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Appel d'António Guterres : il faut en faire davantage pour permettre à la paix de devenir réalité au Sud-Soudan

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Appel d'António Guterres : il faut en faire davantage pour permettre à la paix de devenir réalité au Sud-Soudan

Le Haut Commissaire António Guterres a aujourd'hui déclaré à des réfugiés du Sud-Soudan, contraints de trouver un autre lieu d'accueil en Ouganda, que la communauté internationale doit multiplier ses efforts pour permettre à l'accord de paix de devenir enfin réalité.
21 Juin 2005
Plus de 2500 réfugiés soudanais ont été enregistrés à Palorinya, dans le nord de l'Ouganda, depuis début 2005.

PALORINYA, Ouganda, 21 juin (UNHCR) - Le Haut Commissaire António Guterres a aujourd'hui déclaré à des réfugiés du Sud-Soudan, contraints de trouver un autre lieu d'accueil en Ouganda, que la communauté devait multiplier ses efforts pour permettre à l'accord de paix de se concrétiser en réalité.

En visite dans un centre d'accueil à Palorinya, au nord de l'Ouganda, lors de la deuxième journée de sa mission de trois jours dans le pays, M. Guterres s'est entretenu avec des réfugiés récemment arrivés. L'un d'eux lui a demandé pourquoi des personnes étaient encore acculées à la fuite alors qu'un accord de paix avait été signé le 9 janvier au Sud-Soudan.

Racontant qu'il était venu à Palornya le 20 mai, suite à des attaques répétées de la tristement notoire Armée de résistance du Seigneur à l'encontre de plusieurs villages au Sud-Soudan, ce réfugié, dont la femme a été tuée et dont cinq de leurs six enfants ont disparu, a confié : « Cet accord de paix est pour les autres, pas pour nous. Quand nous aidera-t-il vraiment ? »

Le Haut Commissaire a précisé aux réfugiés que « certaines personnes ne respectent pas l'accord de paix. Il y a les attaques de l'Armée de résistance du Seigneur. Cela prendra du temps, mais j'espère que la situation évoluera dans la bonne direction. Il faut être patient. »

« D'accord, nous serons patients, mais alors, que l'on s'occupe de nous, en attendant. »

M. Guterres a reconnu que, suite à l'accord de paix, l'UNHCR s'attendait plutôt à un retour qu'à un nouvel afflux de réfugiés soudanais. « Cela était censé être un centre de transit pour les réfugiés regagnant le Sud-Soudan, et non pas un centre d'accueil pour de nouveaux arrivants », a-t-il indiqué aux réfugiés. « A présent, nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités ougandaises afin de vous trouver de la terre à cultiver pendant que vous êtes ici. »

Le Haut Commissaire, qui a salué la générosité de l'Ouganda pour son accueil de milliers de réfugiés depuis des années, a fait appel à « une dose supplémentaire de solidarité » de la part des autorités locales ougandaises dans leur soutien aux nouveaux réfugiés. Il a par ailleurs souligné que le dernier afflux en Ouganda, en provenance du Sud-Soudan, risquait d'entraver les plans de l'UNHCR qui se prépare à lancer une vaste opération de rapatriement à destination du Sud-Soudan, plus tard dans l'année.

Certains des réfugiés ont fait savoir à M. Guterres que leur confiance et leur espoir de tout retour avaient été ébranlés par les derniers événements et ces nouveaux réfugiés en provenance du Sud-Soudan.

Il y a en tout quelque 204 400 réfugiés soudanais en Ouganda. Environ 2 550 d'entre eux ont été enregistrés à Palorinya depuis le début de cette année. Près de 9 000 ont gagné la région d'Arua, au nord de l'Ouganda, depuis janvier.

M. Guterres a déclaré à la presse qu'il restait « encore beaucoup à faire afin que la situation se stabilise au Sud-Soudan », ajoutant que l'accord de paix pour le Sud-Soudan devait se concrétiser par un retour à la paix pour tous. Il a en outre mis en avant la nécessité d'une présence des forces de maintien de la paix dans le Sud-Soudan.

Au cours de l'après-midi, le Haut Commissaire s'est rendu dans les écoles primaires et secondaires d'Oliji, dans le district d'Adjumani, dont les élèves sont des réfugiés soudanais ayant été contraints de se déplacer une deuxième fois après l'attaque de leur camp à Mungula par l'Armée de résistance du Seigneur l'an dernier. L'école, mise en place par les réfugiés eux-mêmes, a déménagé environ 35 km plus loin d'Oliji, mais les salles de classe de fortune, bricolées à la hâte avec des morceaux de plastique et des branchages, offrent une faible protection contre le soleil ou la pluie. Les ressources humaines sont elles aussi pratiquement saturées, chaque enseignant ayant la charge de 93 élèves dans la classe de dernière année.

Les réfugiés ont dit que Mungula étant très fertile, cela permettait aux parents de payer les études de leurs enfants grâce à la vente de leurs récoltes, mais que par contre les habitants d'Oliji devaient se battre pour joindre les deux bouts.

Le maître d'école Albert Licki, lui-même un réfugié, a tenu à préciser que des enfants de six tribus différentes se côtoyaient quotidiennement dans les salles de classe, préparant le terrain à une cohabitation pacifique lorsqu'ils rentreront chez eux au Sud-Soudan.

Après Oliji, le Haut Commissaire Guterres devrait se rendre auprès de déplacés ougandais se trouvant dans le camp de Maasa avant de rejoindre Kampala pour s'entretenir avec des hauts représentants du gouvernement. Cette première mission du nouveau Haut Commissaire se concluera demain mercredi.

Par Ron Redmond à Palorinya