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L'éducation, pierre angulaire de la réintégration au Sud-Soudan

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L'éducation, pierre angulaire de la réintégration au Sud-Soudan

L'accès des enfants à l'éducation est une priorité pour le HCR et, au Sud-Soudan, l'agence participe au développement du secteur éducatif en construisant des installations scolaires.
6 Juillet 2009
Une élève au Sud-Soudan, où le HCR participe au développement du secteur éducatif.

JUBA, Soudan, 6 juillet (HCR) - Assurer que les enfants aient accès à l'éducation reste une priorité pour l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et, au Sud-Soudan, le HCR participe au développement du secteur éducatif en assurant la scolarisation de centaines de jeunes rapatriés.

C'est une tâche immense dans une région qui a été affectée par plus de deux décennies de guerre civile, et chaque nouvelle école ou collège construit a son importance. Ces dernières semaines, le HCR a construit cinq nouvelles écoles primaires communautaires dans des régions où l'on observe un taux de retour élevé.

Ces écoles ont besoin de professeurs et le HCR fait son possible pour satisfaire les besoins en organisant la construction d'instituts de formation de professeurs dans la capitale du Sud-Soudan, Juba et dans la ville d'Aweil. Quand ils seront terminés, ces deux instituts joueront un rôle vital dans le renforcement de l'éducation dans le sud.

Les cinq nouvelles écoles ont été construites dans l'Etat de l'Est-Equateur avec des fonds versés par la Fondation Bill et Melinda Gates. Sur les 330 000 réfugiés qui sont rentrés au Sud-Soudan depuis 2005, y compris quelque 170 000 d'entre eux avec l'aide du HCR, plus d'un tiers sont retournés dans l'Est-Equateur. Environ deux millions de déplacés internes soudanais sont également rentrés dans leurs villages d'origine.

Les autorités et la communauté locale se sont félicitées de la construction des écoles. Francis Ben Ataba, le Ministre de l'éducation de l'Est-Equateur, a indiqué que l'aide du HCR était vitale car son ministère a des ressources financières très limitées. « Les zones où les écoles ont été construites avaient un besoin crucial d'installations scolaires », a-t-il dit, tout en ajoutant que de plus en plus de personnes revenaient dans la région. « Nous espérons que ces écoles aideront à combler la pénurie d'éducation dans ces localités. »

Chaque école peut accueillir environ 500 élèves, qui suivront la classe dans des bâtiments construits en brique brûlée avec un toit en tôle ondulée. Ces cinq écoles seront gérées par des comités de gestion composés par des parents d'élèves qui feront leur possible pour assurer un bon niveau d'enseignement. Mama Domitila, qui fait partie d'un comité de gestion de parents d'élèves, se réjouit de cette toute nouvelle école dans le district de Kudo Payam. « C'est la première fois que nous voyons un bâtiment aussi magnifique dans la région », a-t-elle indiqué avec un large sourire.

« Nous sommes profondément reconnaissants envers le HCR car l'avenir est maintenant assuré concernant l'éducation de nos enfants ; nous n'avons rien à donner en retour, et nous prions que l'organisation puisse vivre longtemps pour aider des nécessiteux comme nous à travers le monde », a-t-elle ajouté. « L'avenir de mes enfants est maintenant assuré au niveau de l'éducation. »

Parallèlement, les instituts de Juba et d'Aweil permettront de former près de 500 professeurs nouvellement qualifiés chaque année après leur ouverture en 2010. De ce fait, des professeurs qualifiés pourront instruire la prochaine génération d'élèves dans des écoles à travers le Sud-Soudan, y compris les cinq écoles de l'Est-Equateur.

Décrit par l'un des représentants du gouvernement comme « une manne venue du ciel », l'institut de formation des enseignants est construit grâce au financement du Gouvernement japonais. Les enseignants formés suivront un enseignement pratique dans les écoles récemment construites qui sont des écoles satellites dépendant des instituts.

Les instituts de formation des maîtres auront un rôle majeur dans le développement de l'éducation au Sud-Soudan pendant les années à venir et leur création devrait également encourager davantage de réfugiés soudanais à rentrer dans leurs villages d'origine. Deux décennies de conflit et de négligence ont laissé en lambeaux le secteur de l'éducation dans le sud. Le manque de développement est un obstacle à la réintégration et c'est pourquoi le HCR, d'autres agences des Nations Unies et des groupes humanitaires internationaux continuent de venir en aide aux réfugiés après leur retour dans leur village d'origine.

L'agence pour les réfugiés a lancé près de 700 projets pour la réintégration depuis 2005, en donnant une priorité au secteur de l'éducation comme étant un outil fondamental pour le développement sur le long terme. Les réfugiés qui ont reçu une bonne éducation durant leur exil dans les camps situés dans d'autres pays étaient préoccupés par la situation dans le domaine de l'enseignement au Sud-Soudan pour leurs enfants. Des rapatriés ont même fait rester leurs enfants dans le pays d'exil pour qu'ils y finissent leur éducation.

Genesis Ohide, un professeur dans une école de Torit, la capitale de l'Est-Equateur, a fait part de sa perception de l'état désastreux du secteur de l'éducation dans l'Est-Equateur. « L'éducation a été durement affectée [par le conflit].... Les élèves manquent de livres, de cahiers et de fournitures scolaires. La plupart n'ont pas les moyens de payer les frais de scolarité ou d'acheter un uniforme. Certaines écoles ont une capacité limitée et une classe peut compter plus de 100 élèves, ce qui signifie que nombre d'entre eux doivent se tenir debout en dehors de la salle de classe », a-t-il dit, ajoutant que la qualité de l'enseignement n'était généralement pas très élevée.

Par Peter Farajallah à Juba, Soudan

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