Le HCR critique l'absence de justice pour les victimes de viol en RDC
Le HCR critique l'absence de justice pour les victimes de viol en RDC
GENÈVE, Suisse, 23 avril (HCR) - Le HCR a fait part de sa préoccupation sur l'absence de justice pour des milliers de femmes qui sont violées en République démocratique du Congo (RDC) par an et sur l'impunité généralisée pour les violeurs.
« La violence sexuelle est l'un des crimes les plus odieux qui soient. Elle devrait être punie en tant que telle », a affirmé Melissa Fleming, porte-parole du HCR, aux journalistes vendredi. « Les victimes doivent bénéficier d'un soutien pour pouvoir témoigner de ces tragédies sans crainte de représailles. »
Les statistiques publiées par les Nations Unies pour les trois premiers mois de cette année montrent que 1 244 femmes ont subi des violences sexuelles à travers le pays. Leur nombre réel serait encore bien supérieur, étant donné que de nombreuses victimes de viol préfèrent garder le silence.
Plus d'un tiers des cas enregistrés se sont produits dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu à l'est de la RDC. La région accueille quelque 1,4 million de personnes déplacées internes, y compris 100 000 d'entre elles dans des camps gérés par le HCR.
Dans de nombreux cas, les femmes subissent le viol lorsqu'elles s'aventurent en dehors de leur village ou du camp pour aller chercher du bois de chauffe, de l'eau et d'autres produits d'usage courant.
Au Nord-Kivu, le HCR fournit des réchauds à haut rendement énergétique et du bois de chauffe pour que les femmes n'aient pas besoin de s'aventurer en dehors des zones sûres. Depuis 2008, le HCR a fourni des réchauds à haut rendement énergétique et du bois de chauffe à quelque 4 200 familles.
« Au-delà des activités de prévention, nous travaillons également au suivi des cas de viol dont nous avons eu connaissance, en assurant un suivi psychologique, un traitement médical et une aide juridique », a expliqué Melissa Fleming.
Grâce à l'aide juridique assurée par le HCR, quelque 145 victimes de viol dans le Sud-Kivu ont porté plainte dans les tribunaux locaux. Alors que la plupart de ces procédures sont toujours en cours, 24 jugements ont déjà été rendus et les auteurs ont été déclarés coupables. Ils ont été punis d'une peine de prison allant de deux à 10 ans. Certains des accusés ont également été condamnés à verser des dommages et intérêts.
« Cela représente un développement significatif de la justice, mais le nombre global des procédures judiciaires reste faible par rapport à l'ampleur du problème », a ajouté Melissa Fleming.
En RDC, au moins 200 000 victimes de violences sexuelles ont été enregistrées depuis 1996.