Le HCR réaffirme son engagement dans le combat contre le virus du VIH/SIDA
Le HCR réaffirme son engagement dans le combat contre le virus du VIH/SIDA
GENEVE, 1er décembre 2003 (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a commémoré aujourd'hui la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, appelant notamment à inclure les réfugiés dans les programmes de prévention et de traitement du virus VIH/SIDA et dissipant l'idée fausse selon laquelle les populations réfugiées auraient toujours un taux plus élevé d'infection par le virus du VIH/SIDA que celui des populations locales.
Dans un article d'opinion concernant la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Ruud Lubbers, écrit : « La guerre, la violence, les persécutions, puis l'exil et la misère sont souvent le lot quotidien des réfugiés. Dans les régions du monde les plus exposées au VIH/SIDA, leur détresse est encore plus grande. Non seulement les réfugiés sont accusés de véhiculer le VIH et d'autres maladies, mais ils sont souvent exclus des programmes de plusieurs millions de dollars destinés à combattre ce fléau mondial. »
Ruud Lubbers rappelle que la tendance à stigmatiser les réfugiés en tant que vecteurs de la maladie est « une insulte morale » et « criante injustice », notifiant que des études récentes ont montré que, dans certains pays, les réfugiés ont un taux de contamination par le VIH plus bas que celui de la population locale.
Le Haut Commissaire Lubbers s'est adressé lundi au personnel de l'UNHCR et au public présents à un événement organisé au siège de l'agence à Genève ; il a appelé l'UNHCR à aider les réfugiés à vivre dignement sans discrimination, contaminés ou non par le virus VIH et à fournir au moins les interventions principales en matière de VIH/SIDA dans les situations d'urgence ainsi que des programmes plus complets allant de la prévention jusqu'aux soins dans les situations plus stables.
Safiye Cagar, Directrice du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), et Kevin Ryan, directeur du Projet des Vies Positives, se sont également exprimé lors de cet événement à Genève. Des articles de sensibilisation et des produits fabriqués par des personnes atteintes du virus en Afrique du Sud ont été mis en vente, au bénéfice des personnes malades. Des préservatifs ont également été distribués ce jour-là.
Une série de photos, « Exposition de Vies Positives », dépeignant de manière positive des personnes vivant avec le virus, a été présentée aux populations et camps de réfugiées en Angola, Namibie et Afrique du Sud en septembre et octobre en préparation de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA. Elle a servi de base à des groupes de discussion pour ces populations en vue de réduire la discrimination et la stigmatisation.
Au cours des 18 derniers mois, l'UNHCR a augmenté ses ressources et activités concernant la lutte contre le VIH/SIDA en étendant ses activités en Afrique et en embauchant trois coordinateurs régionaux. L'agence concentre ses efforts dans la lutte contre la maladie en Afrique, continent qui a le taux le plus élevé au monde d'infection du SIDA et accueille la deuxième plus importante population de réfugiés. En 2004, l'UNHCR projette de déployer ses efforts au bénéfice de l'Afrique de l'Ouest et de l'Asie.
Dans près d'une douzaine de pays, de l'Angola à la Zambie, l'UNHCR mène des campagnes d'éducation pour encourager les réfugiés à se protéger contre le virus et pour réduire la stigmatisation des gens vivant avec la maladie. Parmi ces efforts, on compte la promotion du préservatif, l'amélioration des services de santé et communautaires, le soutien psychologique et le dépistage volontaire, la formation des travailleurs de la santé et du personnel des camps, des activités rémunérées pour des gens atteints par le virus VIH/SIDA, ou bien encore des soins à domicile qui permettent aux personnes contaminées de recevoir les traitements nécessaires tout en restant auprès de leurs proches dans un environnement familier.
Les efforts accrus de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés dans la lutte contre le VIH/SIDA commencent à produire leurs effets.
