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La Colombie lance une campagne en faveur des droits des déplacés

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La Colombie lance une campagne en faveur des droits des déplacés

Plus de 130 organisations colombiennes se sont jointes aux autorités pour lancer la campagne 2007 en faveur des droits des déplacés, dont le but est d'attirer l'attention sur les trois millions de personnes déplacées par les conflits armés en Colombie.
6 Février 2007
Des ambassadeurs de plusieurs pays d'Europe et d'Amérique ont rendu visite à la Ligue des femmes déplacées à Carthagène.

CARTHAGENE, Colombie, 6 février (UNHCR) - Plus de 130 organisations locales et internationales, dont l'UNHCR, se sont jointes aux autorités colombiennes pour lancer la campagne 2007 en faveur des droits des déplacés.

Le but de cette campagne est d'attirer l'attention sur les trois millions de personnes déplacées par les conflits armés en Colombie et de promouvoir leurs droits. Les déplacés en Colombie constituent à peu près huit pour cent de la population totale du pays et représentent le groupe relevant de la compétence de l'UNHCR le plus important au monde.

La campagne a été lancée vendredi dernier à Carthagène durant la conférence du G24, un groupe non officiel de pays qui soutient la paix et le développement en Colombie. Carthagène est une ville qui attire beaucoup de touristes, c'est un trésor national situé sur la côte atlantique qui conserve des vestiges de l'époque coloniale espagnole.

Carthagène est également le symbole de la crise humanitaire en Colombie. Dans cette ville, plus de 40 000 personnes sont enregistrées comme déplacées. Mais selon les autorités, les chiffres réels seraient bien plus élevés - comme pour le reste du pays - car beaucoup de personnes ont trop peur pour se faire connaître et préfèrent rester cachées.

Alors que les touristes apprécient les beautés de la vieille ville de Carthagène, nombre de déplacés vivent dans des bidonvilles. Comme beaucoup d'autres déplacés dans le pays, ces personnes font face quotidiennement à des problèmes de logement, d'éducation, de santé et d'emploi. Il y a dix ans, la Colombie a adopté une loi nationale visant à protéger les droits des personnes déplacées, mais nombre d'entre elles ne peuvent toujours pas exercer pleinement leurs droits.

« C'est une importante marque de solidarité », a indiqué Roberto Meier, le délégué de l'UNHCR en Colombie, lors du lancement de la campagne, auquel ont assisté des représentants de haut niveau du gouvernement, des membres de l'opposition et de 132 organisations civiles. « Plusieurs pans de la société colombienne se regroupent pour parler d'une seule voix et dire : 'Nous ne tolérerons pas l'indifférence envers les personnes déplacées' », a-t-il ajouté.

La campagne, qui est soutenue par l'UNHCR, est une initiative de plusieurs organisations non gouvernementales et de l'Eglise catholique ; elle a recueilli rapidement le soutien de la société colombienne et de la communauté internationale. Un groupe de parlementaires appartenant à divers partis politiques a préparé un projet de loi pour soutenir les objectifs de cette campagne.

La campagne de cette année commence alors que l'inquiétude de l'UNHCR grandit, après des attaques visant des personnes déplacées et leurs organisations. Récemment, plusieurs représentants de déplacés ont été tués - dont deux dans la région de la côte Atlantique les 15 derniers jours.

Le mois dernier, dans une banlieue de Carthagène, un incendie volontaire a détruit un centre communautaire appartenant à la Ligue des femmes déplacées - Liga de Mujeres Desplazadas - l'un des plus anciens partenaires de l'UNHCR en Colombie. L'UNHCR s'est engagé à reconstruire le bâtiment, que l'agence avait déjà financé en 2004.

Dans un geste fort de solidarité internationale, les Ambassadeurs du Canada, d'Argentine, d'Autriche et des Pays-Bas en Colombie - ainsi que des représentants de l'Ambassade de Suède - ont visité la « Cité des Femmes » de la Ligue dans la banlieue de Carthagène samedi, accompagnés de l'UNHCR.

La campagne a pour objectif d'attirer l'attention, en Colombie et dans les autres pays, sur les organisations comme la Ligue des personnes déplacées. En fédérant un large pan de la société civile, elle cherche à garantir que des millions de personnes déplacées ne soient pas laissées sans protection et à assurer la promotion de leurs droits.

Parallèlement, depuis Genève, Jennifer Pagonis, porte-parole de l'UNHCR, a réitéré mardi les préoccupations de l'agence suite aux récentes attaques sur les personnes déplacées et leur organisations. Elle a aussi renouvelé un appel à tous les groupes armés du pays pour qu'ils respectent le droit international humanitaire et laissent les civils hors du conflit.

« Nous demandons aussi au Gouvernement colombien de continuer à accroître ses efforts pour protéger les personnes déplacées », a-t-elle indiqué aux journalistes. Plus de 170 000 personnes ont été déplacées de force au cours de l'année 2006, selon les statistiques gouvernementales.

Par Gustavo Valdivieso à Carthagène, Colombie

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