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Au Puntland en Somalie, le secours humanitaire de l'après-tsunami évolue vers l'aide au développement

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Au Puntland en Somalie, le secours humanitaire de l'après-tsunami évolue vers l'aide au développement

Loin de l'attention de la communauté internationale, un pays pauvre africain, la Somalie, a aussi été touché par le tsunami de décembre 2004 en Asie. Maintenant, grâce aux agences des Nations Unies dont l'UNHCR, la côte somalienne se retrouve comme avant le tsunami, avec la perspective de projets de développement qui pourraient amener une vie meilleure pour l'une des populations les plus déshéritées de la planète.
16 Décembre 2005
Un homme prie sur les restes de la mosquée locale, peu après que le tsunami ait presque rayé de la carte le village d'Hafun.

NAIROBI, 16 décembre 2005 (UNHCR) - Saison après saison, découragés par la sécheresse, beaucoup d'éleveurs du nord-est de la Somalie ont abandonné leurs points d'eau à sec, sont partis vers l'est et sont devenus pêcheurs sur la côte de l'océan Indien, apportant ainsi un modeste soutien à leur famille nombreuse restée dans l'arrière-pays.

Puis la tragédie est survenue. Le tsunami provoqué par le tremblement de terre en Asie en décembre 2004 s'est propagé à travers tout l'océan Indien jusqu'à la corne de l'Afrique, emportant les bateaux et les filets des pêcheurs et dévastant des villages entiers dans ce qui était déjà l'un des plus pauvres pays au monde.

En une année, l'UNHCR, d'autres agences des Nations Unies et des ONG partenaires ont fait le maximum pour fournir une aide d'urgence - nourriture, bâches en plastique, couvertures et même l'investissement dans des projets de développement qui amélioreraient la vie le long des 650 km de côtes somaliennes, même en comparaison avec la péride pré-tsunami.

« Les efforts de reconstruction ont déjà aidé la région à revenir à des conditions d'avant le tsunami », dit Ivana Unluova, chargée de programme pour les opérations de l'UNHCR en Somalie, basée à Nairobi. « Maintenant des projets à long terme sont en cours de préparation et les projets de départ sont déjà en cours de réalisation. »

« Par exemple », ajoute-t-elle, « le manque de routes carrossables a été un grand handicap pour le développement et maintenant nous construisons des routes qui permettent de relier l'arrière-pays avec la côte et rendent ainsi possible une augmentation des activités économiques. Dans certaines communautés, les services communaux que nous avons construits seront les premiers que ces communautés n'aient jamais eus. »

Les efforts des Nations Unies sont concentrés sur la zone entre Hafun et Garaad dans le nord-est de la Somalie, une région connue aussi sous le nom de Puntland. Alors que la Somalie ravagée par la guerre n'a pas eu de gouvernement central pendant de longues années, le Puntland est une enclave auto-déclarée autonome et relativement sûre avec un gouvernement qui fonctionne.

« Grâce à son potentiel productif, l'aide à la région côtière du Puntland et à son arrière-pays qui va permettre de sortir de la stagnation économique et des privations sera un long travail dans la promotion du développement, pas seulement pour la zone affectée mais pour une plus large partie de la Somalie », ajoute Ivana Unluova.

Hafun, construit à l'origine quelques mètres au-dessous du niveau de la mer sur une péninsule, fut la zone la plus dévastée par le tsunami. La majorité des 800 constructions du front de mer a été détruite ou endommagée sans pouvoir être réparée.

Le long des 650 km de bande côtière, on estime que 45 000 Somaliens ont été affectés par le tsunami. Dans un pays dévasté par près de 15 ans de guerre civile, il n'y avait aucun système fiable de recensement pour enregistrer le nombre de morts, mais on estime qu'il se situe entre 150 et 200.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a fourni près de 15 000 bâches en plastique, 45 000 couvertures, 18 000 ensembles de casseroles et d'ustensiles de cuisine, 19 000 jerricans et 35 000 matelas.

« Le travail humanitaire de l'équipe des Nations Unies dans le pays, dont l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, a progressivement évolué de l'aide d'urgence vers la reconstruction et la réhabilitation et, où cela était possible, vers le développement », dit Ivana Unluova. « Ces projets ont été mis en place dans le cadre d'une approche intégrée où les agences ont mis en commun leurs ressources pour optimiser les bénéfices et minimiser les coûts. »

Dans Hafun dévastée, une « nouvelle Hafun » installée à 500 mètres de la mer, est sortie des ruines. L'UNHCR, travaillant avec une ONG somalienne et selon un plan urbain pré-établi par ONU-Habitat, a construit un centre de ressources pour les femmes - où les femmes peuvent se rencontrer, discuter de leurs problèmes et recevoir des informations - et un marché couvert dans la ville.

Des projets de l'UNHCR - pour un montant total de 296 000 dollars - sont actuellement en cours dans plusieurs endroits - un système de collecte d'ordures pour Bender Beyla, la reconstruction de la seule école secondaire à Eyl, un nouveau marché et un centre pour les femmes à Garaad, ainsi que des routes carrossables vers Jeriban, afin de permettre la livraison de biens de secours et l'assistance pour le développement.

« Les centres pour les femmes, en particulier, pourront aider à améliorer le bien-être des Somaliennes habitant le long de la côte et pourraient servir de catalyseur pour les femmes qui doivent assumer de plus grandes responsabilités dans la vie sociale, politique et économique », dit Ivana Unluova, engagée pleinement dans le travail des Nations Unies pour aider les zones affectées par le tsunami en Somalie à se reconstruire d'abord puis à se développer.

Comme pour d'autres projets des Nations Unies, certains viennent juste de débuter, « leur impact, combiné avec le début de la saison de la pêche en octobre, commence à se ressentir au Puntland », dit Ivana Unluova. « Pour des milliers de personnes, les souffrances apportées par le tsunami commencent à s'estomper. »

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