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Aviation Sans Frontières accompagne des réfugiés du Bhoutan vers une nouvelle vie

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Aviation Sans Frontières accompagne des réfugiés du Bhoutan vers une nouvelle vie

Des volontaires d'une ONG française de transport aérien accompagnent des réfugiés du Bhoutan durant leur voyage en avion, du Népal vers des pays de réinstallation.
22 Juillet 2008
A l'aéroport de Katmandou, des réfugiés originaires du Bhoutan attendent leur vol vers New Delhi, avant d'être réinstallés dans un pays tiers.

PARIS, France, 22 juillet (UNHCR) - L'organisation non gouvernementale française Aviation Sans Frontières (ASF) participe à l'un des plus importants programmes de réinstallation à travers le monde. Les volontaires d'ASF ne pilotent pas les avions, mais ils accompagnent les réfugiés du Bhoutan en tant que passagers.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés organise cette année la réinstallation de quelque 10 000 réfugiés du Bhoutan qui vivent dans l'est du Népal. Ils rejoindront des pays comme les Etats-Unis, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Danemark et la Norvège. Des milliers d'autres devraient suivre l'année prochaine.

ASF a été débordé de réponses, après avoir récemment lancé un appel pour recruter des volontaires qui accompagneront des groupes de 30 à 35 réfugiés durant leur voyage en avion depuis Katmandou, la capitale népalaise, jusqu'à Bruxelles via New Delhi en Inde. Le site Internet de l'association précise d'ailleurs qu'ASF a recruté suffisamment de volontaires pour des missions d'accompagnement qui se dérouleront jusqu'à début 2009.

« Nous avons plus de 350 candidats pour accompagner les réfugiés », a expliqué Jean-Claude Gérin, le président d'ASF. « Certains seront sûrement déçus parce que tout le monde ne pourra pas participer à ce programme qui devrait durer pour nous jusqu'en 2012. »

Quelque 108 000 réfugiés originaires du Bhoutan vivent dans sept camps situés à l'est du Népal. Certains d'entre eux attendent depuis 17 ans de pouvoir rentrer chez eux, mais des discussions bilatérales sur le rapatriement vers le Bhoutan n'ont pour l'instant donné aucun résultat.

Afin de les aider à sortir de cette impasse, la communauté internationale a donné, l'année dernière, son accord pour réinstaller ceux qui souhaitent recommencer une nouvelle vie dans un autre pays. A ce jour, quelque 1 350 réfugiés sont déjà partis vers des pays de réinstallation. Par ailleurs, plus de 38 500 réfugiés ont exprimé leur intérêt pour la réinstallation.

Le matin de leur arrivée à Katmandou, les volontaires choisis par ASF sont présentés à un groupe de 35 réfugiés dont ils devront prendre soin pendant leur long voyage à destination des Etats-Unis. Une fois les présentations faites, tout le groupe se rend à l'aéroport.

Jean-Claude Gérin a expliqué que les aspects logistiques du voyage se déroulent sans problème, car tous les détails sont réglés à l'avance par l'UNHCR et son partenaire, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui organise les vols.

« Le plus difficile pendant nos escortes, c'est de gérer le stress des réfugiés. Ils ont quitté leurs amis, ils prennent l'avion pour la première fois et ils ne savent pas vraiment ce qui les attend dans leur nouveau pays », a-t-il dit. ASF demande une assistance médicale pour chaque vol.

Jean-Claude Gérin a remarqué, en attendant d'embarquer avec les réfugiés, que ces derniers portaient tous des vêtements neufs, car ils voulaient arriver bien habillés dans leur pays de réinstallation. « Lorsque vous regardez leurs bagages, il y a encore des casseroles et des marmites, qui sont pour eux leurs plus précieuses possessions a-t-il ajouté.

Sur le vol commercial depuis Katmandou jusqu'à New Delhi, la capitale indienne - la première étape de leur voyage - la plupart des réfugiés prennent l'avion pour la première fois. Ils s'émerveillent des petits écrans TV placés dans les dossiers des sièges et ils sont étonnés par les plateaux-repas. Les accompagnateurs d'ASF font leur possible pour leur expliquer ce nouveau monde.

« Vous devez rester vigilant en permanence », a précisé Jean-Claude Gérin, ajoutant que les volontaires d'ASF devaient parfois informer aussi d'autres passagers de la situation. Pendant la longue attente de transit à Delhi avant la correspondance pour Bruxelles, il faut aussi s'assurer que personne ne se soit perdu ou n'ait un souci particulier.

Il a expliqué que les jeunes réfugiés - particulièrement ceux qui parlent anglais et qui n'ont jamais vu le Bhoutan - ont tendance à être les plus impatients pendant le voyage, alors que les plus âgés sont plus préoccupés par ce qui les attend pour leur avenir. Les adultes sont également soucieux de trouver du travail et une maison.

A l'aéroport de Bruxelles, c'est l'heure de la séparation entre les accompagnateurs d'ASF et les réfugiés. Ces derniers continueront leur vol vers New York aux Etats-Unis, avant d'être transportés dans leur nouvelle maison.

Par Marie-Ange Lescure à Paris, France

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