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La violence croissante en Iraq et la réponse humanitaire inadaptée préoccupent le HCR

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La violence croissante en Iraq et la réponse humanitaire inadaptée préoccupent le HCR

Vendredi, le HCR a fait part de sa préoccupation au sujet des violences incessantes en Iraq et de l'absence de la réponse humanitaire internationale pour gérer le nombre important des personnes déplacées.
3 Novembre 2006
Des enfants déplacés iraquiens lors d'une distribution d'articles de secours de l'UNHCR. L'agence pour les réfugiés a réévalué son travail et ses priorités en Iraq et dans les pays voisins.

GENEVE, 3 novembre (UNHCR) - Vendredi, l'UNHCR a fait part de sa préoccupation au sujet des violences incessantes en Iraq et sur l'absence de réponse humanitaire internationale pour gérer le nombre important des personnes déplacées dans ce pays du Moyen-Orient en proie à des troubles.

L'agence pour les réfugiés a indiqué sa profonde préoccupation lors d'une réunion avec des donateurs à Genève jeudi, a expliqué Ron Redmond, porte-parole en chef de l'UNHCR, aux journalistes.

« Les responsables de l'UNHCR tout juste rentrés de la région ont averti que nous étions maintenant face à une crise humanitaire encore plus importante que celle à laquelle nous nous étions préparés en 2002 et 2003. Nous sommes actuellement désespérément à court de financement pour faire face au nombre croissant d'Iraquiens déplacés désespérés qui ont besoin d'aide aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de leur pays », a indiqué Ron Redmond.

« Dans le cadre de nos préparatifs pour un exode potentiel de plus de 600 000 réfugiés en 2002/2003 par exemple, nous avions à l'origine prévu un budget de 154 millions de dollars. Aujourd'hui, nous nous trouvons avec des centaines de milliers de personnes déplacées supplémentaires par rapport à ce que nous avions prévu alors, mais avec un budget de seulement 29 millions de dollars et qui n'est financé qu'à hauteur de 60 pour cent », a-t-il ajouté. « En fait, nous avons déjà suspendre un certain nombre d'activités vitales. »

Ron Redmond a ajouté que bien que la communauté internationale ait fourni des milliards de dollars pour financer les programmes de reconstruction et de développement pour l'Iraq, les programmes humanitaires en Iraq et dans les pays voisins sont toujours négligés. « Nous lançons maintenant un appel pour attirer à nouveau l'attention sur la crise humanitaire dans la région », a-t-il souligné.

Le porte-parole a noté que la situation depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003 ne s'est pas stabilisée comme prévu et qu'au contraire la violence avait continué et le nombre des déplacés augmenté.

« Cela a nécessité une réévaluation du travail de l'UNHCR et de nos priorités dans la région - passant de l'assistance aux rapatriés et l'aide pour quelque 50 000 réfugiés non iraquiens en Iraq à la fourniture d'une aide plus importante à des dizaines de milliers de personnes qui fuient désormais chaque mois. Cette réévaluation se poursuit et ses premiers résultats ont été communiqués hier lors de la réunion avec les donateurs », a indiqué Ron Redmond.

Les employés de l'UNHCR de retour de la région ont rapporté qu'il y a au moins 1,6 million d'Iraquiens déplacés à l'intérieur de leur pays et plus de 1,8 million dans les Etats voisins. Beaucoup étaient déplacés avant 2003, mais un nombre de plus en plus important fuit ces temps-ci.

Concernant les déplacés internes, environ 425 000 Iraquiens ont fui leurs maisons vers d'autres régions de l'Iraq pour la seule année en cours - avec pour raison principale la violence sectaire provoquée par les attentats de l'importante mosquée de Samarra en février. Et le déplacement interne se poursuit à un rythme de quelque 50 000 personnes par mois.

Ce déplacement à cause de la violence permanente représente un énorme défi humanitaire et une situation extrêmement difficile aussi bien pour les déplacés que pour les familles iraquiennes qui essaient de les aider dans les communautés d'accueil.

Les énormes besoins, la violence persistante et les difficultés pour atteindre les personnes déplacées font que le problème dépasse largement les capacités des agences humanitaires, y compris celle de l'UNHCR. « Et plus le temps passe, plus la situation est difficile pour les déplacés internes et les communautés d'accueil en Iraq qui se trouveront à court de ressources », a indiqué Ron Redmond.

Beaucoup de ceux qui vivent hors du pays, ont fui pendant la dernière décennie ou avant, mais quelque 2 000 Iraquiens arrivent désormais chaque jour en Syrie et 1 000 environ en Jordanie. La plupart d'entre eux ne sont pas enregistrés auprès de l'UNHCR.

Les donateurs ont été informés que les mouvements de population ne montraient aucun signe d'essoufflement et que les besoins de ceux qui avaient fui étaient dramatiques et en grande partie non satisfaits. Quelque 50 000 réfugiés non iraquiens - principalement des Palestiniens, des Syriens et des Iraniens - relevant de la compétence de l'UNHCR en Iraq connaissent eux aussi une situation de plus en plus critique.

« Nous craignons que des centaines de milliers d'Iraquiens de plus qui attendaient une amélioration de la situation ne soient maintenant tentés de prendre part au déplacement. Beaucoup de personnes travaillant en milieu urbain ont déjà fui. Des médecins, des enseignants, des techniciens en informatique et d'autres personnes qui possèdent des qualifications indispensables pour la stabilité du pays et le bien-être de la population sont en train de partir », a indiqué Ron Redmond.

L'UNHCR a remercié les Etats voisins qui ont si généreusement reçu les Iraquiens et les a appelés à préserver leur hospitalité et la protection temporaire qu'ils accordent. Il a aussi appelé les pays situés au-delà de la région alentour à les aider à supporter ce fardeau.

Lors de la réunion pour les donateurs, il a également été mis en évidence que des milliers d'Iraquiens se déplacent bien au-delà de la région et notamment vers l'Europe. Les Iraquiens se situent en effet au premier rang des quelque 40 nationalités de demandeurs d'asile dans les pays européens pendant le premier semestre de 2006. Les statistiques reçues des 36 pays industrialisés pour les six premiers mois de l'année en cours ont montré une augmentation de 50 pour cent des demandes d'asile par des Iraquiens par rapport à la même période un an avant.