Le HCR transfère des Somaliens vers un nouveau camp ; les combats reprennent à Mogadiscio
Le HCR transfère des Somaliens vers un nouveau camp ; les combats reprennent à Mogadiscio
NAIROBI, Kenya, 29 juillet (HCR) - Le HCR a réitéré vendredi qu'au nord-est du Kenya, un nouveau camp a été ouvert et qu'il a déjà reçu des milliers de réfugiés somaliens. Un renouveau des combats à Mogadiscio suscite des inquiétudes sur la sécurité des civils dans la ville en proie au conflit.
A Dadaab, dans le complexe des camps de réfugiés, le travail du HCR continue pour le transfert des réfugiés qui s'étaient installés spontanément à la périphérie du camp d'Ifo, l'un des trois camps de Dadaab. « Ils sont transférés dans le nouveau site Ifo Extension, qui fournira un hébergement sous tente à 90 000 réfugiés d'ici la fin novembre », a indiqué un porte-parole du HCR.
Des latrines et des réservoirs d'eau ont été construits et sont déjà utilisés par 4 700 personnes qui ont été transférées vers ce site. « Nous prévoyons de transférer davantage de réfugiés dans les prochains jours et les semaines à venir. Nous comptons sur le plein appui de la communauté locale hôte pour ce travail et nous leur en sommes très reconnaissants », a indiqué Fafa Olivier Attidzah, chef du bureau du HCR à Dadaab.
Lundi, le HCR avait commencé à les transférer vers le nouveau site Ifo Extension, qui fournira un hébergement sous tente à 90 000 réfugiés d'ici la fin novembre. Des latrines et des réservoirs d'eau ont été construits et sont déjà utilisés par 4 700 personnes transférées dans ce site.
Les sites connus précédemment sous les noms d'Ifo 2 et Ifo 3 ont été fusionnés pour former le nouveau site Ifo Extension. Les infrastructures - dont la construction sera bientôt achevée - comprendront une clinique, trois écoles et quatre trous de forage pour l'ensemble des résidents de ce site. Plus de 100 maisons, dont la construction sera bientôt finie, seront allouées à des familles réfugiées extrêmement vulnérables.
Oxfam a installé trois réservoirs d'eau d'une capacité de 10 000 litres chacun à Ifo Extension. MSF Espagne fournit des services de soins de santé primaires depuis son dispensaire situé à la périphérie du camp d'Ifo. L'organisation prévoit également de construire trois dispensaires à l'intérieur d'Ifo Extension.
« Les familles qui ont déjà été transférées dans le camp Ifo Extension semblent très heureuses dans leurs nouvelles tentes. Elles s'installent peu à peu. Vous voyez des femmes aller collecter de l'eau ou cuisiner des repas pour les familles sur un petit feu de camp. Les enfants courrent et jouent aux alentours », a indiqué le porte-parole du HCR, William Spindler. « La vie est toujours très difficile, mais leurs conditions de vie sont bien meilleures ici qu'à la périphérie du camp. »
Le travail a déjà commencé dans un autre site, localisé près du camp de Hagadera et connu sous le nom de Kambioos, où le terrain est actuellement défriché. Les limites des parcelles sont en cours de démarcation et des tentes seront montées pour héberger 90 000 personnes. A la fin novembre, 180 000 personnes auront été transférées que ce soit dans le site Ifo Extension ou celui de Kambioos.
Alors que les ponts aériens du HCR ont permis d'acheminer des milliers de tentes à Dadaab, il en manque encore pour couvrir les besoins de la population réfugiée croissante. Quelque 45 000 tentes supplémentaires sont nécessaires pour fournir un abri d'urgence. Depuis le début de l'année, quelque 114 000 Somaliens sont arrivés à Dadaab, dont environ 30 000 se trouvent hors des camps de réfugiés et attendent d'être enregistrés.
A Mogadiscio, le HCR est préoccupé par la protection des civils dans la capitale somalienne avec le renouveau des combats entre les forces pro- et anti-gouvernementales hier (jeudi). Une offensive menée par les forces pro-gouvernementales dans et autour des marchés de Bakara et Balcad, les deux marchés les plus importants situés au coeur de Mogadiscio, a augmenté les risques pour les citoyens de la capitale ainsi que pour les 100 000 déplacés internes ayant fui la sécheresse et la famine dans les régions voisines ces derniers mois.
