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De jeunes réfugiés iraquiens à la découverte d'un métier à Damas

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De jeunes réfugiés iraquiens à la découverte d'un métier à Damas

A Damas, des photographes britanniques forment de jeunes réfugiés iraquiens à l'utilisation des appareils photo pour qu'ils puissent mettre en lumière les problèmes et les inquiétudes de leur exil.
3 Septembre 2008
De la poésie en mouvement: un cycliste saisi par l'objectif de l'un des jeunes photographes iraquiens.

DAMAS, Syrie, 3 septembre (HCR) - Alors qu'il se faufilait à travers les rues du vieux Damas, le cycliste est brusquement tombé sur un obstacle inattendu - un groupe d'adolescents débordants d'énergie, décidés à capturer les mouvements grâce à leurs appareils photo.

« Regarde, regarde ce que j'ai pris », crie Samer, 17 ans, à ses amis, avant de leur montrer les images du cycliste en action capturées par sa caméra numérique. Le groupe de jeunes gens éclate de rire face à tous les efforts qu'ils déploient conjointement pour améliorer leurs performances.

Mais ceci n'est pas qu'un jeu. Samer et ses neuf camarades, âgés de 15 à 17 ans, sont des réfugiés iraquiens, et ils participent à un cours dirigé par des photographes britanniques qui pourrait bien leur donner les compétences nécessaires pour devenir un jour des photographes salariés, couvrant le monde fascinant et turbulent qui les entoure.

« Ce n'est pas facile, mais je m'accroche », explique Samer, le photojournaliste en herbe, pendant que Tom Saunderson et Guy Bower surveillent de loin le travail de leurs apprentis. Henderson et Bower, avec Tim Smyth, sont à l'origine de New Exposure, l'organisation qui donne ce cours.

L'agence a été mise en place pour aider à trouver et à fournir des cours pratiques à de jeunes photographes qui n'ont pas facilement accès à des équipements ou à des formations. New Exposure espère également développer la capacité des photojournalistes locaux à couvrir des histoires d'intérêt général dans leurs propres pays et leurs propres communautés.

En Syrie, il viennent d'achever un atelier de quatre semaines avec 10 réfugiés iraquiens qui avaient été choisis par l'agence des Nations Unies pour les réfugiés pour suivre cette formation, dans le cadre d'un projet de New Exposure intitulé : « De Berlin à Bagdad : les enfants du conflit. »

« C'est fantastique de voir ces gamins s'amuser, devenir amis et faire l'apprentissage d'un art qui pourra leur être utile plus tard dans la vie », explique le chargé de services du HCR, Hussam Mukhtar, tout en notant que « beaucoup d'entre eux ont fui l'Iraq apeurés, après que leurs parents aient été tués, enlevés ou menacés. »

Tom Saunderson, dont le travail est repris par un large éventail de publications, dit avoir été impressionné par le travail effectué par les jeunes Iraquiens. « Ma première impression sur le projet et les étudiants a été très encourageante ; leur motivation, leur confiance en eux et leur désir d'apprendre étaient incroyables. »

Dans le cadre du projet « De Berlin à Bagdad », lancé en mai au Kosovo, les photographes de New Exposure travaillent avec des jeunes gens victimes de conflits dans des pays situés le long de la ligne de chemin de fer historique reliant les capitales allemande et iraquienne.

« Nous avons décidé de monter ce projet en Syrie avec des réfugiés iraquiens car c'est une histoire qui se déroule sous nos yeux et suscite beaucoup de controverses », explique Tom Saunderson, en faisant référence aux centaines de milliers d'Iraquiens qui ont fui vers la Syrie voisine et qui luttent depuis pour trouver de quoi vivre. Le HCR a enregistré les réfugiés et leur fournit une assistance.

New Exposure estime que la vie des Iraquiens en Syrie n'a pas été suffisamment couverte par les principaux médias. Pour Tom Saunderson, cette formation en photojournalisme devrait permettre de donner aux participants les moyens de s'exprimer par eux-mêmes et de raconter directement leurs histoires à un public plus large et plus international.

Ce cours devrait aussi constituer une précieuse source de revenus alors qu'ils se battent pour joindre les deux bouts loin de chez eux. Samer a dû abandonner ses études et travailler comme ouvrier agricole lorsqu'il est arrivé en Syrie en 2006. « Mon père nous a abandonnés en Iraq. Quelqu'un devait assumer les responsabilités. Et il n'y avait personne d'autre que moi », explique-t-il.

Samer considère cet atelier photo comme une énorme chance de pouvoir briser la spirale de la pauvreté dans laquelle il est plongé, et de faire quelque chose d'intéressant et de positif. Cela lui a aussi permis de se faire de nouveaux amis et d'en savoir plus sur l'endroit où il vit maintenant.

New Exposure prévoit d'organiser ultérieurement une exposition itinérante pour présenter les photos prises entre Berlin et Bagdad, notamment celles prises en Syrie. Un livre pourrait aussi être publié.

Par Astrid van Genderen Stort à Damas, Syrie

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