La conférence du golfe d'Aden demande une aide accrue pour les réfugiés dans les pays hôtes
La conférence du golfe d'Aden demande une aide accrue pour les réfugiés dans les pays hôtes
SANA'A, Yémen, 20 mai (UNHCR) - Une conférence régionale sur la protection des réfugiés et la migration dans le golfe d'Aden s'est terminée dans la capitale yéménite, mardi. Les délégués soulignent le besoin d'une aide accrue pour assister les réfugiés dans les pays hôtes.
« Depuis 16 ans, je sens que le monde nous a oubliés, alors j'en appelle à vous tous - et spécialement nos frères arabes - pour nous aider, nous soutenir et nous rendre visite au Yémen », a expliqué, émue, une femme réfugiée somalienne, qui vit au Yémen depuis 10 ans. « Le Yémen, un pays pauvre, a supporté la majeure partie de la charge en nous accueillant, alors s'il vous plaît aidez-nous. »
Les représentants de l'UNHCR, y compris le Haut Commissaire pour les réfugiés António Guterres lors de l'ouverture lundi, ont aussi appelé à une aide accrue de la part de la communauté internationale pour assister à soulager la charge pesant sur le Yémen, un pays hôte.
« La situation humanitaire des réfugiés et des migrants qui ont traversé le golfe d'Aden se détériore suite à des problèmes sécuritaires dans des pays de la région, notamment la piraterie, la contrebande et la traite d'êtres humains », a indiqué Radhouane Nouicer, directeur du bureau de l'UNHCR pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. « Le Yémen, qui se situe au coeur de cette crise, supporte cette lourde charge, à la fois économique et sociale, presque sans aucune aide internationale. »
Cette conférence de deux jours, qui a rassemblé des représentants gouvernementaux de haut rang ainsi que des membres de la société civile et des organisations internationales, a été convoquée pour établir un mécanisme régional et un plan d'action pour la protection des réfugiés et sur la migration mixte dans la région du golfe d'Aden. Elle est co-organisée par l'UNHCR et le Groupe de travail sur la migration mixte pour la Somalie.
Un comité de conférence a travaillé sur les recommandations finales, qui incluraient, selon les documents vus par l'UNHCR, un renforcement des contrôles aux frontières en procédant à l'identification et à la protection des réfugiés ; des efforts pour améliorer les conditions qui font augmenter les mouvements irréguliers des personnes ; une réduction des abus des droits de l'homme contre les personnes qui effectuent la traversée périlleuse par la mer depuis la Corne de l'Afrique vers la côte yéménite.
Cette réunion, financée par la Commission européenne, avait aussi pour but d'appeler à améliorer le niveau de coopération et de coordination entre les pays d'origine des réfugiés et des migrants ainsi que leurs pays de destination ; et à l'établissement d'une méthode effective de partage de l'information sur les mouvements de population dans la région.
« Aujourd'hui, nous avons fait des progrès vers l'identification des problèmes de protection des réfugiés et de migration mixte. Nous promettons que l'UNHCR va suivre de près, avec application et enthousiasme, nos recommandations et continuera à intervenir pour réduire la souffrance des victimes et de leurs pays hôtes », a indiqué Radhouane Nouicer, de l'UNHCR.
Durant la conférence, qui a rassemblé des représentants de Djibouti, de l'Ethiopie, de la Somalie, du Yémen, des pays de la Coopération du Golfe, de l'Union africaine et de la Commission européenne ainsi que des participants de la société civile et des organisations internationales, les participants ont discuté des défis auxquels sont confrontés les pays de départ, de transit et d'arrivée dans leur offre de développer des réponses appropriées.
Un délégué de la Coopération du Golfe a reconnu la difficulté de répondre à ces problèmes via une perspective régionale, mais a dit que la conférence était une première étape vers la pleine implication des pays du Conseil de la Coopération du Golfe dans cette discussion.
Le flux mixte des personnes qui traversent le golfe d'Aden inclut un nombre significatif de réfugiés. Le Yémen, malgré ses maigres ressources, a toujours pratiqué une politique de portes ouvertes envers les réfugiés. Mais il a appelé à davantage de soutien de la part de la communauté internationale.
Cette année, plus de 18 000 personnes ont déjà traversé le golfe d'Aden à bord de bateaux de passeurs, doublant ainsi le nombre observé l'année dernière à la même époque. Plus de 400 personnes sont mortes en tentant ce voyage cette année.
Par Abeer Etefa à Sana'a, Yémen