Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

Le HCR est préoccupé par la dégradation sécuritaire à proximité des camps de réfugiés au Tchad, suite à l'attaque mortelle récemment perpétrée par une milice

Articles et reportages

Le HCR est préoccupé par la dégradation sécuritaire à proximité des camps de réfugiés au Tchad, suite à l'attaque mortelle récemment perpétrée par une milice

Le HCR fait part de l'inquiétude croissante que lui inspire la situation sécuritaire le long de la frontière entre le Tchad et le Soudan, suite à un raid par une milice armée près du camp de réfugiés de Goz Amer, au cours duquel quatre civils tchadiens ont été tués et cinq autres personnes blessées.
2 Mai 2006
Environ 17 700 réfugiés du Darfour habitent dans le camp de Goz Amer à l'est du Tchad, notamment ces jeunes filles en rang avant de rentrer en classe. Les réfugiés et les populations locales des alentours craignent de la même façon l'insécurité croissante dans la région.

ABECHE, Tchad, 2 mai (UNHCR) - L'UNHCR a fait part de ses craintes, mardi, du fait de l'insécurité croissante le long de la frontière entre le Tchad et le Soudan. Lundi, une attaque menée par 150 hommes armés à quelques kilomètres d'un camp de réfugiés a causé la mort de quatre civils tchadiens et infligé des blessures à cinq autres personnes.

Ces Tchadiens ont perdu la vie lundi, lors d'une attaque près du village de Dolola, dans le sud-est du Tchad. Dolola est situé à proximité du camp de réfugiés de l'UNHCR à Goz Amer. Ce site accueille actuellement près de 17 700 réfugiés soudanais originaires du Darfour. Une femme figure parmi les victimes des incidents survenus lundi.

Un groupe de 150 hommes armés, décrits par la population locale comme des miliciens janjawid, a encerclé les villageois avant de faire feu, selon les informations recueillies auprès de témoins. Les attaquants ont volé près de 1 000 têtes de bétail et des chevaux.

Les blessés ont été soignés dans le camp de réfugiés de Goz Amer, situé à 95 kilomètres de la frontière soudanaise et à l'hôpital de Goz Beida.

Goz Amer est l'un des 12 camps gérés par l'UNHCR à l'est du Tchad qui abritent des réfugiés du Darfour. Plusieurs centaines de Tchadiens déplacés internes se sont aussi installés près de Goz Amer au cours des dernières semaines. Ils ont fui les attaques précédemment perpétrées par les janjawid avec l'espoir de trouver un peu de sécurité à proximité du camp.

Le nombre croissant d'attaques et d'intimidation dans et à proximité des camps de réfugiés préoccupe gravement l'UNHCR. Au cours des derniers mois, le Haut Commissaire Ant*nio Guterres a exprimé de manière répétée ses préoccupations devant l'insécurité croissante dans les régions frontalières isolées du Soudan, du Tchad et de la République centrafricaine - une situation qui touche non seulement les réfugiés mais aussi les populations locales vulnérables.

« Nous sommes très inquiets des conséquences de ces attaques sur les civils tchadiens, qui sont régulièrement forcés au déracinement et contraints de partir chercher la sécurité plus à l'intérieur du Tchad », a indiqué Claire Bourgeois, déléguée adjointe de l'UNHCR au Tchad. « Nous sommes aussi préoccupés par le fait que ces attaques ont lieu de plus en plus près des camps qui accueillent, au sud-est du Tchad, des dizaines de milliers de réfugiés soudanais ayant déjà fui l'horreur du Darfour. »

Malgré la présence d'environ 18 gendarmes tchadiens autour de chaque camp de réfugiés dans l'est du Tchad, l'UNHCR estime que les mesures de sécurité doivent être renforcées dans la région. Les Tchadiens habitant cette région de l'est du pays ont expliqué aux équipes de l'UNHCR sur le terrain qu'ils ont très peur et que si les agences humanitaires étaient forcées de se retirer de la zone, ils seraient obligés de s'en aller chercher ailleurs un havre plus sûr.

Claire Bourgeois a indiqué que nos équipes au Tchad continueraient à suivre de très près les développements de la situation et à collaborer avec les autorités tchadiennes pour s'assurer que la protection des civils demeure une des principales priorités.

« Nous sommes quotidiennement en contact avec les autorités tchadiennes, qui ont la responsabilité première de la protection de ces populations civiles », a ajouté Claire Bourgeois. « Ces derniers mois, nous avons régulièrement exprimé notre inquiétude concernant le manque de sécurité dans la région et nous espérons que les autorités tchadiennes seront en mesure d'apporter une attention accrue à ces problèmes. »

Notre personnel continuera également de mener des campagnes de sensibilisation dans le but de maintenir le caractère civil des sites de réfugiés et de décourager les tentatives de recrutement des réfugiés visant à les faire participer aux conflits armés.

Plus de 200 000 réfugiés originaires du Darfour sont hébergés dans 12 camps à l'est du Tchad. Le sud du Tchad accueille également 46 000 réfugiés originaires de la partie nord de la République centrafricaine.

Par Matthew Conway à Abéché