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120 000 Soudanais sont rentrés dans le Sud pour le référendum

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120 000 Soudanais sont rentrés dans le Sud pour le référendum

De nombreux rapatriés ayant vécu dans le nord depuis des années indiquent être partis par crainte de l'inconnu et pour une nouvelle vie dans le Sud, leur région d'origine.
7 Janvier 2011
Une mère et son enfant à Malakal. Les gens rentrent avec toutes leurs possessions : des matelas, des fauteuils, des chaises, des tables, des ustensiles de cuisine, de la tôle ondulée, des postes de radio et de télévision, des frigidaires, de petits générateurs et des peluches.

JUBA, Soudan, 7 janvier (HCR) - Le nombre des personnes originaires du Sud-Soudan ayant quitté le nord du Soudan avant un référendum crucial portant sur l'autodétermination du Sud ce dimanche pour rentrer dans leur village d'origine dans le Sud a doublé depuis la mi-décembre et s'élève désormais à 120 000.

Le HCR fournit une assistance à quelque 35 000 rapatriés dans et autour de la ville d'Abyei à la frontière entre les deux régions et dispose d'un stock d'aide suffisant pour assister 100 000 autres personnes, si nécessaire.

Quelque 2 000 personnes voyagent donc chaque jour en moyenne depuis le Nord vers le Sud. « Nous prévoyons encore davantage de retours dans les prochains mois suite au référendum », a indiqué un porte-parole du HCR, ajoutant : « Un grand nombre de rapatriés ayant vécu dans le nord depuis des années indiquent être partis par crainte de l'inconnu et pour pouvoir recommencer une nouvelle vie dans le Sud, leur région d'origine. »

A la suite du référendum, il sera essentiel de définir le statut des Sud-Soudanais qui préfèrent rester vivre dans le nord. On compte environ 1,5 à 2 millions d'habitants du sud qui vivent dans le nord.

« Nous sommes préoccupés par le spectre d'un nombre significatif de personnes originaires du sud et vivant dans le nord ayant un statut incertain en terme de nationalité et pouvant peut-être devenir apatrides. Nous soutenons activement les négociations avec les autorités pour répondre à ce problème qui, s'il n'est pas résolu, pourrait résulter en un mouvement vers le sud encore plus massif », a indiqué le porte-parole du HCR.

La plupart des rapatriés proviennent de la région de Khartoum, où certains ont vécu depuis deux générations. De ce fait, ils n'ont pas nécessairement un village d'origine où rentrer. Ayant toutefois vécu en milieu urbain, ils s'installent dans des villes au Sud-Soudan.

Ceci impose une charge supplémentaire sur l'infrastructure fragile des villes du Sud-Soudan et a amené le HCR à concentrer son attention sur ces retours en milieu urbain, tout spécialement à Abyei.

L'une des régions qui a reçu un grand nombre de rapatriés depuis le Nord est le Haut-Nil. Chaque jour, des bus et des barges transportant des rapatriés arrivent dans la capitale de l'Etat, Malakal. Ils arrivent avec toutes les possessions. Chaque jour, des bus et des barges transportant des rapatriés arrivent dans la capitale de l'Etat, Malakal. Ils arrivent avec toutes les possessions. Les bus et les barges sont chargés de lits, de fauteuils, de chaises, de tables, de casseroles et d'ustensiles de cuisine, de tôle ondulée, de postes de radio et quelques sont mêmes rentrés avec des postes de télévision, des frigidaires et de petits générateurs.

A Malakal, ils sont enregistrés et ils ont reçu des kits pour la réintégration de la part des autorités avant de rejoindre leurs villages d'origine.

Mathew Gatkugth, un maçon âgé de 45 ans, est arrivé dans la ville jeudi avec ses quatre enfants après avoir vécu dans le nord du Soudan pendant plus de 20 ans. « La guerre est finie et nous sommes libres, alors nous n'avons pas besoin de rester à Khartoum », a-t-il indiqué. « Je trouverai un emploi en tant que maçon et je gagnerai suffisamment pour subvenir aux besoins de ma famille », a-t-il ajouté.

Une autre rapatriée, Mary Samuel, est rentrée avec les 19 membres de sa famille élargie un quart de siècle après avoir rejoint Khartoum dans le nord du pays. Elle et sa famille parlent arabe et elle devra s'adapter à une nouvelle culture et à une nouvelle langue.

« La situation [dans le nord] est toujours très difficile pour nous qui sommes originaires du sud. La police nous surveille constamment, elle nous harcèle et parfois elle détruit nos abris », a indiqué Mary, qui a marqué une étape à Malakal sur la route de retour vers son village dans l'Etat voisin de Jonglei.

Le voyage vers le sud a été rendu possible seulement car les autorités du Sud-Soudan ont pris en charge le coût du transport et promis de fournir un kit pour la réintégration, a-t-elle expliqué, ajoutant : « A Khartoum, j'étais une étrangère indésirable. Ici de retour dans mon pays, je peux vivre dans la dignité en tant que personne libre. »

Depuis le début de l'année dernière, le HCR a établi une présence dans les dix Etats du Sud-Soudan pour fournir une assistance aux rapatriés et aux communautés locales. De plus, le HCR a établi cinq points d'escale et des points de distribution de soupe le long de la route dans les principales zones de retour. Ces points d'escale fournissent un lieu sûr pour les femmes, les enfants et les personnes âgées qui ont besoin de se reposer durant un voyage pénible vers leur village d'origine.

Des experts en matière de services communautaires et de protection dans la région contrôlent et assurent le suivi des cas d'enfants séparés et non accompagnés, de victimes de violence à l'encontre des femmes, de personnes âgées ou handicapées qui ont besoin de soutien.

Par Yusuf Hassan à Juba, Soudan

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