Le HCR s'inquiète de l'incarcération de réfugiés en Égypte
Le HCR s'inquiète de l'incarcération de réfugiés en Égypte
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est préoccupé du fait que l'armée égyptienne et le personnel de sécurité arrêtent arbitrairement et mettent en détention un nombre croissant de Syriens, y compris plusieurs mineurs et des personnes enregistrées auprès du HCR dans un climat d'hostilité croissante envers les Syriens.
Le HCR a demandé à pouvoir rencontrer 85 prisonniers syriens et à obtenir la garantie qu'ils ne seraient pas renvoyés dans leur pays, insistant sur le fait qu'ils devaient bénéficier de l'application juste de la législation égyptienne.
Ce nouveau climat de méfiance a commencé à la suite d'allégations concernant la participation de quelques Syriens aux protestations et aux actes violents du mois de juillet. De nombreux rapports font également état de remarques xénophobes et d'attaques verbales à l'encontre des Syriens, avec des déclarations inquiétantes diffusées par plusieurs médias.
Depuis le début du conflit dans leur pays, les Syriens ont bénéficié d'un environnement particulièrement accueillant en Égypte. Le gouvernement leur a accordé des visas sans limitation de durée et des permis de séjour et leur a offert un accès complet aux services publics. Les Syriens n'avaient pas ressenti l'urgence de devoir renouveler leur permis de séjour arrivé à expiration comme il se doit. À présent, un nombre croissant de Syriens expriment leur crainte de se voir arrêter s'ils circulent dans la rue.
Cet environnement hostile a amené une augmentation importante du nombre de réfugiés syriens qui entrent en contact avec le HCR pour s'enregistrer. Le gouvernement estime qu'actuellement entre 250 000 et 300 000 Syriens résident en Égypte. En date du 25 juillet, 80 000 d'entre eux étaient enregistrés auprès du HCR, et près de 28 800 autres ont un rendez-vous pour s'enregistrer dans les prochaines semaines.
En outre, le gouvernement a récemment introduit des exigences d'entrée pour les Syriens, les réfugiés doivent notamment posséder un visa et une attestation de sécurité avant d'arriver en Égypte. Plusieurs vols transportant des Syriens en direction d'un aéroport égyptien ont dû faire demi-tour et repartir vers leur aéroport d'origine, notamment Damas et Lattaquié en Syrie. Quelque 476 Syriens ont été déportés ou se sont vus refuser l'entrée en Égypte depuis que ces nouvelles mesures ont été mises en place le 8 juillet dernier. Le HCR a appelé le gouvernement à envisager d'autoriser au moins les femmes, les enfants et les personnes âgées à entrer dans le pays sans restrictions en matière de visa.
Le HCR apprécie la confirmation du gouvernement égyptien que les Syriens sont les bienvenus en Égypte. Étant donné la situation actuelle en matière de sécurité, nous demandons au gouvernement de veiller à ce que le cas échéant, les mesures de précaution ne portent pas atteinte aux principes fondamentaux des droits de l'homme et les responsabilités internationales du pays à offrir asile et protection aux réfugiés.