Le Nigéria remporte sa deuxième coupe du monde des réfugiés au Brésil
Le Nigéria remporte sa deuxième coupe du monde des réfugiés au Brésil
São Paulo, Brésil - La finale de la quatrième Coupe du monde des réfugiés s'est déroulée le week-end dernier dans le stade de Pacaembú, à São Paulo, qui accueille régulièrement les clubs de football les plus prestigieux du Brésil. Le Nigéria a battu le Maroc 9-4 et remporte ainsi le titre pour la deuxième fois.
Le coup d'envoi de ce championnat annuel par élimination directe a été donné le 16 septembre ; 16 équipes se sont affrontées sur trois journées étalées sur une période de neuf jours.
Ce championnat organisé par le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, en partenariat avec les organisations non gouvernementales África do Coração, Cáritas São Paulo et SESC-SP, a réuni quelque 250 joueurs recrutés parmi la communauté des réfugiés du Brésil. Chaque équipe portait le maillot national de son pays.
Le Brésil accueille plus de 9 500 réfugiés originaires de 82 pays. La Coupe du monde des réfugiés est conçue pour les aider à s'intégrer dans leur nouveau pays.
« Quand je suis arrivé au Brésil, je savais que ce serait difficile, mais je savais aussi qu'on avait quelque chose en commun. »
Après avoir fui son pays d'origine pour échapper à la violence, Virgilio Alfredo, le capitaine de l'équipe de réfugiés de la République démocratique du Congo, savait qu'il voulait refaire sa vie dans ce pays où le football est roi.
« J'adore le Brésil parce que j'adore le football », explique le jeune homme de 27 ans qui a été footballeur professionnel avant d'arriver à São Paulo. « En arrivant au Brésil, je savais que ça allait être difficile, mais je savais aussi qu'on avait quelque chose en commun. »
Arrivé à São Paulo il y a un peu plus d'un an, Alfredo a rejoint une équipe d'amateurs qui est devenue sa nouvelle famille.
Malgré leur défaite 1-0 lors des premières éliminatoires contre l'équipe de Guinée Bissau, qui s'est placée troisième, Alfredo et ses coéquipiers étaient heureux de participer au championnat.
« Il s'agit avant tout d'intégration », explique Abdulbaset Jarour, l'entraineur syrien et co-organisateur du championnat. « Il s'agit de rassembler les gens, quelle que soit leur race ou leur religion. Nous voulons montrer aux Brésiliens que nous sommes des gens bien. »
« C'est un geste de la part des réfugiés qui ont été accueillis envers le Brésil, pour montrer qu’ils veulent s’intégrer. »
Les Syriens ont été accueillis avec une politique de la porte ouverte, à cause de la crise que traverse leur pays. Des procédures de visa simplifiées sont offertes dans les consulats du Brésil au Moyen-Orient et permettent à ceux qui fuient le conflit de se rendre dans le plus grand pays d'Amérique Latine, où ils peuvent ensuite présenter une demande d'asile.
Le Brésil a effectiment ouvert ses portes aux réfugiés de tous les pays et le football est devenu la langue universelle qui les rassemble tous.
« Le Brésil a la réputation d'être le pays du football », explique Maria Beatriz Nogueira, la directrice du bureau du HCR de São Paulo. « Mais nous voulons montrer qu'il y a beaucoup d'autres pays du football. C'est un geste de la part des réfugiés qui ont été accueillis envers le Brésil, pour montrer qu’ils veulent s’intégrer et qu’ils parlent vraiment la même langue. »
Le premier jour du championnat, lors de la remise des maillots, les joueurs de l'équipe du Togo se sont présentés en portant le drapeau de leur pays au-dessus de leurs têtes et en dansant aux rythmes d’une musique sortant d'un haut-parleur portable poussé à fond.
Les joueurs des autres équipes se sont joints à eux et tout le monde riait sur le terrain. Les amis et les proches sont venus les encourager, certains portaient les maillots de leurs équipes. D’autres affichaient leur désir de parler la langue du Brésil et arboraient fièrement le maillot jaune et vert de leur pays d'accueil.