De nombreuses personnes toujours contraintes de fuir alors que la guerre en Ukraine se poursuit
De nombreuses personnes toujours contraintes de fuir alors que la guerre en Ukraine se poursuit

Serhii Zelenyi a été évacué vers un centre de transit à Pavlohrad le 20 février depuis la ville lourdement bombardée de Pokrovsk, dans la région de Donetsk.
Alors que l'invasion de l'Ukraine par la Russie entre dans sa quatrième année, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a rappelé au monde cette semaine que les attaques aériennes incessantes continuent de tuer, blesser et déplacer des Ukrainiens chaque jour.
Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa 4e année, les communautés situées sur les lignes de front continuent de subir les terribles conséquences de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Déplacements quotidiens
Beaucoup de personnes déplacées dans l'est et le nord du pays sont accueillies dans des centres de transit avant d'être hébergées dans des bâtiments publics réaffectés en abris temporaires, connus sous le nom de sites collectifs.
Serhii Zelenyi, 59 ans, a récemment été évacué en bus vers un centre de transit dans la ville de Pavlohrad, dans l'est du pays, après avoir fui les bombardements quotidiens de Pokrovsk, sa ville natale, située en première ligne dans la région de Donetsk, à 130 kilomètres de la frontière avec la Russie.
« C'était très difficile à Pokrovsk. Les drones survolaient la ville tous les jours, du matin jusque tard le soir », raconte Serhii Zelenyi. « Parfois, il y avait une pause de deux heures, puis les bombardements recommençaient. C'était impossible. »
Cet homme à tout faire et petit agriculteur a été l'un des derniers à quitter son quartier, se résignant finalement à quitter cette vie où le danger était permanent, où la nourriture, l'eau et l'électricité manquaient et où il fallait rester enfermé presque toute la journée.
À son arrivée à Pavlohrad, Serhii Zelenyi a reçu des vêtements et bénéficié d'une aide financière du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, par l'intermédiaire de ses organisations partenaires locales. Il se demande aujourd'hui ce qui l'attend. « J'ai tout perdu », confie-t-il, « je dois repartir de zéro ».
« Les gens sont fatigués »
L'histoire de Serhii Zelenyi n'est pas exceptionnelle, explique Alyona Sinaeva, psychologue chez Proliska, l'organisation partenaire du HCR à Pavlohrad. Elle ajoute que les personnes qui arrivent des zones de front sont « en état de stress aigu, car elles viennent de villes où des combats sont en cours ».
Le centre offre un lieu sûr aux populations civiles traumatisées, tandis que Proliska et d'autres partenaires du HCR fournissent aux personnes évacuées qui s'y présentent des vêtements, une assistance financière pour l'achat de produits de première nécessité, des kits d'hygiène, une aide juridique et un soutien psychosocial.
« Ici, ils peuvent se détendre et pleurer. Ce sont des émotions qu'ils n'ont pas pu extérioriser jusqu'à ce jour », explique Sinaeva. « Les gens sont fatigués. Fatigués de la guerre. Tout le monde est fatigué. »
Trois ans après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie et 11 ans après le début de la guerre dans l'est du pays et l'occupation de la Crimée, les destructions et les déplacements de population continuent jour après jour. On estime à 12,7 millions le nombre de personnes qui ont besoin d'une aide humanitaire, soit environ un tiers de la population ukrainienne.