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Graves abus des droits humains ; des milliers de personnes fuient le Sud-Kivu

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Graves abus des droits humains ; des milliers de personnes fuient le Sud-Kivu

Le HCR est préoccupé par de graves exactions commises par des groupes armés dans l'est de la RDC, comme le viol de 72 déplacées au Sud-Kivu.
7 Décembre 2012
Une femme âgée marche dans un camp de déplacés à l'est de la RDC. Les femmes sont extrêmement vulnérables durant les différentes vagues de conflit dans la région.

GOMA, République démocratique du Congo, 7 décembre (HCR) - L'attention s'est récemment portée sur la lutte de pouvoir entre les troupes gouvernementales et les forces rebelles M23 dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, ainsi que sur le déplacement massif de populations et les souffrances engendrées. Mais de terribles exactions se déroulent dans la province du Sud-Kivu. Les besoins en matière de protection y sont immenses.

Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), plus de 47 000 déplacés internes sont arrivés dans et autour des villes de Minova, dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu, et de Bweremana à la frontière entre le Sud- et le Nord-Kivu, ces deux dernières semaines. Le HCR et ses partenaires ont reçu des informations sur de tragiques incidents de protection dans la région, y compris des viols.

Les troupes gouvernementales, les rebelles M23 et d'autres groupes armés ont tous été accusés d'abus des droits humains au Sud-Kivu, y compris les rebelles FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) et les groupes de milices Mai Mai. Le HCR estime que ces abus sont inacceptables et appelle à nouveau tous les groupes armés impliqués dans le conflit à s'abstenir de menacer et de commettre des abus sur la population civile ; à prendre des mesures pour prévenir les violations des droits humains ; à enquêter sur les cas d'exactions qui surviennent et à punir les personnes reconnues coupables de sévices.

« Nous condamnons tout particulièrement les personnes qui tirent profit de la situation précaire dans l'est de la RDC pour commettre de graves violations des droits humains, et notamment des viols. Cependant, nous sommes encouragés par le fait que les autorités ont arrêté sept soldats accusés de pillages », a indiqué le porte-parole du HCR.

Une mission interagence, y compris le HCR, s'est rendue dans la région de Minova à la fin de la semaine dernière et a constaté des preuves troublantes d'exactions en lien avec le conflit, comme des viols, des pillages et la présence d'hommes armés dans des installations spontanées de déplacés internes ainsi que des écoles.

L'équipe a entendu les témoignages d'au moins 72 femmes qui ont été violées dans et autour de Minova. Toutes ont reçu des soins médicaux, et 52 femmes parmi les victimes ont reçu des kits de traitement post-exposition propres à prévenir l'infection par le VIH. Ce traitement doit être administré dans les 72 heures après un viol.

Ces exactions à Minova viennent s'ajouter à 76 cas de viol au moins qui ont été signalés par des partenaires locaux du HCR depuis le Nord-Kivu durant les combats de novembre. Quelque 40 autres cas ont été rapportés dans la région de Minova en novembre par une ONG partenaire du HCR qui assure une aide psychosociale. Un psychologue et quatre assistants psychosociaux se sont rendus à Minova ces derniers jours pour aider des victimes de violence sexuelle et sexiste, tandis que six centres d'hébergement ont été mis en place pour assurer un soutien supplémentaire.

La mission inter-agence a également entendu parler de plusieurs cas de pillages, y compris des articles de secours distribués aux personnes déplacées à l'intérieur de Minova.

Bien que les personnes nouvellement arrivées aient porté davantage de pression sur les ressources rares, notamment l'eau et le bois dans les zones de refuge, l'équipe interagence a constaté que jusqu'à présent, il n'y avait aucun signe de tension majeure entre les communautés d'accueil et les personnes déplacées. Les prix des denrées alimentaires ont augmenté. L'insécurité a également empêché les habitants d'accéder aux champs pour les cultures, ce qui a affecté leur capacité à générer des revenus.

La mission inter-agence a également identifié 39 cas d'enfants séparés de leurs parents, mais tous vivaient avec des proches. Il y avait également 22 mineurs non accompagnés (neuf filles et 13 garçons, dont huit ont été réunis avec leur famille). Un enfant de quatre ans a été trouvé en train de jouer avec une grenade près de Nyamassassa. La mission a également entendu des témoignages sur des recrutements d'enfants dans la région des Hauts Plateaux, dans le territoire de Kalehe.

Parallèlement, au Nord-Kivu, la situation est en voie de stabilisation, alors que les troupes gouvernementales, la police et les fonctionnaires reviennent réaffirmer leur autorité à Goma, à Sake et dans d'autres villes. Mais le mouvement M23, après son retrait de Goma, reste à proximité.

Le HCR a issu des recommandations au gouvernement et aux troupes des Nations Unies pour le maintien de la paix sur l'amélioration de la sécurité pour les personnes vivant au camp de Mugunga III, qui a été attaqué et pillé le week-end dernier. Des démarches sont en cours pour assurer la sécurité de toutes les personnes déplacées, y compris dans les 31 camps formels à travers le Nord-Kivu. « Avec nos partenaires, nous n'avons actuellement accès qu'à 15 camps. Nous voulons aussi assurer que la sécurité est rétablie dans les zones de retour avant d'aider les gens à rentrer chez eux », a indiqué le porte-parole du HCR.

Fin octobre, OCHA avait fait état de quelque 841 000 personnes déplacées au Nord-Kivu. Environ 129 000 personnes ont été déplacées suite à la récente instabilité. Quelque 105 000 personnes déplacées vivent dans les 31 camps sous la responsabilité du Groupe de travail sur la coordination et la gestion des camps, y compris 30 000 personnes au camp de Mugunga III. Les autres déplacés vivent dans des sites spontanés ou au sein de communautés d'accueil. Au Sud-Kivu, selon OCHA, quelque 878 000 personnes étaient déplacées à la fin octobre. La plupart vivent dans des communautés d'accueil.

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