L’engagement en faveur de sociétés justes, équitables et pacifiques permettra aux réfugiés de contribuer au développement durable, selon des experts des Nations Unies

« Lors du Sommet des Nations Unies, l’objectif des dirigeants mondiaux sera l’adoption d’un Pacte pour l'avenir, comprenant un Pacte numérique mondial et une Déclaration sur les générations futures. Ce Sommet offre une occasion unique de progresser vers un avenir plus pacifique et plus juste, où les droits humains sont respectés pour tous, y compris les réfugiés.

Aujourd’hui, plus de 120 millions de personnes dans le monde sont déplacées de force en raison de guerres, de conflits, de persécutions, de violations des droits humains, de l'impact du changement climatique ou des catastrophes qu’il engendre. Cela représente le nombre le plus élevé jamais enregistré. C'est la douzième année consécutive que nous constatons une augmentation alarmante de ce chiffre.

La plupart des réfugiés dans le monde (75 %) sont généreusement accueillis dans des pays à revenu faible ou intermédiaire qui doivent également faire face à leurs propres défis en matière de développement durable. Le renforcement de la solidarité internationale avec ces pays d'accueil, y compris par un soutien financier, est donc essentiel pour les aider à atteindre leurs objectifs de développement durable et à respecter leurs engagements en matière de protection, notamment par une plus grande intégration des réfugiés dans les systèmes nationaux de santé, d'éducation et de sécurité sociale.

Pour leur part, les réfugiés peuvent contribuer de manière significative au développement durable de leurs pays d'accueil, si on leur garantit une égalité des chances.

La communauté internationale devrait donc mettre à profit l'énorme potentiel, les compétences et les talents que les réfugiés sont en mesure d'apporter à leurs pays d'accueil.

Outre une meilleure intégration des réfugiés et un soutien accru aux communautés d'accueil, nous appelons également les gouvernements et les décideurs politiques à mettre l’accent sur les points suivants :

• Lutter contre le racisme, la xénophobie, les discours de haine et la désinformation afin de favoriser la cohésion sociale et de faire en sorte que les réfugiés et les demandeurs d'asile puissent vivre en toute sécurité en exil.
• S'attaquer aux causes profondes des déplacements et créer les conditions propices à la paix et au respect des droits humains dans les pays d'origine, ce qui donnerait aux réfugiés la possibilité de rentrer chez eux. Environ trois réfugiés sur quatre sont originaires de cinq pays seulement, et beaucoup d'entre eux ont fui des situations de conflit.
• S'attaquer au changement climatique et aux inégalités systémiques, dont les conséquences peuvent exacerber les tensions intercommunautaires et conduire à l’augmentation des déplacements.
• Améliorer l'accès des réfugiés aux technologies numériques. Les technologies de l'information et de la communication peuvent accélérer les progrès vers l’ensemble des 17 objectifs de développement durable (ODD), notamment pour les réfugiés. Malgré leur droit d'accéder à l’information et aux services vitaux, de nombreux réfugiés sont touchés par la fracture numérique et ne peuvent s'engager dans l'économie numérique et être pleinement intégrés dans leur société.
• Garantir une protection efficace des enfants réfugiés qui sont touchés de manière disproportionnée par les conflits et la guerre, et veiller au respect de leur intérêt supérieur et de leurs droits en mettant pleinement en œuvre la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant. Les enfants représentent 30 % de la population mondiale, mais 40 % des personnes déplacées de force. Le leadership des jeunes réfugiés est également essentiel pour promouvoir des sociétés pacifiques et inclusives.
• Lutter contre les inégalités hommes-femmes et l'impact genré des conflits et des persécutions en agissant en faveur de l'émancipation des femmes et des filles, de la protection égale des droits humains et de la protection des droits des personnes LGBTIQ+ et des personnes ayant des identités de genre diverses.

Le Forum mondial sur les réfugiés 2023 a offert une occasion unique de mettre en évidence la nécessité d'une coopération multilatérale pour répondre à ces questions essentielles, et nous espérons que cette solidarité mondiale se poursuivra grâce aux engagements solides pris par les États membres lors de ce Forum.

Nous devons tous collaborer pour protéger et faire respecter les droits des réfugiés dans le cadre de nos efforts visant à construire une société juste, inclusive et équitable. »

À propos de la Plateforme PIERR

La Plateforme d'experts indépendants sur les droits des réfugiés (PIERR) est actuellement composée des personnes et organes suivants :

• Rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur les droits de l’homme des migrants et sur la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants
• Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire
• Comité des Nations Unies contre la torture
• Rapporteur spécial sur les réfugiés, demandeurs d’asile, personnes déplacées internes et les migrants en Afrique de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples
• Rapporteurs sur la mobilité humaine de la Commission interaméricaine des droits de l'homme

Pour plus d’informations sur la Plateforme PIERR, veuillez consulter son site Internet (lien en anglais).

La Plateforme est soutenue par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) et le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Membres de la Plateforme

• Siobhán Mullally, Présidente de PIERR et Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants
• Gehad Madi, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme des migrants
• Matthew Gillett (Président-Rapporteur) et Priya Gopalan (Vice-présidente chargée du suivi), Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire
• Jorge Contesse, membre du Comité des Nations Unies contre la torture
• Selma Sassi-Safer, Commissaire et Rapporteuse spéciale sur les réfugiés, demandeurs d’asile, personnes déplacées internes et les migrants en Afrique de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

Pour obtenir des informations supplémentaires et pour les demandes des médias, veuillez contacter :

• HCDH : Dharisha Indraguptha ([email protected]) ou Federica Donati ([email protected]).
• HCR : Shabia Mantoo ([email protected], +41 79 337 7650) ou Kelleen Corrigan ([email protected]).