Conditions précaires pour les Libanais qui ont fui vers des abris en montagne - HCR
Conditions précaires pour les Libanais qui ont fui vers des abris en montagne - HCR
BEYROUTH, 23 juillet (UNHCR) - Les conditions restent précaires pour les Libanais qui ont trouvé refuge dans les zones montagneuses au nord de Beyrouth, indique un haut représentant de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés au Liban. Le problème est de faire entrer le matériel dans le pays.
Pour le moment, les équipes de l'UNHCR achètent du matériel sur place, notamment des matelas. Ils attendent avec une impatience grandissante que ne soit trouvé un itinéraire sûr permettant la livraison des tonnes d'articles d'urgence de l'étranger au Liban. Des tonnes de matériel d'urgence ont été déplacées des entrepôts de l'agence en Jordanie vendredi et envoyées par convoi vers Damas, en Syrie, samedi.
« Le pire c'est que ce matériel est là-bas, en Syrie. La question qui se pose maintenant est : comment le faire entrer au Liban ? Si la route est exclue pour le moment, comme cela semble être le cas, nous devrons expédier les articles de secours depuis Chypre », a indiqué dimanche le directeur régional de l'UNHCR, Ekber Menemencioglu, depuis Genève.
Vendredi soir, 500 tentes, 20 000 matelas et 20 000 couvertures ont été transférés par convoi d'Amman à Damas, en attendant de recevoir le feu vert pour un corridor sécurisé au Liban. Lundi, 25 autres camions devraient acheminer d'Amman à Damas 4 000 tentes, 5 000 bâches en plastique, 5 000 sets de cuisine, 5 000 réchauds, 5 000 jerrycans pour l'eau, 5 000 jerrycans pour le kérosène et 5 000 lanternes, ainsi que d'autres articles.
L'UNHCR est en train de mettre en place un centre logistique à Chypre. Toutefois, les grands entrepôts de l'agence pour le Moyen Orient se trouvant en Jordanie et à Damas, un itinéraire terrestre de la Syrie à Beyrouth offrirait une solution beaucoup plus rapide. Le matériel acheminé par convoi ce week-end permettra également d'aider les Libanais qui se sont réfugiés en Syrie.
Dans la région d'Aley, au nord de Beyrouth, plus de 38 000 personnes sur les 80 000 déplacés qui s'y sont enfuis vivent dans des écoles. Les autres ont trouvé abri chez des proches et des amis ou vivent de manière indépendante.
« Dans les écoles, les gens sont traumatisés et anxieux. Les conditions de vie sont très précaires », a indiqué le haut représentant de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés au Liban, Arafat Jamal, après une visite dans la zone samedi. « L'endroit est fortement surpeuplé, avec trois familles dormant dans une pièce et une forte utilisation des équipements sanitaires », a-t-il ajouté.
Les stocks de nourriture sont extrêmement bas dans les écoles, a-t-il indiqué. En général, la réponse des autorités locales à ces arrivées est professionnelle, rapide et coordonnée. Les installations scolaires restent propres, grâce aux équipes de nettoyage méthodiques et disciplinées mises en place par les déplacés.
En étroite collaboration avec les autorités locales, le personnel de l'UNHCR travaille dans les régions montagneuses depuis le début de la semaine dernière, évaluant la situation et achetant du matériel, en particulier des matelas, pour aider ceux qui vivent dans des bâtiments publics.
« Il est vital qu'un corridor humanitaire sécurisé soit établi pour apporter d'urgence des articles de secours ici. Il est profondément frustrant d'avoir des tonnes de matériel de secours dans nos entrepôts régionaux prêts à être acheminées à tout moment, mais de ne pas disposer d'un itinéraire sécurisé et garanti », a-t-il ajouté.
Pendant ce temps, en Syrie, un flot constant de Libanais déplacés traverse la frontière, 20 nouvelles voitures arrivant toutes les cinq minutes à un point de la frontière. Environ 12 000 personnes affluent chaque jour. L'UNHCR dispose d'équipes mobiles de surveillance des frontières aux points de passage les plus actifs, à Al Aridha et Daboussia.
La plupart des Libanais qui arrivent sont hébergés chez des amis ou des proches, mais quelque 700 familles habitent dans des abris municipaux et sont assistées par le Croissant Rouge syrien avec l'aide de l'UNHCR.