A l'occasion de la Journée internationale de la femme, le chef du HCR promet de combattre la violence à l'encontre des femmes
A l'occasion de la Journée internationale de la femme, le chef du HCR promet de combattre la violence à l'encontre des femmes
GENEVE, 8 mars (UNHCR) - Le Haut Commissaire de l'UNHCR António Guterres célèbre la Journée internationale de la femme jeudi en annonçant un soutien concret à des mesures visant à mettre fin à l'impunité suite aux violences à l'encontre des femmes et en réaffirmant l'engagement de l'UNHCR pour donner plus de pouvoir aux femmes.
« La Journée internationale de la femme est une opportunité bienvenue pour exprimer notre engagement à agir en priorité contre les risques de protection des femmes et des filles et à soutenir la parité pour que les femmes et les filles déplacées puissent vivre en sécurité et dans la dignité », a-t-il indiqué dans un message au personnel de l'agence.
António Guterres, soulignant que le thème de cette année « Mettre fin à l'impunité suite aux violences contre les femmes et les filles », a indiqué que l'UNHCR se joint à neuf autres agences des Nations Unies pour agir de façon concertée contre la violence sexuelle dans les situations de conflit et post-conflit. « La campagne « Stop Rape Now » est lancée cette semaine avec des événements à Nairobi, Genève et New York », a-t-il ajouté.
L'initiative rassemble l'UNHCR avec le Département des opérations de maintien de la paix, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
António Guterres a aussi annoncé que l'agence pour les réfugiés va fournir un financement supplémentaire pour aider les femmes contre le risque d'abus. « J'ai alloué une somme supplémentaire de 3,7 millions de dollars pour les projets spécifiques visant à prévenir et répondre à la violence sexuelle et à l'encontre des femmes », a-t-il indiqué.
« Ces projets concernent l'assistance directe fournie aux femmes et aux jeunes filles réfugiées pour améliorer les services de suivi et parallèlement prendre des mesures pour empêcher les menaces de violences ou d'exploitation », a-t-il ajouté, notant que l'allocation prioritaire serait augmentée de cinq millions de dollars en 2008 pour assurer la durabilité des projets.
« J'espère que ces actions feront comprendre que la prévention et la réponse aux violences sexuelles et sexistes constituent une priorité de l'UNHCR, nous devons en faire la démonstration au quotidien dans notre travail, ensemble pour progresser dans nos efforts pour atteindre l'égalité des sexes qui est un pré-requis pour mettre fin à la violence contre les femmes », a-t-il dit.
António Guterres a aussi réaffirmé l'engagement de l'UNHCR pour donner plus de pouvoir aux femmes, en commençant au sein de l'agence elle-même. « Aujourd'hui, j'ai le plaisir de présenter notre nouvelle stratégie pour accéder à la parité au sein du personnel de l'UNHCR. Notre but est d'atteindre la parité à chaque grade en 2010, l'objectif révisé établi par le Secrétaire général », a-t-il affirmé.
Parallèlement, les bureaux de l'UNHCR dans le monde entier célèbrent la Journée internationale de la femme avec une série d'activités. A Genève, au Palais des Nations, le siège européen des Nations Unies, plusieurs organisations des Nations Unies prennent part à un groupe de travail intitulé, « Les Nations Unies travaillent ensemble pour répondre à la violence sexuelle dans les conflits. »
L'agence pour les réfugiés accueillait dans son hall d'entrée une exposition de photos et de textes relative à la violence à l'encontre des femmes. « Stop à la violence sexuelle et à l'encontre des femmes. Donnons du pouvoir aux femmes », pouvait-on lire sur une affiche.
Au Soudan, dans la région de l'ouest du Darfour, l'UNHCR et ses partenaires continuaient jeudi leur travail précieux en assurant le suivi et le soutien psychosocial aux femmes déplacées internes et aux réfugiées dans les camps et les communautés locales.
Les femmes se rassemblent habituellement dans les centres sociaux deux fois par semaine pour des activités communes, incluant l'alphabétisation, des sessions de sensibilisation et la fabrique de produits artisanaux pour la vente sur les marchés locaux. Des conseillers professionnels sont disponibles pour discuter individuellement avec elles.
A ce jour, quelque 80 000 femmes ont bénéficié de ce service, contribuant à un changement progressif dans la perception des hommes et des femmes sur les violences sexuelles dans le conflit. « C'est bien pour nous de venir ici, de se rassembler et de discuter », a expliqué Hawa, une personne âgée du camp de Mornei. « Nous savons toutes par quoi nous sommes passées. Cela nous permet mieux de partager ces expériences », a-t-elle expliqué à l'UNHCR la veille de la Journée internationale de la femme.
« Ce centre est vital pour nous », a ajouté Fatma, une amie d'Hawa. « Certains pensent que nous avons juste besoin d'eau et de nourriture pour vivre. Mais ce type d'assistance dont nous bénéficions ici est aussi très important. »
Les femmes déplacées qui ont fréquenté ces centres ont ajouté qu'elles commencent à subir moins d'ostracisme au sein de leur communauté et qu'être victime de violence sexuelle n'est plus considéré comme leur faute. Les centres leur ont permis d'être plus fortes et leur ont donné l'espoir.