Le HCR offre aux réfugiés angolais la possibilité d'un rapatriement volontaire depuis l'Afrique du sud

PRETORIA, Afrique du sud, 11 mai (UNHCR) - Jeudi, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et le Gouvernement d'Afrique du sud ont lancé une campagne pour informer les réfugiés que le programme de rapatriement volontaire mis en place par l'UNHCR prendra fin en 2006.

« Nous espérons que les Angolais saisiront cette chance et la considéreront comme une opportunité unique de pouvoir contribuer à l'amélioration de la situation dans leur pays », a indiqué Jeff Maqetuka, le directeur général du ministère de l'intérieur, lors d'une conférence de presse dans la capitale.

La plupart des quelque 460 000 Angolais ayant fui leur pays pendant les vingt-sept années de guerre - auxquels s'ajoutent les millions de déplacés à l'intérieur du territoire de l'Angola - sont rentrés chez eux depuis la signature, en 2002, d'un mémorandum d'accord entre le Gouvernement de l'Angola et le mouvement rebelle de l'UNITA. Cet accord a en effet ouvert la voie à la reconstruction et à la réconciliation nationales. La majorité des quelque 100 000 personnes qui continuent à séjourner hors des frontières nationales se trouvent en Zambie et en République démocratique du Congo. Près de 14 000 réfugiés et demandeurs d'asile angolais vivent dans diverses régions de l'Afrique du sud.

Le lancement de cette campagne nationale d'information s'est déroulé à l'occasion d 'une conférence de presse incluant des représentants de l'UNHCR, des Gouvernements d'Angola et d'Afrique du sud - en fait la commission tripartite qui gère le rapatriement des réfugiés angolais présents sur le sol sud-africain. Cette initiative permettra de s'assurer que les réfugiés angolais sont informés de la possibilité de bénéficier de ce programme de rapatriement volontaire.

Jeudi, le Gouvernement, l'UNHCR et les organisations non-gouvernementales s'occupant des réfugiés ont commencé à diffuser des affiches et à distribuer des brochures contenant des informations sur le plan de rapatriement volontaire. Cette distribution a eu lieu dans les zones connues pour abriter des réfugiés angolais. Elle a permis de leur fournir des informations précises sur le programme de rapatriement et sur les modalités de participation.

« Même si le programme est proposé sur une base volontaire, nous souhaitons réellement encourager nos camarades compatriotes, nos frères et soeurs, à saisir cette chance de pouvoir rentrer et contribuer à la reconstruction de leur pays. La reconstruction et le développement futur de l'Angola sont ce qui compte le plus pour le Nepad (le Nouveau partenariat régional pour le développement de l'Afrique) », a ajouté Jeff Maqetuka.

Dans le cadre de ce programme, tout Angolais enregistré en tant que demandeur d'asile par le gouvernement d'Afrique du Sud avant le 20 juin 2003 peut contacter l'UNHCR pour obtenir une assistance au retour en Angola. Ce projet prendra fin en octobre 2006, quand la saison des pluies en Angola rendra difficile tout voyage. Environ la moitié des Angolais qui pourraient bénéficier d'une assistance au rapatriement sont enregistrés comme réfugiés, l'autre moitié est constituée de demandeurs d'asile dont le cas n'a pas encore été étudié.

« Le rapatriement volontaire reste l'une des meilleures solutions pour l'UNHCR et les réfugiés car il met fin au cycle de l'exil », a affirmé aux journalistes Abel Mbilinyi, délégué régional adjoint de l'UNHCR, basé en Afrique du sud. Une assistance similaire a été fournie aux réfugiés angolais étant rentrés d'autres pays ces dernières années. Un rapatriement volontaire assisté depuis la Zambie se poursuit en 2006.

L'UNHCR donnera à ces personnes ayant droit à l'assistance au rapatriement des billets d'avion pour tous les membres de la famille. Chaque personne pourra apporter 30 kg de bagage et l'Angola a donné son accord que les possessions personnelles soient exemptées de taxes. Par contre, tout bien apporté en quantité pour le commerce sera soumis à des frais de douane.

Tous les réfugiés angolais rentrant dans leur pays d'origine, dont ceux qui sont rentrés sans l'assistance de l'UNHCR, ont le droit de recevoir l'aide de l'agence pour les réfugiés lors de leur arrivée. Ceux rentrant à Luanda reçoivent une allocation de 100 dollars par adulte et de 50 dollars par enfant âgé de moins de 18 ans. Ceux qui rentrent dans les provinces se voient attribuer de la nourriture et un kit d'articles non alimentaires, comme des bâches en plastique et des seaux, pour les aider à reconstruire leur vie en Angola.

« Nous sommes maintenant dans la phase de reconstruction du pays », a indiqué Antonio Rafael, chargé d'affaires pour l'ambassade angolaise. « Notre principale ressource est constituée des compétences humaines, alors nous souhaitons que les réfugiés rentrent dans leur pays. »

Les réfugiés angolais souhaitant rentrer doivent contacter le Ministère de l'Intérieur, l'UNHCR ou ses partenaires travaillant auprès des réfugiés à Johannesburg, Pretoria, au Cap, à Durban ou Port Elizabeth. Ils doivent apporter les documents prouvant qu'ils sont enregistrés en tant que demandeurs d'asile auprès du gouvernement de l'Afrique du sud.

De nombreux réfugiés sont rentrés en Angola immédiatement après la signature de l'accord de paix en 2002, avant même que l'UNHCR n'ait commencé l'assistance au rapatriement. L'année dernière, l'UNHCR a aidé 28 305 Angolais à rentrer, la plupart depuis la Zambie et la République démocratique du Congo.

Au total, près de 363 000 personnes sont rentrées, dont 123 542 personnes ont voyagé avec l'aide de l'UNHCR. 90 000 personnes sont rentrées par leurs propres moyens mais elles ont reçu l'assistance à leur arrivée en Angola. Presque 150 000 réfugiés ont été rapatriés sans implication de l'UNHCR. Cela représente 80 pour cent de tous les Angolais qui avaient fui leur pays.

Comme le nombre des réfugiés restant diminue, l'UNHCR a fait évoluer ses programmes, du rapatriement vers la réintégration en Angola pour ceux qui sont rentrés. Cette année, l'agence a préparé des études détaillées en Angola dans les zones de retours les plus importants, pour définir les priorités dans le financement du développement afin d'assurer aux réfugiés qu'ils s'établissent de manière durable dans leur région d'origine.

Par Jack Redden à Pretoria