Le pont aérien du HCR vers le Sri Lanka se poursuit
Le pont aérien du HCR vers le Sri Lanka se poursuit
GENEVE, 28 avril (HCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés poursuit ses efforts de réponse à la situation d'urgence à Sri Lanka mardi, alors que des dizaines de milliers de personnes continuent à fuir la zone de conflit dans le nord-est.
« Nous avons confirmé qu'à ce jour, quelque 160 000 personnes ont été déplacées par les combats vers des zones sous contrôle gouvernemental, dont plus de 140 000 sont hébergées dans 32 sites à Vavuniya, 11 000 autres à Jaffna et quelque 5 000 à Trincomalee », a expliqué William Spindler, porte-parole du HCR, aux journalistes à Genève, faisant référence à trois districts situés dans le nord du pays.
Lundi, le HCR a débuté un pont aérien humanitaire pour aider les personnes déplacées à Sri Lanka, avec l'atterrissage du premier avion transportant quelque 3 000 tentes familiales depuis le stock du HCR de Dubaï. Un second vol humanitaire, un Boeing 777 transportant 103 tonnes d'articles d'aide, a atterri tôt ce matin à Colombo.
« Nous avons déjà acheminé par le pont aérien quelque 5 000 tentes familiales et un grand nombre d'articles de secours. Tous ces biens de secours seront transportés pour une distribution immédiate dans le nord, où le HCR en a déjà distribué par dizaines de milliers », a expliqué William Spindler.
Le HCR déploie également du personnel supplémentaire pour mener des contrôles de la protection dans des sites accueillant des personnes déplacées. Avec ses partenaires, l'organisation procède au montage de tentes légères pour augmenter la capacité d'hébergement de ces sites.
Le personnel du HCR sur le terrain rapporte que la situation actuelle dans le nord est critique. Les conditions de vie sur les sites ont atteint le point de rupture, mettant à rude épreuve les services humanitaires disponibles. Les personnes sans abri vivent en plein air sous le soleil brûlant et dans une chaleur étouffante.
« Nous avons reçu des informations répétées faisant état d'agressions physiques commises contre des hommes et des femmes fuyant vers des zones sous contrôle gouvernemental », a par ailleurs expliqué William Spindler, ajoutant : « Nous rappelons au gouvernement ses responsabilités envers la population civile et son devoir d'assurer la protection de ses propres citoyens. Nous demandons expressément que toutes les mesures nécessaires soient prises pour enquêter sur ces incidents et que les auteurs soient traduits en justice. »
Les travailleurs humanitaires font également état d'une surpopulation, de malnutrition, de déshydratation et du nombre limité d'installations médicales. L'aide alimentaire manque et les distributions sont retardées. Ces problèmes, combinés avec une pénurie de systèmes d'assainissement et de distribution d'eau sur les sites, accélèrent la dégradation de la situation sanitaire.
Le HCR appelle le Gouvernement sri-lankais à fournir davantage de moyens pour répondre à l'urgence et à rendre immédiatement disponible tous les bâtiments publics et les terrains viables pour l'hébergement d'un très grand nombre de civils ayant désespérément besoin d'assistance.
« Nous appelons également le gouvernement à faire immédiatement le nécessaire pour séparer les ex-combattants de la population civile et les héberger dans des installations différentes où ils peuvent bénéficier d'une réhabilitation dans le respect des standards internationaux », a expliqué William Spindler.
Bien qu'un grand nombre de civils fuient la zone de conflit, des centaines de combattants du groupe rebelle des Tigres de libération de l'Eelam tamoul et des dizaines de milliers de civils seraient bloqués dans l'étroite région côtière de Mullaitivu.
Le Haut Commissaire António Guterres a autorisé une dépense supplémentaire de deux millions de dollars pour les opérations au Sri Lanka. Les fonds supplémentaires permettront de fournir hébergement, protection et toute autre forme d'assistance aux civils fuyant la zone de conflit au nord. Le HCR révise son appel actuel pour le Sri Lanka, et augmente son budget - s'élevant désormais à 16,6 millions de dollars - pour les personnes déplacées internes au Sri Lanka.