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Le chef du HCR se félicite de l'aide du Mexique envers les réfugiés

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Le chef du HCR se félicite de l'aide du Mexique envers les réfugiés

Alors que les demandes d'asile des Centraméricains ont augmenté de 231% en moins d'un an, Filippo Grandi demande des ressources supplémentaires pour mieux gérer les arrivées.
1 Octobre 2019
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, s'entretient avec des réfugiés du Honduras dans un refuge à Tapachula, au Mexique.

Lorsqu'il a reçu des menaces de mort de la part d'un responsable de la sécurité en raison de son activisme politique, Josué* a su qu'il n'avait d'autre choix que de fuir son Honduras natal.


Lorsqu'il a reçu des menaces de mort de la part d'un responsable de la sécurité en raison de son activisme politique, Josué* a su qu'il n'avait d'autre choix que de fuir son Honduras natal.

Quelques heures à peine après avoir reçu un appel menaçant d'un gang de rue qui l'avait traqué et extorqué des années auparavant pour son homosexualité, Edgar a jeté quelques vêtements dans un sac à dos et a quitté le Salvador.

Au Nicaragua, lorsque les membres de la famille Martinez ont été attaqués par les forces de sécurité en représailles pour avoir participé à des manifestations anti-gouvernementales en 2018, ils ont abandonné leur petite entreprise, leur maison et d’autres biens puis ils se sont enfuis.

Josué, Edgar et les Martinez font partie du nombre croissant de demandeurs d'asile au Mexique. Leurs expériences - menaces ciblées, extorsion et persécutions politiques – explique entre autres pourquoi le Mexique est désormais considéré comme un pays de destination pour les demandeurs d'asile, a souligné le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, lors d'une visite de quatre jours dans le pays, qui s'est terminée lundi.

« Je remercie le Mexique de fournir la protection urgente dont ces personnes ont besoin. »

« Les récits font froid dans le dos - violence, extorsion, violence sexiste et violence contre la communauté LGBTI », a déclaré Filippo Grandi lors d'une conférence de presse à Tapachula, une ville de l'État du Chiapas au sud du Mexique, à la frontière avec le Guatemala. Le Chiapas, l'État le plus pauvre du pays, est le point d'entrée de la plupart des demandeurs d'asile qui arrivent au Mexique.

« Je remercie le Mexique de fournir la protection urgente dont ces personnes ont besoin », a dit Filippo Grandi.

Le Mexique a une longue tradition de pays d’accueil pour les demandeurs d'asile, ayant accueilli des Espagnols fuyant la guerre civile entre 1936 et 1939 ; des personnes fuyant les dictatures des pays d'Amérique du Sud, dont le Chili, l'Argentine et le Brésil, dans les années 1960 et 1970 ; et des personnes fuyant les conflits en Amérique centrale dans les années 1980 et 1990.

Alors que les États-Unis adoptent des politiques plus restrictives en matière d'asile, l'augmentation récente du nombre de demandes d'asile a renouvelé le statut de pays de destination du Mexique pour les personnes fuyant les conflits et les persécutions, en particulier celles originaires du Salvador et du Honduras, qui sont parmi les pays les plus violents au monde.

Avec plus de 48 000 demandes d'asile déposées fin août, le Mexique a d’ores et déjà enregistré une augmentation de 231% du nombre de demandes d'asile par rapport au total de l'année dernière.

A titre d’exemple, en 2014, le pays n'avait reçu que 2137 demandes d’asile. Le nombre de demandes n'a depuis lors cessé d'augmenter d'année en année.

Filippo Grandi a souligné le rôle important de la COMAR, l'agence mexicaine pour les réfugiés, mais a réitéré le fait que son budget devait augmenter au même rythme que le nombre des demandes d'asile.

« Si la COMAR disposait de davantage de ressources, elle pourrait faire son travail plus efficacement et réduire le temps d’attente pour les demandeurs d'asile quant aux décisions concernant leur statut », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse de samedi.

Filippo Grandi était présent samedi pour l'inauguration du nouveau centre d'enregistrement de la COMAR à Tapachula, qui est considéré comme un élément stratégique pour contribuer à réduire les temps d'attente, ce qui permettra de redonner de l’élan aux demandeurs d'asile et les aider à reconstruire leur vie.

Au cours de sa visite d'une journée à Tapachula, Filippo Grandi a rencontré Josué, 31 ans, un Hondurien ayant fui des menaces ciblées résultant de son activisme politique, et Edgar, 44 ans, homosexuel du Salvador, qui a été pris pour cible par l’un des dangereux gangs de rue qui contrôlent de larges pans du territoire du pays. Tous deux attendent une décision concernant leur demande d'asile à Tapachula.

« Quand je suis arrivé ici, je me suis senti en sécurité pour la première fois depuis longtemps », dit Josué.

Lors de sa visite au Mexique du 27 au 30 septembre, son deuxième voyage dans le pays en tant que Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi s'est également rendu dans la ville industrielle de Saltillo, à quelques heures de route au sud de la frontière avec le Texas. Là, il a visité les installations du fabricant d'appareils ménagers Mabe, fondé en 1946 par des immigrés espagnols et qui emploie actuellement des dizaines de réfugiés.

« Nous ne voulons pas être un fardeau. Nous voulons jouer un rôle et contribuer au bien-être du Mexique. »

Filippo Grandi a également rendu visite à des familles qui ont participé à un programme d'intégration du HCR qui voit des réfugiés réinstallés depuis les régions du sud du Mexique, comme le Chiapas, où les perspectives d'emploi sont minces, vers le nord industriel prospère du pays.

Filippo Grandi a qualifié cette initiative de « phénoménale », ajoutant qu'il « n'avait pas vu de tels projets dans beaucoup d'autres pays. »

Edgar, Josué et la famille Martínez ont tous exprimé leur intérêt à participer à un tel programme, estimant qu'il leur permettrait de recommencer leur vie, en toute sécurité, dans des villes où ils pourraient trouver du travail et subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.

« Nous rêvons de voir approuvée notre demande d'asile et d'obtenir un emploi pour économiser de l'argent afin de relancer notre propre entreprise », a déclaré Carla Martínez, une Nicaraguayenne de 28 ans qui a dû abandonner une entreprise qu'elle dirigeait avec son mari après leur participation aux manifestations de masse qui ont frappé le pays en 2018.  « Nous ne voulons pas être un fardeau. Nous voulons jouer un rôle et contribuer au bien-être du Mexique. »

*Les noms ont été changés pour des raisons de protection.

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