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Le HCR distribue de l'aide ; le nombre des déplacés kényans augmente

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Le HCR distribue de l'aide ; le nombre des déplacés kényans augmente

Le HCR achemine des biens de secours dans trois sites, accueillant des déplacés et localisés aux environs de Nairobi, pour aider près de 10 000 personnes chassées de leurs maisons cette semaine.
1 Février 2008
Des Kényans nouvellement déplacés au poste de police à Tigoni, une ville située à une trentaine de kilomètres de Nairobi.

TIGONI, Kenya, 1er février (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a transporté du matériel de secours vers trois sites, accueillant des déplacés et localisés près de la capitale kényane, pour aider quelque 10 000 personnes chassées cette semaine de leurs maisons, près des plantations de thé et des fermes florales de Tigoni ainsi que dans les villes de Kikuyu et de Kabete.

Jeudi, l'UNHCR a remis 1 800 kits familiaux - qui permettent de venir en aide à 9 000 personnes - et 25 tentes légères à la Société de la Croix-Rouge kényane pour les distribuer aux personnes déplacées internes accueillies dans trois sites. Les déplacés appartiennent à des communautés non indigènes et la plupart d'entre eux travaillent dans des plantations de thé et des fermes florales.

Hier après-midi (jeudi), environ 7 000 personnes se trouvaient au poste de police de Tigoni, alors que davantage continuaient à arriver, entassées dans des camions avec leurs possessions, dans cette ville située à une trentaine de kilomètres de Nairobi. Quelque 2 000 autres déplacés internes campent dans des postes de police à Kikuyu et à Kabete.

« Au début de la semaine, il n'y avait que 400 personnes », a indiqué un employé de la Croix-Rouge kényane, ajoutant que 4 000 déplacés sont arrivés à Tigoni mardi, en quelques heures seulement, et que le mouvement continue encore.

De nombreux déplacés internes se trouvant au poste de police de Tigoni indiquent qu'ils ont fui après avoir reçu mardi matin des menaces, les intimant de partir. « Mardi matin, j'ai trouvé une lettre sur le pas de la porte de notre maison, alors que je partais faire des courses. Elle indiquait que nous devions partir dans les 72 heures », a expliqué Asumpta Bahati, âgée de 15 ans. « Ma mère nous a dit que nous devions quitter notre maison. »

Ces sommations ont été délivrées par des individus non identifiés, via des dépliants jetés la nuit dans plusieurs quartiers de Tigoni. Les personnes qui sont restées, notamment le père d'Asumpta Bahati, ont été attaquées et battues par des groupes armés.

Des déplacés ont indiqué que leurs propriétaires leur avaient demandé de partir par crainte que leur maison ne soit brûlée car ils hébergent « des étrangers ». De nombreuses familles ont emporté avec elles leurs meubles, y compris des canapés, des chaises, des tables, des lits et des matelas qu'ils avaient roulés. Une cuisine commune a été établie dans un coin de l'enceinte du poste de police de Tigoni.

Un enregistrement de personnes déplacées a débuté jeudi après-midi et devait être suivi d'une distribution de kits familiaux fournis par l'UNHCR. Un kit contient des bâches en plastique pour l'abri, des couvertures, des jerricans, des moustiquaires, des articles d'hygiène, du savon et des ustensiles de cuisine pour une famille comptant jusqu'à cinq personnes. D'autres distributions sont en cours à Kabete.

Lors d'une réunion avec les autorités locales jeudi après-midi, quelques déplacés ont exprimé leur souhait de rentrer sur leurs terres ancestrales, situées principalement dans l'ouest du Kenya. Cependant, plusieurs ont déclaré qu'ils n'avaient pas les moyens de payer les frais de transport.

Certains des déplacés continuaient encore à travailler dans les plantations de thé et les fermes florales. « Ils partent le matin et reviennent le soir. Ils ont besoin d'argent », a expliqué l'employé de la Croix-Rouge.

Les plantations de thé et les fermes florales sont éparpillées au milieu de la végétation luxuriante de cette région montagneuse. Les multinationales, qui en sont propriétaires, sont inquiètes car le travail doit continuer, particulièrement à l'approche de la St Valentin (14 février). Le Kenya est le principal pays producteur de fleurs coupées pour l'Europe, il fournit plus de 25 pour cent des plantes qui y sont vendues.

Mais les travailleurs sont inquiets pour leur sécurité. Lors d'une réunion avec des fonctionnaires locaux mardi au poste de police, une personne déplacée leur a dit qu'ils avaient trop peur de rentrer dans leurs maisons. « Nous préférons rentrer chez nous à l'ouest du Kenya », a dit un jeune homme.

Cette semaine, l'UNHCR a par ailleurs aidé à l'évacuation de plus de 250 personnes déplacées internes vulnérables qui campaient au poste de police de Bahati à environ 40 kilomètres de Nakuru, la capitale de la province de la Vallée du Rift.

Les déplacés internes ont été transportés vers un lieu en sécurité, le stade de Nakuru, qui accueille actuellement 8 000 déplacés. L'évacuation a été organisée conjointement avec l'ONG irlandaise GOAL. L'UNHCR a également fourni davantage de tentes pour les quelque 5 000 déplacés qui campent au poste de police de Bahati, dans l'église Holy Cross de Nakuru et au poste de police de Solai, à 50 kilomètres au nord de Nakuru.

Parallèlement, l'UNHCR a signé mercredi un mémorandum d'accord avec la Société de la Croix-Rouge kényane selon lequel l'UNHCR va aider la Croix-Rouge kényane en fournissant des abris d'urgence et des articles domestiques de base, en assistant à la coordination et la gestion de camps et en renforçant les systèmes d'enregistrement des déplacés internes.

Le Gouvernement du Kenya et la Croix-Rouge kényane estiment que plus de 250 000 déplacés vivent maintenant dans plus de 300 sites accueillant des déplacés dans plusieurs régions du pays.

Par Millicent Mutuli à Tigoni, Kenya