Le HCR aide les rapatriés à combattre le VIH/SIDA au Libéria
Le HCR aide les rapatriés à combattre le VIH/SIDA au Libéria
MONROVIA, Libéria, 18 Nov (UNHCR) - Alors que le Libéria commence tout juste à panser les plaies de 14 ans de guerre civile, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a lancé une campagne de sensibilisation au VIH/SIDA pour combattre cette épidémie qui pourrait entraver une stabilité à peine retrouvée.
Quelque 1 390 réfugiés libériens sont rentrés chez eux à bord de convois et de vols affrétés par l'UNHCR depuis que l'agence a commencé à faciliter les retours volontaires vers le Libéria en octobre dernier. Quelque 70 000 autres Libériens sont rentrés par leurs propres moyens à partir d'août 2003, lorsque le départ de l'ancien Président Charles Taylor a permis d'envisager le retour de la paix.
Bien que la prévalence du VIH/SIDA chez les rapatriés ne soit pas encore connue, ces derniers reviennent de pays où le taux de VIH se situe entre 3 et 5 %, à l'exception de la Côte d'Ivoire où le pourcentage de personnes infectées atteint presque les 10 %. Par ailleurs, le manque de statistiques ne permet pas, pour l'instant, de déterminer avec précision l'étendue de la contamination par le VIH au sein même du Libéria.
Tandis que la situation se stabilise au Libéria, que les routes et diverses autres infrastructures sont remises en état, un grand nombre des quelque 340 000 réfugiés libériens dans la région des 500 000 déplacés à l'intérieur du pays devraient rentrer chez eux dans les prochaines années. L'afflux de tant de personnes pourrait accélérer la propagation du VIH dans un pays qui doit, entre autres, s'attaquer à redémarrer et à renforcer ses structures sanitaires de base.
Pour freiner l'épidémie, l'UNHCR a lancé une campagne de sensibilisation à l'attention des rapatriés, des déplacés internes et des communautés locales au Libéria. Cette initiative vise à prévenir les infections et à changer les mentalités vis-à-vis du VIH/SIDA. Il faut pour cela sensibiliser les populations en les informant des comportements à risque et en leur expliquant (en particulier les jeunes et les femmes), des moyens de se protéger pour éviter la contamination.
Actuellement, tous les Libériens regagnant leur pays passent par des points d'entrée et des centres de transit déterminés où ils reçoivent des biens de secours, dont deux mois de rations alimentaires, des soins médicaux et oÛ ils sont tenus au courant des moyens de prévention du VIH/SIDA. Des préservatifs sont inclus dans chaque « kit humanitaire » donné aux rapatriés.
« Nous espérons arriver à apprendre un maximum aux rapatriés et aux communautés sur le VIH/SIDA, afin qu'ils puissent non seulement de se protéger mais d'en parler sans honte », a confié Moses Okello, Délégué de l'UNHCR au Libéria,
D'ici fin novembre, l'UNHCR formera du personnel sanitaire travaillant dans des agences partenaires, dont le Corps médical international et Action humanitaire africaine, ou appartenant aux communautés locales concernées. Cela leur permettra de gérer le problème des maladies sexuellement transmissibles et de partager ensuite leur expérience avec d'autres qui prendront le relais, à plusieurs niveaux. L'accent sera notamment mis sur l'encouragement à l'utilisation du préservatif et à sa distribution tant au sein de la communauté que dans les dispensaires et les hôpitaux.
L'UNHCR a également fourni un support technique et pédagogique - télévisions, magnétoscopes, vidéos et brochures sur le VIH/SIDA - à ses partenaires sur le terrain. Sous la supervision et la coordination de l'UNHCR, ils s'associeront aux équipes sanitaires du comté pour diffuser le message dans les 7 principaux comtés de Lofa, Grand Gedeh, Grand Cape Mount, Maryland, Nimba, Bong et Montserrado.
« Nous encouragerons également les personnes à se faire examiner et à passer le test du SIDA dès que les services adéquats seront fonctionnels dans tous les comtés », a précisé Moses Okello.
Cette année, l'UNHCR a recruté un coordinateur régional VIH/SIDA pour l'Afrique de l'Ouest et alloué US$ 25 000 supplémentaires en plus des fonds existants pour ses programmes VIH/SIDA au Libéria. Les fonds serviront essentiellement à des ateliers de sensibilisation et de prévention à l'attention des communautés, ainsi que l'achat et la production de matériels et de formation pour le personnel sanitaire, les éducateurs et les responsables communautaires.
L'agence pour les réfugiés coopère avec les autorités locales et avec d'autres agences pour concrétiser sur le terrain autant d'interventions VIH/SIDA que possible, en accord avec les lignes directrices du Comité Exécutif Inter-Agences pour les interventions sur le VIH/SIDA dans les situations d'urgence.
Par Francesca Fontanini, UNHCR Libéria