Des milliers de personnes fuient Mogadiscio à cause de nouveaux combats
Des milliers de personnes fuient Mogadiscio à cause de nouveaux combats
MOGADISCIO, Somalie, 30 octobre (UNHCR) - Ce week-end, les violences à Mogadiscio ont provoqué une nouvelle vague de déplacements depuis la capitale somalienne déchirée par la guerre, jetant hors de leurs maisons des milliers de civils. « Ces derniers combats sont les pires de ces derniers mois », a déclaré un travailleur humanitaire à l'UNHCR.
Mardi matin, davantage d'habitants se préparaient à quitter Mogadiscio, même si la situation semblait s'être calmée, après les combats entre les troupes éthiopiennes et les insurgés qui avaient envahi la capitale.
« Un grand nombre de personnes ont empaqueté leurs affaires pour quitter Mogadiscio », a indiqué un employé de l'UNHCR dans la ville assiégée. « Mais quelques familles attendent simplement assises sous des arbres et se sentent perdues, ne sachant pas si elles doivent rester dans leurs maisons, se rendre ailleurs dans la ville ou bien la quitter ».
L'employé de l'UNHCR a expliqué que même si ces personnes décidaient de partir, elles ne sauraient pas où aller car elles n'ont pas de proches en dehors de Mogadiscio qui puissent les loger ou les nourrir.
Mardi, des centaines de familles habitant des quartiers proches du grand marché de Bakara - le plus important centre de commerce de Mogadiscio - chargeaient leurs affaires dans des camions, dans des bus et sur des charrettes tirées par des ânes. Selon certaines sources, les fonctionnaires de la ville ont dit aux habitants d'évacuer les quatre districts situés près du marché, car des opérations de sécurité allaient avoir lieu.
Beaucoup de ceux qui se préparent à quitter la capitale ont exprimé des craintes que ces dernières violences ne dégénèrent en combats de grande envergure dans la ville. Ils ont souligné, en particulier, que les insurgés avaient commencé à attaquer des postes de police et des bases militaires en plein jour, et que les combats avaient désormais pris une envergure plus importante. La plupart des attaques précédentes avaient eu lieu de nuit et avec des armes plus légères.
Certains des habitants ont indiqué qu'ils craignaient d'être pris dans de nouveaux combats. Ils se sont plaints que les troupes éthiopiennes aient ouvert le feu sur les insurgés et les civils sans faire de distinction, car il est difficile de les différencier. Les insurgés ne portent pas d'uniforme.
La plupart de ceux qui quittent Mogadiscio se dirigeaient vers la ville d'Afgooye, qui faisait déjà difficilement face à l'afflux précédent de plus de 100 000 personnes ayant fui Mogadiscio plus tôt cette année. Afgooye est situé à 30 kilomètres à l'ouest de Mogadiscio.
Ceux qui s'y rendent avaient prévu de rejoindre des membres de leur famille, qui y avaient déjà trouvé refuge dans des installations surpeuplées dispersées le long de la route qui relie la ville à Mogadiscio.
En plus du renouveau des combats, plusieurs d'entre eux ont indiqué avoir perdu leur emploi après la fermeture du marché de Baraka ce week-end. D'autres ont dit qu'il n'y avait plus de nourriture arrivant dans la ville, car les principales routes sont fermées depuis des jours, bloquant les camions qui transportent les denrées depuis le port jusqu'au marché.
L'UNHCR a fourni de l'aide à 78 000 personnes à Afgooye cette année, et se prépare à mener d'autres distributions. Le Gouvernement somalien fédéral de transition avait annoncé en mai que les insurgés avaient été évincés, après trois mois de combat ayant entraîné la fuite de près de 400 000 civils hors de la capitale en proie à l'instabilité.
Environ 125 000 d'entre eux sont revenus en ville. Mais le regain de violence a entraîné une seconde vague de départs en juin, avec près de 90 000 personnes ayant fui leur foyer. La plupart d'entre elles ne sont toujours pas rentrées à Mogadiscio.