Agir, c'est aussi se nourrir
Agir, c'est aussi se nourrir
DAVOS, Suisse – Yusra Mardini, la nageuse syrienne qui a été une source d’inspiration pour le monde entier aux Jeux olympiques de Rio 2016, a lancé un vibrant appel aux dirigeants mondiaux réunis à Davos pour que les réfugiés vulnérables, comme elle-même, reçoivent davantage qu'une aide basique.
« Avec l'estomac plein, les réfugiés peuvent survivre, mais ils ne pourront s'épanouir que si leur âme est nourrie elle aussi », a déclaré Yusra, 18 ans, lors d'une conférence de haut niveau tenue cette année en marge du Forum économique mondial (WEF).
« Il y a différentes sortes de nourriture. Il y a l'amour de votre famille et de vos amis qui sont peut-être encore dans une zone en guerre ou dont vous avez peut-être été séparé en tentant d'échapper à la violence. »
En tant que supporter du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, Yusra s'exprimait lors du « Dîner pour les objectifs mondiaux en vue d’un monde inclusif, en santé et libéré de la faim, » co-organisé par le Programme alimentaire mondial, l'UNICEF et Project Everyone.
« Un réfugié sait ce que signifie avoir faim et avoir soif. »
« Un réfugié sait ce que signifie avoir faim et avoir soif… Si vous êtes assez chanceux pour atteindre un lieu sûr, on vous donne de l'eau, de la nourriture et un abri, choses sans lesquelles on ne peut évidemment pas survivre », a-t-elle ajouté.
L'audience était composée de dirigeants de nations et d'entreprises, de chefs renommés et de célébrités, dont Shakira, chanteuse et militante, Manal Al-Alem, « Reine de la cuisine arabe, » Jamie Oliver, célèbre restaurateur britannique, et Richard Curtis.
Évoquant sa propre expérience, Yusra a témoigné avec grande émotion des défis rencontrés pour fuir la guerre et les persécutions, une réalité à laquelle plus de 65 millions de personnes sont aujourd'hui confrontées.
« Dans le passé, la nourriture était abondante dans mon pays, » a-t-elle déclaré, rappelant aux participants que la Syrie aujourd'hui dévastée par la guerre était auparavant une riche terre agricole.
Yusra a fui la guerre en Syrie et a sauvé des vies durant la périlleuse traversée entre la Turquie et la Grèce. Elle a capté l'attention du monde entier lors du 100 mètres nage libre, épreuve dans laquelle elle a concouru à Rio de Janeiro en tant que membre de l'équipe olympique d'athlètes réfugiés.
Le célèbre coureur olympique Michael Johnson qui l’a présentée sur scène a affirmé « Yusra est l'une des femmes les plus courageuses… Tous les athlètes qui composaient l'équipe olympique d'athlètes réfugiés ont surmonté les épreuves et l'injustice, et accédé ainsi à la possibilité d'affronter les plus grands. »
« Yusra est l'une des femmes les plus courageuses. »
Sans relâcher son entraînement pour se qualifier aux Jeux olympiques de 2020 à Tokyo, l'adolescente ne ménage pas ses efforts pour inspirer d'autres personnes déracinées dans le monde et modifier la façon dont les réfugiés sont perçus.
« Agir, c’est aussi se nourrir », a indiqué Yusra. « Dans mon cas, cela signifie nager et m'entraîner pendant des heures chaque jour pour décrocher une médaille olympique, plaider la cause des réfugiés dans le monde, appuyer l'action du HCR et assumer fièrement ma place au sein de l'équipe olympique d'athlètes réfugiés. »
Pour de plus amples informations sur l'intervention de Yusra Mardini au Forum économique mondial, rendez-vous sur notre Espace Presse www.unhcr.org/yusramedia.