Rania: une scientifique pétrie de courage et de détermination
29 avril 2019 – Lorsqu’on rencontre Rania, on comprend immédiatement que sa passion pour la recherche en sciences pharmaceutiques l’a aidée à se construire une nouvelle vie.
« Quand la guerre a commencé en Syrie, j’étais marketing manager dans le secteur pharmaceutique. Le conflit s’est intensifié et nous avons d’abord changé de maison pour nous rapprocher de l’école des enfants et leur éviter des trajets en bus. Ensuite, notre quartier a, à son tour, fait l’objet de bombardements. Nous nous sommes alors installés chez mes parents dans le centre de Damas en changeant les enfants d’école. Nous voulions rester en Syrie et nous vivions dans l’espoir que les choses s’arrangent.
Mais un matin d’avril 2014, les enfants devaient retourner à l’école après être restés deux semaines à la maison. Mon mari n’a pas souhaité les envoyer. Le jour même l’école a été bombardée.
Je suis partie en voyage en Belgique avec mes deux fils et, deux jours avant de devoir rentrer à Damas, nous avons appris que leur club de sport a été attaqué et que deux enfants y ont laissé la vie. C’en était trop. Nous avons décidé de rester en Belgique où j’ai demandé l’asile. Et j’ai obtenu assez rapidement une réponse positive.
Nous nous sommes installés à Mons où mes enfants sont scolarisés. Ici, j’ai eu la chance de pouvoir m’inscrire comme doctorante en pharmacie et sciences biomédicales. Depuis 2015, l’Université de Mons a initié un programme d’accueil qui fait un travail remarquable pour l’intégration des réfugiés qui souhaitent valoriser les compétences acquises dans leur pays d’origine. Nous souhaitons contribuer au progrès de la société belge qui nous a accueillis. Nous avons récréé comme une petite famille ici, même si la Syrie nous manque énormément…
Je suis sur le point de terminer mon doctorat et j’espère trouver les financements nécessaires pour poursuivre mes recherches dans ce domaine des sciences pharmaceutiques qui me passionne ! Aujourd’hui, nous vivons en paix. Même si les cauchemars de la guerre ne sont jamais loin… »