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Des cours de gestion d'entreprise aident les réfugiés vénézuéliens à trouver une certaine stabilité

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Des cours de gestion d'entreprise aident les réfugiés vénézuéliens à trouver une certaine stabilité

Des programmes de formation permettent à des réfugiés et migrants vénézuéliens installés dans différents pays d'Amérique latine d'acquérir les compétences nécessaires pour gagner en autonomie et contribuer à la croissance de leur pays d'accueil.
29 Mars 2023
María, entrepreneure d'origine vénézuélienne âgée de 33 ans
Entrepreneure d'origine vénézuélienne âgée de 33 ans, María dirige une entreprise prospère de fabrication de pâte à empanadas prête à l'emploi dans la ville d'Arequipa, au sud du Pérou.

Bien que María détienne un diplôme universitaire en éducation spécialisée et des années d'expérience dans la gestion d'entreprise dans son Venezuela natal, elle n'a pas eu d'autre choix, à son arrivée au Pérou, que d'accepter un travail au noir dans un cabinet dentaire.

Le salaire était si bas qu'elle et son fils en bas âge devaient vivre dans les locaux du cabinet. Lorsque la situation est devenue intenable, María a présenté sa démission, assortie d'un préavis d'un mois.

Ce à quoi son patron a répondu: « Si tu veux partir, pars tout de suite », se souvient María, 33 ans, qui s'est installée dans la ville d'Arequipa, dans le sud du Pérou, il y a environ cinq ans. « Il m'a donné deux heures pour partir et je me suis retrouvée à la rue avec 250 soles péruviens (65 dollars américains), mon fils et une valise. »

« Le fait d'avoir ma propre entreprise... me procure une plus grande stabilité. »

Une fois les problèmes urgents réglés, María s'est jurée de ne plus jamais revivre une telle situation. La solution, estime-t-elle alors, est de devenir sa propre patronne.

« Un emploi ne vous donne pas nécessairement la stabilité nécessaire, car tout peut arriver et vous pouvez perdre le poste, ne plus pouvoir payer le loyer et devoir déménager », souligne María, qui a dû fuir le Venezuela après que son bébé a contracté une grave infection rénale en raison d'une pénurie généralisée de couches jetables dans le pays. « En revanche, le fait d'avoir ma propre entreprise me procure une plus grande stabilité. »

Comme beaucoup de réfugiés et de migrants vénézuéliens qui ont quitté leur pays ces dernières années, María a choisi le secteur alimentaire et a décidé de créer une petite entreprise de vente de pâtes à empanadas prêtes à l'emploi.

Mais même son expérience antérieure en gestion d'entreprise ne l'a pas préparée à l'immense défi que représente la création d'une nouvelle entreprise dans un autre pays. En puisant dans ses économies, elle a réussi à se procurer le matériel de base - un mixeur électrique et une machine à pétrir - pour pouvoir commencer à vendre à quelques clients sa pâte à empanadas prête à l'emploi. Malgré de longues heures de travail, elle ne faisait que survivre.

 

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Ce n'est que lorsqu'elle a été acceptée dans une formation à l'entreprenariat que María a réalisé qu'elle pouvait faire passer son petit commerce à la vitesse supérieure.

« Je travaillais depuis un an... sans la moindre méthode ou organisation », se souvient-elle. « Je ne me rendais pas compte de la faiblesse de mes bénéfices. Je gagnais suffisamment pour m'en sortir.... Mais la formation m'a ouvert les yeux et m'a permis de voir que je pouvais me développer davantage. »

Le programme auquel a participé Maria est mis en œuvre, avec le soutien du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, par l'incubateur d'entreprises Kaman, à l'Université San Pablo d'Arequipa. Il offre une formation de base sur des compétences essentielles dans le domaine commercial, telles que la finance et le marketing. Depuis son lancement en avril 2021, le programme a permis à quelque 140 jeunes entrepreneurs réfugiés et migrants d'acquérir les compétences dont ils ont besoin non seulement pour survivre, mais aussi pour se développer.

« La plupart [des bénéficiaires] éprouvent des difficultés avec la partie financière parce qu'ils ont peur de faire payer trop cher ou parce qu'ils ne prennent pas en compte des dépenses telles que les matières premières, la main-d'œuvre ou l'électricité nécessaires à la fabrication de leur produit », explique María del Rosario Ojeda, l'une des responsables du programme. « Tout change », ajoute-t-elle, « lorsqu'ils voient les chiffres noir sur blanc. Ils apprennent alors à faire les changements parfois difficiles mais nécessaires pour permettre à leur activité de prospérer. »

Une grande partie du travail du HCR auprès des réfugiés et des migrants vénézuéliens à travers le continent sud-américain se concentre sur la question de l'intégration, c'est-à-dire sur le fait d’offrir à ces personnes les outils nécessaires pour qu'elles soient autosuffisantes et qu'elles puissent contribuer à la vie économique de leur pays d'accueil. Parce qu'un revenu régulier est la base sur laquelle se construit la stabilité, les programmes comme celui de Kaman à Arequipa sont déterminants.

Au Chili, un programme similaire apporte aux futurs entrepreneurs du secteur alimentaire les connaissances dont ils ont besoin pour pouvoir commercialiser leurs produits en toute sécurité et en toute légalité, ainsi qu'une cuisine professionnelle commune dans laquelle ils peuvent travailler.

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Le programme Santiago Cocina s'est avéré très utile à Yahveh Herrera, 33 ans, en l'aidant à aligner le fonctionnement de son commerce de chocolat créé à Caracas aux réalités très différentes du marché chilien. Alors que Yahveh avait acquis une bonne maîtrise des principes de base de la gestion de son entreprise dans son pays, il n'avait pas anticipé le nombre de changements importants qu'il lui faudrait opérer pour reproduire ce succès au Chili.

« C'est un processus d’adaptation constante », souligne-t-il, expliquant qu'il a dû adapter son offre aux goûts des Chiliens, qui ont tendance à être plus conservateurs que ceux des consommateurs vénézuéliens. Yahveh est reconnaissant envers le programme Santiago Cocina, et l'utilisation de la cuisine professionnelle qu'il propose, de lui avoir fourni les conseils et les moyens dont il avait besoin pour procéder aux changements nécessaires.

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Yahveh, qui a quitté le Venezuela parce qu'il craignait pour sa sécurité personnelle, a comparé le processus de démarrage d'une entreprise dans un nouveau pays aux difficultés liées au déplacement forcé lui-même. Dans un pays d'accueil, « on ne vit plus comme dans son propre pays, il faut donc s'adapter, essayer de considérer [ce changement] comme quelque chose de positif et profiter pleinement des opportunités ».

María, l'entrepreneuse à la tête du commerce de pâtes alimentaires De Masa, a déclaré que le programme de formation l'avait aidée à doubler son chiffre d'affaires, ce qui lui a permis d'embaucher une employée à temps plein, une compatriote vénézuélienne.

« Elle [la formation] a vraiment été fondamentale, tout simplement essentielle pour notre entreprise », conclut María.

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