Fin de l'engagement du HCR pour l'hébergement temporaire post-tsunami au Sri Lanka
Fin de l'engagement du HCR pour l'hébergement temporaire post-tsunami au Sri Lanka
GENEVE, 21 décembre 2005 (UNHCR) - Immédiatement après le tsunami dévastateur de décembre 2004, il était primordial de fournir un hébergement temporaire pour des centaines de milliers de sans-abri, dont la maison avait été détruite. Avant même le premier anniversaire de ce terrible événement, l'UNHCR a surmonté de nombreux obstacles pour fournir tous les hébergements promis.
« Quand je suis arrivée ici mi-février, la situation sur le terrain était chaotique », se rappelle Jo da Silva, coordinatrice principale de l'UNHCR en charge de l'hébergement, envoyée au Sri Lanka pour superviser l'action de l'UNHCR dans ce domaine.
« Les premiers secours d'urgence ont été efficaces car il n'y a eu aucun décès après le tsunami. Mais il y avait un très, très grand nombre d'organisations, en fait un nombre incroyable d'organisations sur le terrain et un effroyable trop-plein d'argent », dit-elle de retour à Genève après la fin de sa mission en octobre dernier.
Les tentes, vitales pour l'hébergement d'urgence à court-terme, constituaient seulement une solution provisoire face à l'important problème de logement au Sri Lanka. Mais la reconstruction allait prendre longtemps. Environ 100 000 maisons ont disparu lors du tsunami et, en temps normal, 5 000 maisons sont construites par an au Sri Lanka.
« La disparité entre le nombre de maisons disparues et la capacité du pays à reconstruire était énorme ... malgré l'afflux d'aide étrangère, même si beaucoup sont actuellement formés au métier de la construction, c'est un véritable gouffre », ajoute Jo da Silva, ingénieur civil en construction.
Des hébergements transitoires étaient donc nécessaires, pour permettre aux déplacés et aux sans-abri de disposer de tentes provisoires et de quitter les bâtiments scolaires où ils avaient trouvé un toit, en attendant qu'un hébergement permanent puisse leur être construit.
Mais l'opération était d'une très grande ampleur avec plus de 100 organisations prêtes à construire des abris temporaires, 500 000 sans-abri éparpillés sur près de 1 000 km de côtes et un immense mélange de diversités culturelles, politiques, ethniques le long de ces côtes.
« Il en résultait une coordination complexe pour l'hébergement, qui présentait de nombreux défis », ajoute Jo da Silva. « Néanmoins, nous avons développé une stratégie, des standards et des lignes directrices qui ont permis la construction de 55 000 hébergements en six mois. »
Mi-septembre, 9 mois après que les gigantesques vagues aient emporté les maisons comme des fétus de paille, seules 2 000 familles étaient encore hébergées dans des abris d'urgence à travers tout le pays. Un hébergement provisoire, actuellement en cours de construction, a été trouvé pour ces familles. Mi-octobre, l'objectif de construction de 55 000 abris a été atteint.
Pour l'UNHCR, la coordination de l'hébergement a été une tâche colossale.
« Nous avons dû gérer la construction de 55 000 hébergements. L'UNHCR était responsable de la construction de 2 882 hébergements à Ampara, 1 558 à Jaffna auxquels il faut ajouter 4 400 supplémentaires représentant près de sept pour cent du total des besoins, nous plaçant dans les cinq premiers fournisseurs en nombre d'hébergement », dit Jo Da Silva. Les hébergements de l'UNHCR permettront d'accueillir quelque 22 000 personnes dont la maison a été gravement endommagée ou détruite.
Les hébergements traditionnels de l'UNHCR mesurent 3,7 m sur 4,9 m et comprennent deux pièces, leur structure est en fer galvanisé. Ils sont conformes aux standards internationaux SPHERE pour une famille de 5 personnes. Des fondations en briques permettent une assise solide et sûre pour soutenir les murs en contreplaqué, le toit est en zinc aluminium. S'il est plus cher que l'aluminium, le zinc aluminium est plus résistant à la chaleur, un facteur important dans un climat chaud.
« Je pense que la chose vraiment importante est que la qualité des hébergements de l'UNHCR soit largement reconnue. C'est très visible sur le terrain car vous pouvez voir comment les bénéficiaires se sont appropriés leur hébergement et l'ont même peint dans des couleurs vives, ils y ont parfois ajouté un porche », explique Jo da Silva.
Les gens qui vivent maintenant dans leur nouvelle maison provisoire semblent vraiment heureux.
« Certaines personnes, qui ont reçu des hébergements par d'autres organisations, viennent même en demander un à l'UNHCR », dit-elle.
Jo da Silva craint également que certains des hébergements construits, autres que ceux de l'UNHCR, soient en-dessous des standards et ne résistent pas pendant la saison des pluies, lors de la mousson.
« Vous ne recherchez pas la perfection après une catastrophe. Les gens croient souvent que vous prévoyez puis exécutez votre plan. Mais, dans des situations post-catastrophe, vous vous devez de répondre, tout en étant très réactif », ajoute Jo da Silva.
Les hébergements provisoires constituent seulement une étape vers une solution durable, une maison permanente. La responsabilité de la solution durable incombe aux ONG et d'autres organisations qui ont signé des accords avec le gouvernement sri-lankais pour la construction de maisons permanentes.
Cette responsabilité a maintenant été transmise au Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies.
« Pour moi, l'hébergement temporaire fait partie de la protection. Il s'agit de prendre en charge des gens seulement pendant qu'ils sont déplacés.... L'hébergement provisoire est le catalyseur permettant aux familles de retrouver une vie normale », ajoute Jo da Silva.
Il y aura inévitablement des problèmes avec certaines maisons et l'anniversaire sera l'occasion de quelques articles négatifs dans la presse, ces problèmes concerneront seulement deux à cinq pour cent des maisons.
« L'important est de se rappeler l'échelle du problème et le fait qu'un demi-million de personnes ont été affectées. Tous ces gens sont dans une bien meilleure situation qu'il y a seulement six mois », conclut Jo da Silva.