eau potable, nourriture ou hébergement.
Des familles qui n'ont pas de proches ou de liens claniques dans la région vivent toujours en plein air ou sous les arbres. Les besoins en matériel d'hébergement sont plus pressants que jamais en raison de la saison des pluies qui doit normalement débuter ce mois-ci. « Les familles qui vivent en plein air au bord de la route sont très angoissées car elles savent que de fortes pluies risquent d'arriver très bientôt », explique l'un des partenaires d'UNHCR en Somalie. « Ces familles sont très inquiètes pour leurs enfants ».
L'UNHCR a des stocks supplémentaires pour plus de 5 000 familles à Mogadiscio et de plus petites quantités pour la ville de Marka. Cependant, nous faisons face à des difficultés pour sortir ce matériel des entrepôts et le distribuer aux milliers de familles qui ont fui la capitale pour les provinces limitrophes du Moyen ou Bas Shabelle. L'insécurité dans certains quartiers de Mogadiscio continue de compromettre l'accès des humanitaires à la capitale somalienne et aux régions alentour, rendant de plus en plus désespéré le sort des civils.
Environ 213 000 Somaliens auraient fui Mogadiscio depuis le début de février, selon les dernières estimations réalisées par l'UNHCR sur la base d'informations fournies par des ONG somaliennes.
La précédente estimation n'était que de 128 000 personnes, mais le nouveau chiffre prend désormais en compte les personnes récemment déplacées dans la province de Galgaduud, à 240 kilomètres au nord-est de Mogadiscio. Une organisation internationale présente à Galgaduud estime à 65 000 le nombre de personnes déplacées dans cette région.
Près de 100 000 des personnes déplacées ont cherché refuge dans les provinces alentour du Moyen et Bas Shabelle (Shabelle Dhexe et Shabelle Hoose). On estime à 40 000 le nombre de personnes qui se sont installées dans le seul district d'Afgooye. Du fait du nombre accru de personnes dans la région, les nouveaux arrivants sont maintenant contraints d'aller plus au nord, notamment vers les villes de Baidoa et Balcad.
On estime également que plus de 14 000 personnes pourraient avoir été récemment déplacées à Baidoa. Beaucoup des nouveaux arrivants dans cette ville, qui vivaient à Mogadiscio dans des bidonvilles de personnes déplacées, sont originaires de la région de Bay, où se trouve Baidoa, et où ils retournent désormais.
Tous ces chiffres, rassemblés par l'UNHCR à partir d'informations fournies par un réseau d'ONG locales en Somalie, pourraient encore augmenter car des civils continuent de fuir Mogadiscio, où une trêve est en place depuis environ 10 jours malgré des tirs sporadiques d'armes à feu. Des combats ont cependant repris mercredi entre les forces du Gouvernement fédéral de transition soutenues par les Ethiopiens et les insurgés.
Parallèlement, certaines informations font état de petits nombres de personnes qui sont également en route vers Doble, petite ville somalienne près de la frontière du Kenya. Le 10 avril, 11 minibus ont transporté plus de 200 personnes depuis Mogadiscio vers la ville frontière. Certains rapports d'ONG qui ont accès à Doble font état d'une arrivée permanente depuis Mogadiscio vers cette ville, qui accueille entre 2 à 3 000 personnes récemment déplacées.
La situation de santé demeure inquiétante après une épidémie de diarrhées la semaine dernière qui aurait empiré. Sept nouveaux cas ont été admis dans un camp de quarantaine installé par la communauté cette semaine. Trois de ces cas, notamment ceux d'enfants de moins de cinq ans, sont considérés comme graves. Pour des raisons de sécurité, les Nations Unies n'ont pas d'accès à Doble et sont donc dans l'incapacité de vérifier ces informations.
Par Catherine Weibel à Nairobi, Kenya