Les pays industrialisés enregistrent une baisse constante des demandes d'asile
Les pays industrialisés enregistrent une baisse constante des demandes d'asile
GENEVE, 20 mai (UNHCR) - L'agence pour les réfugiés a annoncé aujourd'hui une tendance persistante à la baisse du nombre de demandes d'asile : dans 36 pays industrialisés, les demandes pendant les trois premiers mois de 2005 ont été inférieures à celles du trimestre précédent ainsi que celles de la même période en 2004.
Le porte-parole de l'UNHCR, Ron Redmond, a présenté à la presse, ce vendredi, à Genève, les statistiques du premier trimestre 2005 dans 36 pays industrialisés. Il a expliqué que le total de 81 900 demandes d'asile, entre janvier et mars 2005, représentait une diminution de 13 pour cent par rapport au dernier trimestre de 2004, et de 17 pour cent par rapport aux trois premiers mois de l'année dernière.
Pour l'ensemble de l'Europe, le nombre a diminué de 15 pour cent par rapport au dernier trimestre de 2004, et de 18 pour cent par rapport au premier trimestre de l'an passé. Dans les 24 pays de l'Union européenne inclus dans le rapport, les diminutions étaient respectivement de 14 et 15 pour cent. Les dix nouveaux pays membres de l'Union ont reçu 6 000 demandes d'asile, un recul notable - 46 pour cent - par rapport au dernier trimestre.
En Amérique du Nord, la diminution a été plus limitée : 7 pour cent par rapport au dernier trimestre de l'an passé et 11 pour cent par rapport au premier trimestre de l'an dernier. Cette chute du nombre de demandes est encore plus frappante lorsqu'on compare les deux dernières années : par rapport au premier trimestre de 2003, l'Union européenne enregistre un recul de 31 pour cent, l'ensemble de l'Europe, de 34 pour cent, et l'Amérique du Nord de 40 pour cent. L'Australie et la Nouvelle-Zélande - qui, ensemble, accueillent moins d'un pour cent du total - enregistrent une diminution de 44 pour cent par rapport aux trois premiers mois de 2003.
La plupart des grands pays d'accueil ont également connu des réductions significatives sur la même période de deux ans : l'Autriche, 36 pour cent par rapport aux trois premiers mois de 2003, le Canada, 53 pour cent, l'Allemagne, 55 pour cent, la Suède, 47 pour cent, la Suisse, 60 pour cent, et le Royaume-Uni, 57 pour cent.
La France est restée le pays accueillant la majorité des demandeurs d'asile pendant le premier trimestre, avec 15 700 demandes d'asile (presque le même nombre que pendant le premier trimestre de l'an passé, mais 10 pour cent de plus que pendant le premier trimestre de 2003.) Les Etats-Unis suivent, avec 13 600 demandes. Le Royaume-Uni apparaît en troisième position avec 8 260 demandes, suivi de l'Allemagne avec 6 660 demandes.
La Grèce est le seul pays à avoir connu une nette augmentation au premier trimestre de cette année : 177 pour cent, c'est-à-dire 2 816 demandes. Ce phénomène s'explique par l'afflux massif de Géorgiens : ils ont été 992 à demander l'asile en Grèce au premier trimestre de cette année alors qu'ils n'étaient que 16 pendant le dernier trimestre 2004.
« Cependant, nous notons que l'augmentation du nombre de demandes en Grèce est en partie due à une modification du système : les demandes sont à présent enregistrées plus rapidement, y compris celles de personnes qui se trouvaient déjà en Grèce depuis un certain temps. On ne peut donc parler d'une augmentation soudaine du nombre de personnes arrivées dans le pays pendant le trois premiers mois de cette année », a expliqué R. Redmond.
Les demandeurs d'asile originaires de la Serbie-Monténégro (dont des Kosovars) représentaient le groupe principal pendant le premier trimestre de 2005, même si ce groupe a diminué de 13 pour cent par rapport à l'an passé. La Fédération de Russie a reculé à la deuxième position, avec un nombre de demandes d'asile - en particulier de Tchétchénie - en diminution de 42 pour cent par rapport au trimestre précédent, les chiffres trimestriels les plus bas des trois dernières années. La plupart des autres grands groupes ont vu leur effectif diminuer, à l'exception des Géorgiens, en augmentation de 16 pour cent, et des Haïtiens, de 19 pour cent.