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En Biélorussie, des enfants découvrent les clés du codage informatique

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En Biélorussie, des enfants découvrent les clés du codage informatique

Un employé bénévole d'une entreprise de technologies de l'information enseigne à de jeunes réfugiés et à des enfants du pays comment créer des jeux et des arts interactifs.
6 Juillet 2018
Des enfants réfugiés et biélorusses créent des jeux et des arts interactifs durant les cours de programmation dispensés par l'EPAM.

Masha, neuf ans, a les yeux rivés sur son écran d'ordinateur, absorbée dans un jeu de course-poursuite. 


À la différence de nombreux parents, Svetlana souhaite vraiment l'encourager à la fois parce que Masha aime jouer à ce jeu, et surtout parce qu'elle en est la créatrice.

Masha compte parmi plus de 30 enfants qui ont trouvé refuge en Biélorussie et sont aujourd'hui en train d'apprendre le codage informatique grâce à une entreprise de technologies de l'information, EPAM Systems, et au HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Tous les week-ends, ils réunissent ces enfants à Minsk et à Gomel pour créer des jeux et des arts interactifs. Ce programme appelé eKIDS est une initiative de responsabilité sociale lancée par cette société.

« Notre avenir repose sur l'informatique et la programmation », dit Yura, 26 ans, qui est l'enseignant de Masha à Minsk. « Certains de ces enfants vivent dans un autre monde, c'est vraiment impressionnant. On n'a pas de mal à imaginer ce qu'ils feront de leur avenir. »

« Nous pouvons leur offrir un avenir meilleur. »

Comme Yura, environ 70 employés de l'EPAM donnent bénévolement à quelque 300 enfants des cours de programmation dispensés dans le cadre du programme eKIDS. Parmi les experts informatiques en herbe, il y a des jeunes qui ont fui les bouleversements en Ukraine, en Afghanistan et ailleurs. Maintenant qu'ils sont enfin en sécurité, les enfants ont foi dans l'avenir et la chance de se faire des amis.

« Ils avaient déjà des existences complexes », dit Yura. « Nous pouvons leur offrir un avenir meilleur. »

Après avoir été forcée de fuir l'Ukraine et son foyer de Donetsk il y a trois ans, Masha se sent tout à fait chez elle durant ces cours.

« Nous venions juste de réaliser tous nos rêves », dit Svetlana. « Nous avions eu trois enfants, acheté la maison de nos rêves. Nous avions commencé à aménager le jardin et planté 50 arbres. Puis le conflit a commencé. Nous pouvions entendre les combats la nuit et je n’arrivais pas à dormir tellement j’étais inquiète. C'était de plus en plus proche. »

Un soir où les obus pleuvaient sur les rues de Kramatorsk où habitait la famille, Svetlana et les siens ont verrouillé leur porte et embarqué dans un train de nuit. La Biélorussie voisine leur a offert la protection dont ils avaient besoin.

« Je pense qu'il faut apprécier sa vie ici et maintenant », dit Svetlana. « Nul ne peut savoir ce que l'avenir lui réserve et il faut savoir être heureux. »

Rester positive n'a pas été chose facile pour Svetlana. Alors qu'elle était enseignante, elle se retrouve aujourd'hui à nettoyer du matériel dans une usine, le premier emploi qu'elle a pu trouver à Minsk. Son mari travaille pour le conseil local des services publics.

Les cours d'informatique dispensés par l'EPAM donnent de l’espoir et un sentiment d'appartenance à la famille tout entière.

« Je n'ai jamais vu ma fille comme ça. »

« Nous ne gagnons pas grand-chose », dit Svetlana. « Nous n'aurions jamais pu financer ces cours. En tant que maman, je suis vraiment reconnaissante de cette chance, et c'est également le cas de ma fille. Elle était tellement triste à la fin du dernier trimestre. »

David, sept ans et l'un des camarades de classe de Masha, a également fui le conflit en Ukraine avec sa famille. Comme elle, il adore les cours de codage même s’il lui faut plus d'une heure de transport en commun avec sa mère Kristina pour y aller.

« C'est bon pour son développement », dit Kristina. « C'est tout aussi important que ça soit gratuit pour nous. On a entendu dire que ce genre de cours peut coûter jusqu'à 100 roubles (50 dollars), ce qui est beaucoup. Ce serait absurde de le priver de cette opportunité. »

« Et en plus, il y a du chocolat chaud gratuit là-bas ! » s'exclame David joyeusement.

Ces cours de programmation illustrent bien comment les partenariats privés peuvent contribuer à la cohésion sociale en rapprochant de jeunes réfugiés et des enfants du pays.

« Nous sommes très heureux de contribuer à offrir ces opportunités et ces expériences à ces enfants, surtout à ceux qui ont dû fuir leur pays d'origine pour avoir une vie normale », déclare Arkadiy Dobkin, le PDG d'EPAM Systems. « Nous sommes également très reconnaissants au HCR du partenariat créé pour la mise en œuvre de ces programmes qui apportent de la joie et un peu de bonheur à ces enfants. L’EPAM compte bien poursuivre l'effort engagé et mettre en place des programmes semblables dans le cadre de notre initiative eKIDS. »

Masha aime tellement ses cours de programmation qu'elle n'hésite pas à passer avec sa mère deux heures et demi de transport dans chaque sens, avec trois changements de bus. Une fois où elle était malade le week-end, elle a supplié sa mère de la laisser aller à ses cours. « Je porterai un masque ! » a-t-elle promis.

La fillette trouve enfin une nouvelle vie, et une vie heureuse en Biélorussie.

« Il y a quelque chose de nouveau dans sa vie, comme une lame de fond, » dit Svetlana. « Elle a des perspectives nouvelles. Elle attend maintenant les week-ends avec impatience et voit plus grand. Ça se fait peu à peu. Je n'ai jamais vu ma fille comme ça. »