En visite à Mogadiscio, le chef du HCR appelle à une aide humanitaire massive
En visite à Mogadiscio, le chef du HCR appelle à une aide humanitaire massive
MOGADISCIO, Somalie, 1er septembre (HCR) - Lors d'une visite symbolique dans la capitale Mogadiscio, António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a prié la communauté internationale d'augmenter rapidement l'aide en faveur des déplacés somaliens.
« Nous assistons ici à une combinaison mortelle de conflit et de sécheresse et la misère est hors de proportion par rapport aux efforts fournis », a déclaré le Haut Commissaire mercredi lors d'une visite dans une installation pour personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays (déplacés internes) située sur le terrain de la cathédrale en ruines de la ville. Ils ont fui la sécheresse, la famine et les combats.
« L'ensemble de la communauté humanitaire doit augmenter proportionnellement son aide pour atteindre les personnes où qu'elles se trouvent en Somalie », a ajouté António Guterres, premier chef du HCR à effectuer une visite à Mogadiscio depuis les années 1990.
Pour la plupart des près de 400 000 déplacés internes dans et autour de Mogadiscio, il est difficile de se procurer de l'aide et la survie est un combat quotidien. Plus de 100 000 Somaliens, principalement des éleveurs de bétail, ont fui vers la capitale en provenance des régions desséchées de Bay, Bakool et Lower Shabelle au cours des deux derniers mois.
Pendant sa visite, António Guterres a vu un très grand nombre de Somaliens abrités sous des tentes dans différents quartiers de la ville et nécessitant une aide d'urgence. Sur le site de la cathédrale, il a rencontré des familles qui attendaient de recevoir une assistance depuis des jours ou des semaines. Survivant grâce aux dons de la population locale, ils vivent au jour le jour et nombreux ont des problèmes de santé.
Sur le site de Maajo, dans la banlieue de la ville, le Haut Commissaire a assisté à une distribution de bâches plastiques et d'ustensiles de cuisine du HCR. Une femme ostensiblement épuisée a déclaré qu'elle avait quitté sa terre dans le Lower Shabelle neuf jours plus tôt pour chercher de l'aide dans la capitale après la mort de tout son bétail en raison de la sécheresse.
Tenant un garçon de deux ans, elle a expliqué à António Guterres qu'elle avait laissé ses cinq autres enfants auprès de sa mère. « Je m'inquiète beaucoup pour eux », a-t-elle dit, « Je leur ai laissé nos restes de nourriture mais je pense qu'ils n'en ont plus maintenant ».
S'adressant aux journalistes qui l'accompagnaient à Mogadiscio, António Guterres a souligné les « énormes difficultés d'accès et de capacité » rencontrées par les travailleurs humanitaires qui s'efforcent d'aider les personnes dans le besoin dans un contexte d'insécurité. « Ma préoccupation principale est que la tragédie humanitaire à laquelle nous assistons s'aggrave si l'aide est insuffisante », a-t-il déclaré.
Les Nations Unies estiment qu'un Somalien sur trois nécessite d'urgence une assistance humanitaire et un tiers de tous les enfants vivant dans le sud et centre de la Somalie souffre de malnutrition.
Escortée par les forces de maintien de la paix de l'Union africaine (UA), la délégation du HCR est passée devant des bâtiments détruits par la guerre ou endommagés par des balles, des roquettes ou des tirs d'artillerie. Il y avait cependant aussi beaucoup de vie dans les rues et de nombreux magasins faisant de bonnes affaires - autant de signes encourageants d'une ville tentant de se remettre après des années de conflit et de chaos.
La situation sécuritaire s'est améliorée dans le centre de Mogadiscio depuis le retrait, au début du mois, des milices Shebab vers la banlieue. Le ministre somalien des Affaires étrangères Mohamed Mohamud Hajji a déclaré que la ville était désormais complètement sous le contrôle du Gouvernement fédéral de transition et des forces de maintien de la paix de l'UA, « mais que davantage de soutien était nécessaire pour l'ensemble du pays ».
Au cours d'une réunion avec le Haut Commissaire António Guterres, le Président somalien, Sharif Ahmed, a exprimé sa préoccupation concernant la propagation de maladies comme le choléra dans les zones d'installation pour déplacés internes. Le dirigeant du gouvernement de transition a évoqué la nécessité de « nourrir immédiatement les déplacés et d'aider les personnes auxquelles nous ne pouvons pas accéder ».
Par Melissa Fleming à Mogadiscio, Somalie