Le cap des 400 000 rapatriés est passé en 2005 : 4,2 millions d'Afghans sont rentrés depuis 2002

KABOUL, 22 septembre, (UNHCR) - Le nombre d'Afghans ayant reçu une aide au retour cette année a dépassé les 400 000 jeudi et se situe maintenant à environ 3,5 millions depuis 2002, a annoncé l'agence des Nations Unies pour les réfugiés. En comptant les rapatriés rentrés par leurs propres moyens, le nombre total se situe à 4,2 millions de personnes.

Le rapatriement afghan, qui dure maintenant depuis quatre ans, est la plus grande opération de rapatriement en 2005 et, dans sa globalité, la plus importante jamais organisée dans l'histoire.

Depuis jeudi, après la reprise de l'opération de rapatriement, suspendue pendant la période électorale afghane, le nombre d'Afghans rentrés chez eux avec l'assistance de l'UNHCR en 2005 a atteint 415 512 personnes. Parmi elles, 365 575 sont rentrées depuis le Pakistan et un autre groupe de 49 025 réfugiés ont été assistés pour un retour depuis l'Iran.

Depuis le début du programme de rapatriement en 2002, après la chute du régime taliban, l'UNHCR a assisté au total 2,9 millions d'Afghans à rentrer depuis le Pakistan et environ 1,3 million depuis l'Iran. Un recensement des Afghans vivant au Pakistan, mené début 2005, a montré que quelque trois millions d'entre eux demeurent encore dans le pays, soit le triple des réfugiés vivant toujours en Iran, dont le nombre est estimé à environ plus de 900 000.

La décision du gouvernement pakistanais de fermer tous les camps de réfugiés dans les Zones tribales a provoqué une forte augmentation du nombre d'Afghans optant pour le retour. Les plus récentes fermetures ont concerné plus de 100 000 personnes. La majorité a choisi d'être rapatriée avec l'assistance de l'UNHCR, alors que d'autres ont accepté l'offre du gouvernement pakistanais de les transférer dans un autre camp. Le gouvernement pakistanais évoque des problèmes de sécurité pour justifier ces fermetures. La plupart des rapatriés sont originaires des provinces de l'est de l'Afghanistan : Paktya, Khost et Nangarhar.

Le retour des anciens résidents des camps des Zones tribales durant une courte période d'environ cinq semaines a mis une forte pression sur les opérations de réintégration de l'UNHCR en Afghanistan, a déclaré l'agence dans un communiqué à Kaboul. En collaboration avec les ministères compétents, les autres agences des Nations Unies et les ONG, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés travaille pour s'assurer que les familles et les personnes ont la possibilité de rentrer dans leur région d'origine avant l'hiver.

« De nombreuses familles sont rentrées dans des régions où il y a eu peu de reconstruction à cause des problèmes de sécurité », dit Jacques Mouchet, délégué de l'UNHCR en Afghanistan. « Il y a également un grand nombre de personnes qui ont quitté l'Afghanistan il y a 25 ans et qui doivent faire face à des défis de réintégration dans leurs anciennes communautés. En coordination avec les autorités locales, la tâche immédiate de l'UNHCR est d'identifier et d'assister ces personnes qui sont particulièrement vulnérables. »

Dans le cadre du programme de rapatriement de l'UNHCR, chaque rapatrié afghan a le droit à une assistance pour le transport de 4 à 37 dollars, en fonction de la distance vers sa destination finale. Il reçoit également une allocation de 12 dollars par personne.

L'assistance au rapatriement est complétée par des programmes destinés à aider les anciens réfugiés à recommencer leur vie dans leur communauté d'origine. Au total pour 2005, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a annoncé qu'elle aidera à construire ou à réparer plus de 24 000 maisons de rapatriés dans l'ensemble du pays. Des emplois de court terme, ainsi qu'une formation, seront fournis aux personnes les plus vulnérables dans le cadre d'un programme de l'UNHCR pour des activités génératrices de revenus. Des points d'alimentation en eau, qui pourront bénéficier à quelque 65 000 personnes, seront également installés et des programmes pour favoriser l'entente et le rapprochement des communautés sont en cours.

Par Tim Irwin à Kaboul