Le HCR cherche 90 millions de dollars pour aider les déplacés internes
Le HCR cherche 90 millions de dollars pour aider les déplacés internes
GENEVE, 29 janvier (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés demande aux donateurs de fournir plus de 90 millions de dollars pour les programmes de l'UNHCR destinés à assister des millions de personnes déplacées internes en 2008.
Ron Redmond, le porte-parole en chef de l'UNHCR, a indiqué aux journalistes à Genève que cet appel concerne les opérations de l'UNHCR en faveur des déplacés internes dans six pays africains et dans un pays d'Amérique du Sud : la République centrafricaine, le Tchad, la Colombie, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo, le Libéria et l'Ouganda.
L'UNHCR travaille dans ces pays dans le cadre de l'approche sectorielle, en vertu de laquelle les organisations des Nations Unies collaborent avec les autres organisations internationales et non gouvernementales afin de fournir une assistance humanitaire.
Des fonds supplémentaires ont aussi été demandés afin de renforcer la capacité globale de l'approche sectorielle. L'UNHCR est responsable des secteurs traitant de la protection des personnes déplacées internes et co-dirige ceux chargés de la gestion des camps de déplacés internes et de l'hébergement d'urgence.
« L'UNHCR protège et assiste les personnes déplacées internes depuis plus de 30 ans », a déclaré Neill Wright, le coordinateur principal de l'UNHCR en charge des opérations destinées aux personnes déplacées internes. « Mais notre implication est devenue plus prévisible ces dernières années et nous participons aujourd'hui activement à quelque 25 opérations en faveur de déplacés internes dans le monde, y compris à la réponse récente au Kenya. »
Contrairement aux réfugiés qui traversent des frontières internationales pour fuir les violences et la persécution, les déplacés restent au sein de leur propre pays. On compte environ 24,5 millions de déplacés dans le monde ; en 2006, l'UNHCR en aidait 12,8 millions.
Le budget pour les programmes concernés par l'appel atteint un montant total de 90 532 906 dollars, dont 23 596 400 pour la RDC, 15 871 200 pour le Tchad, 18 719 715 pour la Colombie, 15 443 000 pour l'Ouganda, 10 861 623 pour le renforcement de la capacité de l'UNHCR dans le cadre des groupes de travail globaux, 2 997 916 pour la RCA, 1 973 052 pour le Libéria et 1 070 000 pour les opérations en Côte d'Ivoire.
Fin 2007, la RDC comptait 1,3 million de déplacés internes, de nouveaux déplacements étant en cours dans la province du Nord-Kivu. L'UNHCR est responsable du secteur de la coordination des camps et de leur gestion, un élément devenu clef du fait de l'émergence de schémas inquiétants, notamment de situations de déplacement prolongées et de personnes déplacées internes s'installant spontanément dans des sites de fortune.
« Dans ce conflit, le droit humanitaire et les droits de l'homme sont peu respectés. Dans un contexte d'impunité quasi totale, les déplacés internes et le reste de la population sont souvent les victimes d'abus des droits de l'homme largement répandus », indique l'appel de fonds de l'UNHCR pour les déplacés internes.
« La protection des civils contre la violence, le maintien du caractère civil des installations (camps) de déplacés ainsi que la lutte contre la violence sexuelle et les abus contre les enfants resteront notre principale priorité. » En 2008, quelque 200 000 déplacés internes seront assistés dans près de 15 sites en RDC. L'UNHCR devra lutter contre l'insécurité qui limite l'accès à de nombreux déplacés internes.
Au Tchad, l'UNHCR va essayer d'assister environ 180 000 déplacés internes. L'UNHCR est responsable du secteur de la protection, de la gestion des camps, de l'hébergement d'urgence et des télécommunications.
En Colombie, le conflit interne d'une grande complexité qui sévit depuis des années, a déplacé des millions de personnes. L'UNHCR prévoit d'assister 470 000 d'entre elles durant l'année 2008. Parmi ses activités, l'agence fournira des documents d'identité à 100 000 Colombiens et oeuvrera pour la scolarisation de 50 000 enfants déplacés internes.
En Ouganda, des pourparlers de paix entre le gouvernement et l'Armée de résistance du Seigneur ont fait naître l'espoir d'un retour chez elles de près de 500 000 personnes sur un total de quelque 1,3 million de personnes déplacées par 20 années de guerre. L'UNHCR est responsable des secteurs de la protection, de la gestion et de la coordination des camps.
Nombreux sont les « déplacés internes vivant dans des camps et des sites de transit surpeuplés, qui manquent de services appropriés dans les domaines de la santé, de l'aide sociale, de l'hébergement et de l'alimentation. Les plus vulnérables - les femmes, les enfants, les handicapés et d'autres groupes ayant des besoins spécifiques - sont soumis à des menaces pesant contre leur sécurité et leurs droits », peut-on lire dans l'appel de fonds de l'UNHCR.
Dans le nord de la République centrafricaine, quelque 212 000 déplacés internes ont dû fuir leurs maisons. L'UNHCR prévoit d'utiliser le financement demandé pour 2008 afin d'améliorer les conditions de vie des déplacés internes. Cependant un retour à grande échelle reste improbable. Par ailleurs, toute nouvelle détérioration de la sécurité nécessiterait des ressources additionnelles.
La somme de près de 11 millions de dollars demandée par l'UNHCR, dans son appel, vise à augmenter les capacités de l'agence qui prend des responsabilités croissantes dans le cadre de l'approche par secteur, comblant ainsi des lacunes observées auparavant dans la réponse humanitaire internationale.
Les programmes concernés par cet appel sont aussi inclus dans les appels inter agences pour la RCA, le Tchad, la Côte d'Ivoire, la RDC, l'Ouganda et l'Afrique de l'Ouest.