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Le HCR lance des kits éducatifs pour les étudiants de l'Union Européenne

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Le HCR lance des kits éducatifs pour les étudiants de l'Union Européenne

23 Janvier 2004
Beaucoup de jeunes réfugiés n'ont pas accès à l'éducation. Au Camp Jimmy Bagbo, en Sierra Leone, ces jeunes gens font partie des rares à pouvoir en bénéficier.

GENEVE, 23 janvier 2004 (UNHCR) - Cette semaine, l'Agence des Réfugiés des Nations Unies a commencé à distribuer un kit éducatif pour informer les adolescents européens du sort des jeunes réfugiés en Afrique.

Ce kit, « Les jeunes réfugiés africains : construire l'avenir », a été présenté à Bruxelles mardi, pendant la Journée Solidarité Jeunesse.

Le Haut Commissaire Ruud Lubbers s'est adressé à quelques 600 étudiants venus pour l'occasion depuis toute l'Europe : « Un important mouvement solidaire doit exister afin que ces jeunes réfugiés puissent construire une nouvelle vie. Mais la réalité est bien différente : il n'y a pas de solidarité. »

Filippo Grandi, le représentant de l'UNHCR en Afghanistan, a ajouté : « En chaque réfugié se cache une terrible histoire qui justifie sa fuite. C'est une histoire très différente de celle rapportée par certains politiciens qui les accusent d'être ici pour voler nos emplois. »

Le kit éducatif de l'UNHCR cherche à rendre compte de leur véritable histoire afin d'effacer ces stéréotypes négatifs. Financé par l'Office d'Aide Humanitaire de l'Union Européenne (ECHO), ce kit doit sensibiliser les adolescents européens au destin des jeunes réfugiés d'Afrique et d'ailleurs.

Ce kit est constitué d'un guide et d'une cassette vidéo pour les professeurs ; il contient sept histoires personnelles qui traitent des problèmes importants que les jeunes réfugiés doivent affronter - séparation familiale, exploitation, abus et violence, exposition au virus VIH, enrôlement militaire et manque d'accès à l'éducation.

Un des portraits de réfugiés est celui de Tomba, ancien enfant-soldat du Libéria. A 15 ans, enrôlé de force, Tamba est spectateur et auteur d'atrocités inimaginables. L'UNHCR l'a trouvé dans le camp d'internement pour anciens combattants de Mapeh au Libéria et l'a transféré au camp de réfugiés Jimmy Bagbo, où il poursuit maintenant des études et bénéficie de traitements médicaux et d'une aide psychologique pour l'aider à affronter souffrances et cauchemars.

Même si l'assassinat de son père au Libéria reste une expérience douloureuse, Tamba est déterminé à retourner un jour au Libéria pour retrouver le reste de sa famille.

Dans une autre région d'Afrique, Ngobola, 16 ans, est déjà mère. La jeune fille congolaise a été séparée de sa famille quand des soldats ont attaqué son village. Battue et violée, elle réussit à s'enfuir mais elle est enceinte.

Aujourd'hui, elle habite dans le camp de Kala en Zambie et s'occupe de son bébé avec l'aide de sa mère d'accueil.

L'UNHCR et des travailleurs sociaux se rendent régulièrement dans le camp pour s'assurer que les enfants séparés de leur famille, comme Ngobola, bénéficient des soins dont ils ont besoin.

Ces histoires ne sont que deux exemples des témoignages touchants du kit éducatif de l'UNHCR ; ce dernier a été approuvé par le Ministère français de l'Education et par les responsables du domaine éducatif en Allemagne. Les kits ont donc été envoyés à plus de 10 000 écoles dans les deux pays ; les autorités leur ont envoyé des lettres afin de les inciter à faire bon usage de ce matériel.

L'UNHCR espère que le kit, d'abord distribué en France et en Allemagne, sera bientôt traduit et envoyé dans les écoles des autres pays de l'Union Européenne grâce à des financements plus importants d'ECHO et des autres partenaires.