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Les civils fuient les Montagnes de l'Ouest en Libye ; distribution d'aide dans l'est

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Les civils fuient les Montagnes de l'Ouest en Libye ; distribution d'aide dans l'est

Le nombre des civils ayant fui vers le sud de la Tunisie, pour échapper aux combats dans les Montagnes de l'Ouest en Libye, a passé le cap des 30 000.
26 Avril 2011
A Tobrouk, ces enfants retrouvent un peu d'espace pour jouer, après des semaines d'angoisse dans la ville assiégée de Misrata.

GENÈVE, 26 avril (HCR) - Le nombre des civils ayant fui depuis un mois vers le sud de la Tunisie pour échapper aux combats et aux bombardements dans la région des Montagnes de l'Ouest en Libye a passé le cap des 30 000.

« La plupart de ces réfugiés sont des Berbères », a expliqué Andrej Mahecic, porte-parole du HCR, aux journalistes mardi à Genève. « De nombreuses familles ont fui par peur des affrontements se déroulant à proximité de chez elles ainsi que des bombardements aveugles », a-t-il ajouté.

Selon les tout derniers arrivants, les villes de Nalut et Wazin dans la région des Montagnes de l'Ouest sont désormais complètement désertées. Seuls quelques hommes s'y trouvent encore - les femmes et les enfants sont tous partis.

Andrej Mahecic a indiqué que moins de 10 pour cent des arrivants libyens en Tunisie sont hébergés dans des camps. « La vaste majorité des réfugiés libyens sont accueillis par la communauté locale tunisienne, qui fait preuve, encore une fois, d'une grande générosité. Cependant, ces hôtes tunisiens sont confrontés à des difficultés croissantes car leurs ressources s'épuisent rapidement », a indiqué le porte-parole.

« Nous travaillons avec plusieurs partenaires locaux dans le sud de la Tunisie pour soulager la pression exercée par la présence des réfugiés et pour fournir davantage d'assistance et de soutien aux communautés hôtes. Nous prévoyons d'étendre ces activités dans les prochains jours », a-t-il ajouté. Le HCR a également besoin du soutien continu des donateurs pour ses opérations en Libye.

Dans le cadre d'une équipe humanitaire interagence des Nations Unies, notre personnel s'est rendu à Tripoli dimanche depuis la frontière tunisienne. L'objectif de l'équipe est de réétablir une présence internationale dans la capitale libyenne ainsi que d'y évaluer les besoins humanitaires. L'équipe mène également des discussions avec les autorités libyennes à Tripoli pour un accès humanitaire dans l'ouest du pays.

Dans l'est de la Libye, un DC-8 affrété par le HCR a atterri lundi à Benghazi avec, à son bord, du matériel d'aide humanitaire, notamment 21 tentes hôpital.

C'est la première rotation humanitaire des Nations Unies à atterrir à Benghazi. Des voitures et de l'équipement pour le HCR en vue de l'ouverture d'un bureau à Benghazi conjointement avec d'autres agences des Nations Unies faisaient également partie de la cargaison.

Les tentes hôpital sont destinées à plusieurs organisations caritatives ainsi que des ONG à Benghazi. D'autres biens de secours seront distribués via nos partenaires locaux à des personnes vulnérables dans et autour de la ville, y compris des familles libyennes déplacées originaires des villes assiégées de Misrata et d'Ajdabiyya, ainsi que des migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile originaires de pays en développement.

Des familles récemment évacuées par bateau à Tobrouk depuis la ville en proie au conflit décrivent une situation catastrophique avec de nombreux habitants vivant dans la peur des bombardements aveugles. Un grand nombre de maisons et de bâtiments ont été détruits et certaines familles ont dû changer d'abri plusieurs fois. Des quartiers de Misrata n'ont ni eau ni électricité. Des tirs de snipers, des affrontements dans les rues et des bombardements empêchent les habitants de s'aventurer hors de chez eux pour aller chercher de la nourriture et des médicaments.

« Nous n'avons pas pu quitter notre domicile durant des semaines, c'était trop dangereux de sortir dans la rue », a expliqué Mustapha, âgé de 38 ans, au personnel du HCR. Il a quitté la ville avec sa femme et leurs trois enfants. « Il y avait des snipers sur les toits et des bombardements en continu. Nous n'avons ni électricité ni eau depuis presque deux mois », a-t-il ajouté.

Inas, son mari et leurs deux jeunes enfants, se sont rendus au port durant une accalmie des combats et ils sont montés à bord d'un bateau pour rejoindre un lieu en sécurité. Elle a expliqué que leur appartement à Misrata était devenu une prison, en ajoutant : « Nous essayions que les enfants restent calmes car nous ne voulions pas que les snipers puissent nous localiser. Les enfants ont vécu beaucoup d'angoisse, et ils pouvaient également ressentir la nôtre. »

Un grand nombre des personnes évacuées depuis Misrata ont été accueillies par les communautés locales ou hébergées gracieusement dans des hôtels ou d'autres bâtiments. Plusieurs personnes ou organisations ont donné aux arrivants de la nourriture, des médicaments et des vêtements.

Alaa, une jeune Libyenne âgée de 17 ans, a indiqué que sa famille était partie vers le port quand elle avait entendu qu'un bateau allait arriver. « Quand nous avons vu les gens descendre du bateau, nous ne pouvions pas rester sans rien faire… Nous avons offert l'hébergement à un couple iraquien et leurs deux enfants. La femme était enceinte et le travail avait commencé », a indiqué l'adolescente, ajoutant que depuis le bébé était né. « Elle est désormais dans notre maison avec le reste de notre famille. »

La semaine dernière, le HCR a envoyé 100 tentes et 1 500 couvertures par bateau vers Misrata. Ces biens de secours sont distribués par un partenaire du HCR sur place aux personnes vulnérables, en attendant leur évacuation vers des lieux plus sûrs dans l'est de la Libye ou dans leur pays d'origine.

Firas Kayal à Dehiba, en Tunisie et Hélène Caux à Tobrouk, en Libye ont contribué à cet article.

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