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34 000 personnes fuient un regain de violences à Mogadiscio

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34 000 personnes fuient un regain de violences à Mogadiscio

Le HCR est préoccupé par le regain de violence survenu la semaine dernière dans la capitale somalienne, ayant causé la mort de nombreux civils et provoqué une nouvelle vague de déplacement.
15 Mai 2009
Une foule de Somaliens se pressent autour d'un minibus, ils espèrent fuir Mogadiscio.

NAIROBI, Kenya, 15 mai (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a fait part, vendredi, de sa vive préoccupation concernant un regain de violences à Mogadiscio, la capitale somalienne, ayant causé la mort d'un grand nombre de civils et provoqué une nouvelle vague de déplacement.

Au moins 135 personnes ont été tuées et 413 autres ont été blessées, alors que plus de 34 000 personnes ont fui leurs maisons pour échapper aux lourds combats ayant fait rage à Mogadiscio la semaine dernière, entre les forces loyales au Gouvernement fédéral de transition et des groupes d'opposition. Ces chiffres ont été préparés par le HCR et un réseau de partenaires.

Les hôpitaux du centre de Mogadiscio ont rapporté qu'ils étaient débordés par un très grand nombre de blessés ayant besoin de soins médicaux d'urgence.

« Cette situation est affligeante : Alors que nous nous préparions à assister des personnes à rentrer chez elles et à reprendre une vie normale après des années de déplacement et de souffrances, une nouvelle catastrophe humanitaire se prépare », a indiqué Guillermo Bettocchi, le délégué du HCR en Somalie. « Ce qui est encore plus frustrant, c'est l'impossibilité pour nous de nous rendre auprès des personnes déplacées et de leur fournir l'aide dont ils ont besoin. »

Des informations transmises par des partenaires du HCR dans la capitale font état de personnes piégées dans leurs maisons pendant des jours et ne pouvant pas fuir à cause de violentes batailles de rue. Ceux qui ont pu s'échapper ont parlé de bombardements aveugles nocturnes sur des zones d'habitation et du fait que les civils étaient ciblés. Certains témoignages rapportent que de nombreuses personnes ont trouvé la mort, notamment des enfants et des personnes vulnérables qui n'ont pas pu quitter la zone de conflit.

Fadumo, une mère de huit enfants, fait partie des nouveaux déplacés. « Mon mari a été tué et j'étais seule avec mes enfants. La dernière fois que nous avons mangé, c'était il y a une semaine », a-t-elle expliqué à un travailleur humanitaire, après avoir atteint la sécurité en dehors de Mogadiscio.

Parmi les nouveaux déplacés, se trouvent des familles qui étaient récemment rentrées chez elles, profitant d'une période de calme relatif à Mogadiscio. Le nombre de personnes déplacées a rapidement augmenté au fur et à mesure de l'escalade du conflit, et ce dans tous les quartiers de la ville.

De nombreux déplacés se dirigent vers le corridor d'Afgooye, situé à quelque 30 kilomètres au sud-ouest de Mogadiscio, une région où se trouvent plus de 400 000 déplacés internes, alors que d'autres ont rejoint d'autres parties de la ville. Les zones les plus gravement touchées sont les quartiers de Yaaqshiid, Wardhiigleey et Hawl Wadaag, qui sont situés au nord de Mogadiscio.

Des centaines de minibus ont transporté les gens hors de Mogadiscio. Conséquence de cette très forte demande, le coût du transport augmente chaque jour. Ces derniers combats constituent un important recul dans les efforts mis en oeuvre visant à établir la stabilité à Mogadiscio. Quelque 65 000 personnes déplacées internes sont revenues dans la capitale entre janvier et avril.

Le HCR a préparé un stock de couvertures, de nattes de couchage et de batteries de cuisine pour quelque 108 000 personnes à Mogadiscio et s'organise pour distribuer rapidement ces articles de secours - dont le besoin se fait désespérément ressentir - dès que la situation sécuritaire le permettra.

Par Roberta Russo à Nairobi, Kenya