Le personnel du HCR à Mogadiscio est resté confiné dans l'enceinte des bureaux de l'agence, du fait de l'escalade de la violence dans le quartier de Wardhiglleey en milieu de matinée. De nombreux habitants avaient déjà fui cette zone ces derniers mois du fait de précédents affrontements violents.
Le HCR a mené une évaluation de la protection dans l'une des plus importantes installations de déplacés à Mogadiscio, Badbado, à neuf kilomètres du centre de la ville. Conjointement avec d'autres agences, nous mènerons une évaluation dans 10 autres installations ces prochains jours.
Parallèlement, le nombre des Somaliens qui ont fui leur pays d'origine cette année pour échapper aux effets combinés du conflit, de la sécheresse assortie de la récente famine ont désormais dépassé les 75 000 personnes dans les camps de Dollo Ado en Ethiopie et 114 000 dans le complexe des camps de Dadaab au Kenya, y compris les personnes qui n'ont pas encore été enregistrées. L'afflux continue avec 240 arrivants par jour à Dollo Ado et 1 300 arrivants par jour à Dadaab. Une augmentation des arrivées est attendue du fait du renouveau des combats à Mogadiscio.
Dans la zone de Dollo Ado en Ethiopie, les nouveaux réfugiés continuent à arriver, ils sont faibles et émaciés à cause de la faim et d'une longue marche depuis leurs villages, principalement dans les régions de Bay, Bakool et Gedo au sud de la Somalie. La région de Souther Bakool est l'une des régions de Somalie où a été déclarée la situation de famine. Un enfant sur trois arrivant à Dollo Ado depuis la Somalie souffre de malnutrition.
Le HCR et ses partenaires continuent le travail urgent pour achever l'équipement de Hilaweyn, le quatrième camp de réfugiés dans la zone de Dollo Ado. Ce camp aura une capacité d'hébergement allant jusqu'à 60 000 réfugiés. L'installation des infrastructures d'assainissement et de distribution d'eau dans le nouveau camp est l'une des principales conditions préalables à son ouverture.
L'organisation Oxfam (GB), qui a été chargée de développer les systèmes d'assainissement et de distribution d'eau dans le camp d'Hilaweyn, prévoit un système de distribution d'eau pouvant approvisionner jusqu'à 3 000 personnes qui sera prêt le 1er août et un autre pour 10 000 personnes à la fin de la semaine prochaine. De plus, des latrines temporaires sont creusées pour permettre le début des transferts de réfugiés vers le camp. D'autres partenaires travaillent à établir des dispensaires et à fournir des programmes de nutrition thérapeutique et complémentaire.
La malnutrition demeure une préoccupation majeure à Dollo Ado. Le taux de malnutrition aiguë parmi les nouveaux arrivants est de 30%. A cause de la gravité de la situation à l'intérieur de la Somalie, la malnutrition affecte un grand nombre d'enfants âgés entre 5 et 18 ans, en plus des enfants âgés de moins de cinq ans qui sont habituellement les plus sévèrement affectés. 80% des nouveaux arrivants sont âgés de moins de 18 ans, ce qui nécessite l'examen de tous les enfants pour qu'ils puissent bénéficier d'un programme de nutrition thérapeutique et complémentaire si besoin.
Le HCR et ses partenaires ont monté une opération de réponse musclée à la situation d'urgence dans les camps et l'agence identifie les personnes qui ont besoin d'une aide médicale et nutritionnelle. La population du camp elle-même est également suivie de près avec un examen au porte-à-porte de l'état des enfants souffrant de malnutrition, qui sont alors orientés vers des programmes de nutrition thérapeutique et complémentaire. L'examen des arrivants réalisé par MSF Espagne au centre de réception et de transit se poursuit également.
Un programme d'alimentation thérapeutique et complémentaire géré par Save the Children (USA) au centre de transit fournit actuellement deux portions par jour de bouillie apportant tous les nutriments essentiels nécessaires à plus de 1 500 enfants. Ces efforts doivent être complétés par des activités de promotion de l'hygiène et une campagne publique d'éducation pour assurer que les familles réfugiées connaissent les services de santé existants s'ils cherchent une aide médicale qualifiée intervenant en temps utile.