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Le HCR cherche 63 millions de dollars pour rapatrier des réfugiés au Sud-Soudan

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Le HCR cherche 63 millions de dollars pour rapatrier des réfugiés au Sud-Soudan

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés lance un appel d'un montant de 63 millions de dollars pour financer ses opérations au Sud-Soudan en 2008.
12 Février 2008
Un groupe de rapatriés soudanais arrive à Juba, au Sud-Soudan, après avoir passé plusieurs années en République centrafricaine.

GENEVE, 12 février (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a lancé mardi un appel d'un montant de 63 millions de dollars pour financer ses opérations au Sud-Soudan en 2008, ce qui comprend l'organisation du retour volontaire et de la réintégration de 80 000 réfugiés soudanais qui se trouvent dans les pays voisins.

L'UNHCR a indiqué, dans un communiqué de presse, que les fonds collectés dans le cadre de l'appel supplémentaire serviraient à assurer un soutien continu au processus de rapatriement, grâce auquel plus de 169 000 réfugiés soudanais et environ 1,9 million de déplacés internes soudanais sont rentrés chez eux depuis l'Accord de paix global. Cet accord, conclu en janvier 2005, a mis un terme à une très longue guerre civile. Quelque 260 000 réfugiés soudanais vivent encore hors des frontières du Soudan.

« Si le rythme des retours n'est pas soutenu comme il le faut, les défis que posent la réintégration durable pourraient devenir encore plus importants », a déclaré Marjon Kamara, Directrice du bureau Afrique de l'UNHCR.

Cet appel intervient alors que l'UNHCR continue d'assister les Soudanais à rentrer chez eux depuis les pays voisins. L'UNHCR prévoit de faciliter le rapatriement volontaire de 45 000 réfugiés soudanais depuis l'Ouganda, 17 000 depuis le Kenya, 16 000 depuis l'Ethiopie et 2 000 depuis l'Egypte.

Les programmes de cette année sont déjà opérationnels dans plusieurs régions. Par exemple, dans le cadre du rapatriement depuis l'Ouganda vers Nimule au Sud-Soudan, une moyenne de 1 000 personnes rentrent actuellement chaque semaine dans leur pays. Dimanche, un groupe d'environ 50 réfugiés soudanais, qui étaient hébergés dans le camp de Kakuma au nord-ouest du Kenya, sont rentrés, avec l'aide de l'UNHCR, vers la ville de Malakal dans l'Etat du Haut Nil au Sud-Soudan. Ils ont voyagé par avion. Des vols de rapatriement sont aussi prévus pour lundi et mercredi.

« Cela faisait des années que je n'avais pas été aussi heureux », a dit Peter, 18 ans, l'un des rapatriés, à son arrivée à Malakal. « J'avais quitté la maison, il y a huit ans, car le conflit au Sud-Soudan me mettait en danger ainsi que ma famille. »

La majorité des membres de la famille de Peter sont déjà rentrés au Sud-Soudan, au cours des trois dernières années. Peter, lui, était resté à Kakuma pour continuer ses études. « Je compte maintenant les heures avant de retrouver ma famille demain », explique-t-il, en se réjouissant d'avance.

Avec d'autres rapatriés, il a voyagé, grâce à l'aide de l'UNHCR, depuis un point d'escale, et il a reçu un kit d'assistance basique, comprenant des articles non alimentaires domestiques et pour l'abri, des rations alimentaires pour trois mois et des médicaments. L'UNHCR a prévu de les transporter lundi vers leur destination finale.

Les provinces du sud ont grandement besoin de personnes éduquées, comme Peter, pour aider à la reconstruction après plus de 20 ans de guerre. Le jeune homme est prêt à relever les défis qui s'annoncent. « L'UNHCR m'a informé sur la réalité de la situation sur place - pas d'écoles, pas d'hôpitaux, des difficultés pour trouver un emploi. Mais c'est mon pays et ma famille est là », a-t-il dit, ajoutant : « Je vais construire une maison et essayer de trouver du travail. »

Parallèlement, l'appel pour le Sud-Soudan publié mardi souligne que la priorité sera donnée aux rapatriés en provenance d'Ethiopie afin que le rapatriement volontaire puisse être terminé en 2008. De plus, là où elle est présente, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés apportera son aide au retour des personnes déplacées internes, si elle est sollicitée en ce sens.

L'UNHCR, qui travaille en coordination avec le gouvernement, les agences des Nations Unies et d'autres partenaires, prévoit de continuer les projets de réintégration axés sur la communauté, à la fois pour les réfugiés et pour les déplacés rentrant dans des régions manquant de services de base. Dans les principaux sites accueillant des déplacés internes à Khartoum, la capitale, l'UNHCR continuera à surveiller la situation relative à la protection.

Un groupe de rapatriés soudanais arrive à Juba, au Sud-Soudan, après avoir passé plusieurs années en République centrafricaine.

« Les zones de retour souffrent toujours d'un déficit de services de base, particulièrement dans les domaines de la santé et de l'éducation, et d'une situation économique difficile, même si une amélioration est observée. Si ces problèmes ne sont pas réglés, les réfugiés rapatriés pourraient rejoindre des zones urbaines surpeuplées ou même retourner vers leurs pays d'asile », peut-on lire dans le communiqué de presse de mardi.

Malgré les progrès observés depuis l'accord de paix, l'UNHCR continue à rencontrer des difficultés dans le transfert des personnes, à cause de l'insécurité incessante dans certaines parties du Sud-Soudan et du manque de routes, qui deviennent impraticables lors de la saison des pluies de mai à novembre.