Paul Spiegel, expert de l'UNHCR sur le VIH/SIDA, a observé un changement à la fois au sein et à l'extérieur de l'agence : « Le personnel de l'UNHCR, au siège ainsi que sur le terrain, commence à comprendre les conséquences du VIH/SIDA sur la protection, la santé et le bien-être général des réfugiés. Cela ne peut que s'aggraver dans le futur. En ce moment, les pays d'accueil et les donateurs commencent lentement à réaliser que les réfugiés ne peuvent pas être exclus des programmes VIH/SIDA destinés à leurs citoyens. En agissant de la sorte, ils ne participent qu'à une partie de la bataille. »
En Afrique australe, le personnel sur le terrain fait également état des résultats positifs dus aux efforts de sensibilisation de l'agence. « L'impact le plus important a été constaté l'année dernière : les personnes rentrées en Angola, grâce aux activités intensives d'éducation organisées au sein des camps dans les pays d'accueil, sont davantage conscientes de l'existence du virus VIH/SIDA, » explique Laurie Bruns, coordinatrice régionale de l'UNHCR pour le VIH/SIDA en Afrique australe. « Nous espérons que les réfugiés, grâce à cette sensibilisation accrue, contribueront à l'éducation de leurs communautés sur le virus lorsqu'ils retourneront chez eux en Angola. »
Lors de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, des événements ont également été organisés dont diverses opérations de terrain avec les réfugiés eux-mêmes. En Afrique du Sud, où les réfugiés vivent plutôt en zone urbaine que dans des camps, l'UNHCR et ses partenaires ont encouragé la participation des réfugiés aux événements de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA organisés par le gouvernement et la société civile. Les jeunes et les femmes réfugiés ont été particulièrement sollicités pour participer aux activités.
Dans les camps de réfugiés en Namibie et en Zambie, ainsi que dans d'autres parties de la région, des campagnes intensives de sensibilisation ont été menées au cours des jours et des semaines précédant la Journée mondiale de lutte contre le SIDA. Ces campagnes recourent à des moyens artistiques d'expression comme le théâtre, la musique et la poésie pour diffuser des messages de non-discrimination et d'attitudes positives au sein des communautés réfugiées et locales.
En République démocratique du Congo, deux femmes congolaises atteintes du virus VIH/SIDA ont rendu visite au camp de Kilueka pour partager leurs expériences et donner un visage humain à la maladie.
Une conférence de presse a été organisée au Kirghizistan sur les problèmes liés au virus VIH/SIDA en coopération avec d'autres agences des Nations Unies ainsi qu'une distribution de documents d'information à l'attention des réfugiés Afghans rentrés dans leur pays depuis l'Iran.
En Serbie-et-Monténégro, l'UNHCR s'est montré actif, en collaboration avec d'autres agences des Nations Unies, pour promouvoir la Journée mondiale de lutte contre le SIDA grâce à des annonces télévisées, des relations avec les médias, des affiches et d'autres événements de sensibilisation.
L'UNHCR concentre aussi ses efforts sur le virus VIH/SIDA sur les lieux de travail, distribuant à tous ses employés partout dans le monde, le code de bonne pratique sur le VIH/SIDA dans le monde du travail élaboré par l'Organisation internationale du travail (OIT). Des kits de traitement de la prophylaxie de post-exposition (PEP) ont également été distribués dans les bureaux sur le terrain. Le personnel a été formé sur leur utilisation et ce en vue de réduire les risques d'infection par le VIH après exposition suite à une agression sexuelle ou une exposition professionnelle.
Lors de cette journée à Genève, les intervenants ont mis l'accent sur la lutte contre la stigmatisation et la discrimination par le choix de ce slogan « Vivez et laissez vivre ». Le Haut Commissaire Ruud Lubbers et Mme Cagar du FNUAP ont souligné les problèmes spécifiques de stigmatisation rencontrés par les réfugiés. « Le VIH/SIDA ne fait pas de discrimination. Nous ne devons pas non plus en faire », explique Mme Cagar.