Environ 10 000 déplacés internes en Ukraine, selon le HCR
Environ 10 000 déplacés internes en Ukraine, selon le HCR
GENÈVE, 20 mai (HCR) - Le HCR a indiqué mardi que les tensions en Ukraine ont généré environ 10 000 civils déplacés et que leur nombre ne cesse de croître.
« Après une récente évaluation des besoins, nous travaillons étroitement avec les autorités locales, d'autres agences des Nations Unies et des ONG partenaires pour aider les personnes les plus affectées. A ce jour, nous fournissons une aide juridique, une assistance à la réinsertion pour 150 familles, des allocations en espèces pour 2 000 personnes et des logements rénovés à 50 familles », a indiqué Adrian Edwards, porte-parole du HCR, aux journalistes à Genève.
Il a indiqué que le déplacement de population en Ukraine avait commencé avant le référendum du mois de mars en Crimée. Depuis, le déplacement de population ne cesse de croître. Les statistiques d'enregistrement proviennent des chiffres fournis par les autorités locales au HCR.
Parmi la population affectée, il y a des personnes qui ont été déplacées deux fois - une première fois depuis la Crimée et, ensuite, une seconde fois depuis l'est du pays.
La plupart des personnes déplacées sont des Tatars de Crimée, bien que les autorités locales aient également fait état d'une récente hausse des enregistrements d'Ukrainiens, de Russes et de familles mixtes. Au moins un tiers des déplacés sont des enfants. La plupart des familles déplacées rejoignent le centre de l'Ukraine (45%) ou l'ouest du pays (26%). D'autres se trouvent également dans le sud et l'est du pays. Il y a peu de demandeurs d'asile ukrainiens dans d'autres pays.
« Parmi les témoignages des déplacés, certains disent être partis à cause de menaces directes ou par crainte de l'insécurité et de la persécution. D'autres expliquent avoir reçu personnellement des menaces par téléphone, via les médias sociaux ou avoir trouvé des messages de menace à leur domicile », a expliqué Adrian Edwards.
« Les personnes citent la crainte de persécution du fait de croyances ethniques et religieuses ainsi que, dans le cas de journalistes, d'activistes des droits de l'homme ou d'intellectuels, du fait de leurs activités ou de leur profession. D'autres enfin ne pouvaient plus maintenir leurs commerces ouverts », a-t-il ajouté.
Les principaux défis auxquels sont confrontées les personnes déplacées concernent l'accès aux services sociaux, à des lieux d'hébergement à long terme, au transfert de l'enregistrement de leur lieu de résidence pour pouvoir accéder à leurs droits économiques et sociaux afin d'obtenir des documents d'identité et un emploi. L'aide aux déplacés est organisée via les autorités régionales, les organisations communautaires et les contributions volontaires des citoyens.
Les personnes sont hébergées dans des logements fournis par les autorités locales, ou alors ils ont trouvé refuge dans des locaux privés, comme des sanatoriums ou des hôtels. D'autres sont accueillis dans des habitations privées.
« Toutefois la capacité des communautés hôtes à aider les personnes déplacées est mise à rude épreuve », a indiqué Adrian Edwards, en ajoutant : « Parmi les besoins pressants, il faut davantage de lieux d'hébergement et d'opportunités d'emploi, ainsi qu'un soutien de la communauté et des organisations locales pour développer des solutions à long terme pour les déplacés internes. »
Le porte-parole a indiqué que le HCR se félicitait d'une loi nouvellement adoptée sur les droits des déplacés de Crimée. La loi inclue des garanties sur la liberté de mouvement pour les citoyens ukrainiens entre la Crimée et le reste de l'Ukraine. Elle autorise également le rétablissement de la délivrance de cartes d'identité et elle couvre les droits de vote. Il faut toutefois faire davantage pour assurer que les déplacés bénéficient d'une pleine égalité de traitement et des mêmes droits et libertés, selon la législation nationale et internationale, que les autres citoyens ukrainiens.