Le chef du HCR s'exprime devant la Cour européenne des droits de l'homme
Le chef du HCR s'exprime devant la Cour européenne des droits de l'homme
STRASBOURG, France, 31 janvier (HCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a déclaré que les fondements humanitaires de l'Europe étaient de plus en plus menacés sous la pression de la crise économique mondiale et d'une vague de xénophobie.
António Guterres, s'exprimant vendredi dernier à Strasbourg, a souligné la nécessité de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme pour pallier les « lacunes en matière de protection des réfugiés ». Il a ajouté que la Cour restait « au-dessus des vicissitudes de l'opinion publique ».
Le discours du Haut Commissaire a été prononcé à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire de la Cour européenne des droits de l'homme, qui est le tribunal international le plus sollicité dans le monde. Une grande part de son contentieux a trait aux questions d'asile.
L'importante implication de la Cour dans les affaires d'asile atteste du fait inquiétant que de nombreux demandeurs d'asile, réfugiés et autres personnes déplacées de force estiment que leurs droits ne sont pas respectés, a affirmé António Guterres.
Il a mentionné les lacunes en matière de protection des réfugiés dans le régime d'asile européen commun en devenir et a souligné le rôle crucial de la Cour pour les résoudre. Le HCR suit avec grand intérêt l'évolution de la jurisprudence et reste disposé, sur la base de sa propre expérience concernant les pays d'origine, à fournir toutes informations utiles, a-t-il déclaré.
Les préoccupations du HCR concernent notamment la protection insuffisante accordée aux personnes fuyant les conflits ; les efforts déployés par certains Etats européens pour se décharger de leurs obligations de protection sur d'autres pays et la détention des demandeurs d'asile aux frontières pour les empêcher d'entrer sur le territoire.
António Guterres a déclaré que l'arrêt récent de la Cour européenne des droits de l'homme en matière d'asile dans l'affaire M.S.S. c. Belgique et Grèce illustrait « de manière frappante tout le chemin qu'il reste à parcourir pour réaliser un véritable régime d'asile européen commun respectueux des droits de l'homme ».
Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme et le Président de la Cour internationale de Justice font partie des orateurs ayant été invités à s'exprimer lors de l'ouverture de l'année judiciaire de la Cour à Strasbourg. António Guterres a profité de cette opportunité pour remercier la Cour européenne des droits de l'homme pour son inlassable engagement.