Journée internationale de la femme : Le chef du HCR souligne la nécessité d'égalité
Journée internationale de la femme : Le chef du HCR souligne la nécessité d'égalité
GENEVE, 8 mars (HCR) - Alors que tous les bureaux du HCR à travers le monde ont célébré la Journée internationale de la femme lundi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a indiqué qu'il était crucial que toutes les personnes relevant de la compétence du HCR, les hommes comme les femmes, jouissent de l'égalité des chances et de la possibilité d'exercer leurs droits sans discrimination.
António Guterres, dans un message adressé à tout le personnel, a ajouté que le thème de cette année « Égalité des droits, égalité des chances : progrès pour tous » était « un principe que le HCR s'était déjà engagé à mettre en oeuvre, par exemple, via sa stratégie pour l'intégration des critères d'âge, de genre et de diversité. »
Le Haut Commissaire, notant que près de la moitié de personnes déracinées par le conflit sont des femmes, a affirmé que l'inégalité entre les femmes et les hommes ainsi que la discrimination à l'égard des femmes surviennent à toutes les étapes du cycle de déplacement. « De plus, les difficultés à accéder et à jouir des droits ont tendance à empirer durant le déplacement aggravant encore l'inégalité », a-t-il ajouté.
António Guterres a souligné que le HCR s'était également engagé à assurer l'égalité entre hommes et femmes au sein de son personnel. Il a indiqué que la politique du HCR menée depuis trois ans dans ce sens traduit la détermination de l'organisation à atteindre la parité au sein du personnel.
Le personnel du HCR dans les bureaux et les camps de réfugiés à travers le monde ont organisé différents programmes pour aujourd'hui et le reste de la semaine afin de commémorer la Journée internationale de la femme. Au siège de l'agence à Genève, les membres du personnel féminin vendaient des produits artisanaux fabriqués par des réfugiées iraquiennes à Damas pour des programmes visant à la prévention et au traitement de la violence sexuelle.
Plus tard cette semaine, la réfugiée ougandaise Kate Ofwono du camp de Kakuma au nord-ouest du Kenya devrait participer avec Erika Feller, la Haut Commissaire assistante en charge de la protection, à un débat à Genève sur le thème « Ecoutez les femmes pour le changement. » Kate Ofwono assistera également à la diffusion de son film, avec le soutien du HCR, sur sa vie et les défis qu'elle rencontre à Kakuma et comment elle a mis à profit toutes les possibilités qui s'offraient à elle en matière de formation et d'emploi.
Luisa Cremonese, fonctionnaire du HCR spécialiste des questions d'égalité entre hommes et femmes, aide à organiser les événements à Genève. Elle a indiqué que le déplacement forcé mène généralement à de nombreuses violations des droits humains contre les femmes, à la fois durant la fuite et dans les camps. Elle a ajouté que, dans certains cas, les abus se sont déroulés « au retour même dans leur village d'origine et les droits qu'elles avaient gagnés en tant que réfugiées n'étaient plus respectés. »
Parallèlement, à Islamabad, la capitale du Pakistan, le HCR et un partenaire local, Struggle for Change (SACH), ont organisé une réunion pour la Journée internationale de la femme lundi avec des femmes des communautés locale et réfugiée pour discuter du thème de l'égalité des droits et des chances.
Une Somalienne âgée de 48 ans, Hadja, a indiqué lors de la réunion qu'elle avait été enlevée et détenue par un groupe de miliciens durant quatre ans dans son pays d'origine avant de réussir à s'échapper. « J'ai subi un grand nombre de violences physiques et mentales et les nombreuses cicatrices que je porte sur tout le corps témoignent des douleurs et des souffrances que j'ai endurées », a indiqué Hadja, qui vit à Islamabad depuis ces trois dernières années.
Son mari, un ancien chauffeur des Nations Unies, a été tué par des miliciens en Somalie avec son père et son fils aîné. Elle a indiqué qu'elle avait reçu des menaces selon lesquelles elle serait tuée si elle rentrait en Somalie car Hadha avait refusé d'épouser son beau-frère. Elle vit au Pakistan avec l'une de ses filles, mais ses trois autres enfants sont restés en Afrique.
Hadja survit majoritairement d'une allocation de 4 500 roupies pakistanaises (52 dollars) par mois reçue du SACH. Elle détient une carte de réfugié reçue du HCR, mais elle n'a pas le droit de travailler et elle n'a pas le droit à la résidence permanente. Malgré cela, la force de Hadja a fait d'elle une représentante des femmes somaliennes à Islamabadad.
Elle a parlé de son histoire durant la réunion de lundi et elle a indiqué « que malgré son expérience traumatisante et la violence que j'ai subies, j'ai toujours envie de vivre et d'espérer pour l'avenir. » Elle a ajouté que sa « passion est de venir en aide aux personnes vulnérables, aux nécessiteux et aux sans voix. »
Humaira, une réfugiée âgée de 21 ans originaire de l'Afghanistan voisin, a indiqué lors de la réunion qu'elle avait dû venir au Pakistan lorsqu'elle avait seulement quatre ans. « Je ressens que le Pakistan est mon pays. Je parle très bien l'ourdou », a indiqué ce professeur de mathématiques. « En tant que femme, je peux encore m'employer à me créer un avenir meilleur », a t-elle dit.
A Bogota, le HCR a célébré cette journée en lançant une vidéo « Sin Nombre (Inconnu) », qui raconte l'histoire de femmes déplacées colombiennes. Les groupes Mesa Mujer et Armed Conflict, parallèlement, ont présenté leur neuvième rapport annuel sur la violence socio-politique contre les femmes en Colombie, démontrant que les femmes déplacées de force sont particulièrement vulnérables à la violence sexuelle.
Au Vénézuela, le HCR a pris part à la foire de la Journée internationale de la femme à l'Université centrale du Vénézuela à Caracas. Le bureau du HCR à Zulia a organisé une présentation sur la législation internationale lors d'une conférence sur les droits de la femme, en mettant l'accent sur les communautés indigènes dans la région.